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Les aspects irrationnels de la terreur

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Par   •  16 Mars 2014  •  2 155 Mots (9 Pages)  •  938 Vues

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LEÇON 8 : LES ASPECTS IRRATIONNELS DE LA TERREUR.

On distingue plusieurs terreurs selon la typologie de la couleur politique :

- Bleue (terreur républicaine)

- Blanche (terreur révolutionnaire).

On peut distinguer selon la fonction accordé à la terreur :

- Fonction négative : riposte différée / réponse à la violence de l’ancien régime.

- Fonction positive : moyen de gouvernement / de régénération.

On se limitera à la terreur républicaine (terreur bleue).

Cette terreur forme un tout mais pas un tout homogène car la terreur est à la fois rationnelle et irrationnelle. Elle est rationnelle comme arme aux mains du gouvernement et elle devient avec la vertu l’un de deux ressorts de ce gouvernement révolutionnaire (formule de Robespierre « La vertu et la terreur »).

Dans le même temps elle est irrationnelle comme productrice de réalité artificielle. C’est le moyen d’affirmer (sans preuve) la légitimité de la poursuite du combat révolutionnaire / voire le moyen d’affirmer la réalité même de la révolution. Pour l’aspect irrationnel de la terreur nous savons que la plupart des mouvements révolutionnaires connaissent une dérive « saturnienne » et une hypertrophie du concept d’ennemi qui n’ont rien de rationnel.

Nous étudierons trois aspects rationnels de la terreur indépendamment de toute chronologie. Il n’y pas de succession dans le temps de ces différentes formes de terreur rationnelle :

- Un aspect défensif : la terreur comme une riposte.

- Un aspect offensif : la terreur brute.

- Un aspect constructif : la terreur régénératrice.

PARTIE I – La terreur comme riposte.

Nous verrons dans un premier temps en quoi cette thèse est logique (A), puis nous verrons le vocabulaire (B), enfin nous verrons son caractère indéfendable (C).

A) Une thèse plausible.

Il est vrai qu’en mars 1793, la République est attaquée de toutes parts / sur tous les fronts. Pour faire front, la Convention Nationale est amenée à décréter des mesures particulièrement énergiques au nom du Salut Public.

 Formule faussement limpide car elle peut être prise dans un sens étroit / sécuritaire.

 Défendre les frontières et réprimer les insurrections intérieures.

Cette conception sécuritaire du Salut Public peut faire songer les juristes à des notions modernes. Elle peut être acceptée à l’époque par tout républicain de bonne foi. C’est pourquoi beaucoup de député de la plaine et même parfois certains girondins peuvent voter des mesures de Salut Public sans se rendre compte que ces mesures sont des mesures pré-terroristes.

B) Le sens des mots.

Il est incontestable que beaucoup de députés à la Convention entrainés dans le tourbillon révolutionnaire manquent parfois de lucidité. Si certains d’entre eux sont aveuglés c’est que le discours officiel, celui des ténors du jacobinisme, a souvent plusieurs niveaux de compréhension, sinon même un double sens.

Ex : Le 12 octobre 1793 dans un discours fameux, Saint-Just parle de « comprimer », « punir », sans dire « exterminer ». Plus tard le 17 février 1794, Robespierre définit la terreur comme une « justice prompt, sévère et inflexible », mais une justice qui selon lui serait une « conséquence de la vertu », qui selon lui est le « principe général de la démocratie ».

Il est clair que les mots employés ont pendant des mois étaient moins forts que leur contenu effectifs. Il est vrai que beaucoup de député vote des décrets terroristes sous la peur mais ils peuvent également être abusés par le discours officiel et son termes / mots séduisant (patrie, liberté, égalité). Mais ces mots peuvent avoir changés de sens au fil des mois. Derrière les principes qui se traduisent par des mots tous les députés ne saisissent pas toutes les conséquences pratiques de ces mots. C’est pourquoi beaucoup de députés au fond adoptent des décrets de Salut Public sans même savoir ce que c’est que le Salut Public.

C) Une thèse indéfendable.

L’acception minimum / sécuritaire de l’expression Salut Public a ses limites. En effet s’il s’agit de sécurité de la République pourquoi diable décrété la terreur en septembre 1793 précisément au moment où la situation commence à s’améliorer. On peut poursuivre le raisonnement en suivant la chronologie. « Pourquoi poursuivre la terreur quand l’ordre est rétablie ? »

Ex : En Vendée. Les lambeaux de l’armée vendéenne sont anéantis à la batille de Savenay le 23 décembre 1793. L’un des députés généraux déclarera : « Il n’y a plus de Vendée ! »

Le problème est que deux semaines plus tard que le général Thurrott chef des fameuses « colonnes infernales », commence à détruire la Vendée et « sa race de brigands ».

 La Vendée est écrasée et 15 jours après commence une répression qui n’a rien de sécuritaire.

De même au lors de la grande terreur aux mois de juillet et août 1793 avec le général Jourdan.

La terreur est très vite devenue compromettante et corrompue.

PARTIE II – La terreur brute.

Il peut y avoir plusieurs conceptions de la terreur.

A) L’exemple de Danton.

Il faut remonter à l’émeute du 10 août 1792. Cette émeute qui renverse la monarchie constitutionnelle a porté Danton au conseil exécutif. C’est l’homme fort du conseil où il écrase le ministre de l’intérieur girondin Roland.

C’est Danton qui impose le changement de régime en faisant pression sous la Province. Du 2 au 6 septembre 1792 des Sans-culottes parisiens déchainés entreprennent de purger les prisons parisiennes.

 Massacres de septembre 1793 (1400 victimes).

Danton est ministre de la justice. Il est évident qu’il n’a pas encouragé ses massacres mais il était au courant et a laisser

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