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Le tableau comparatif en histoire

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Par   •  28 Octobre 2013  •  1 705 Mots (7 Pages)  •  1 601 Vues

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Le tableau comparatif en histoire

Le tableau comparatif en histoire

Kevin Henley

Collège de Maisonneuve

J'ai déjà rédigé un article pour ce Bulletin il y a deux ou trois ans sur la façon de donner mes cours d'histoire en douze “critères ”. A cette époque, j'avais parlé de ma division de la matière non seulement entre les quatre aspects de l'histoire (politique, économique, social et culturel) mais aussi de la division de chacun de ces aspects en trois “secteurs” plus ou moins égaux. Bien que suivant une perspective chronologique, mes cours étaient divisés de façon thématique: d'abord la politique constitutionnelle, ensuite la géopolitique et les idéologies politiques, puis, trois secteurs économiques (primaire, secondaire, tertiaire), trois secteurs sociaux (les classes sociales, les femmes, les minorités) et trois secteurs culturels (les arts, la pensée et la culture populaire).

Après avoir donné tous mes cours pendant quelques années de cette manière, mais en utilisant un manuel, j'ai finalement décidé d'écrire mon propre petit texte d'une centaine de pages (à simple interligne) qui fournit l'essentiel des données pertinentes, mais divisées autant que possible entre mes douze critères. Aujourd'hui, j'achève la rédaction de tous mes textes (toujours d'une centaine de pages) sur l'histoire du Québec, l'histoire des États-Unis, l'histoire du XXe siècle et l'histoire de la civilisation occidentale.

Cette méthode apporte plusieurs avantages, tels le fait que je peux plus facilement interpréter les événements à ma façon, que je peux organiser la matière de manière à “couvrir” l'ensemble de l'objet d'étude sans dévaloriser un aspect ou un autre, et que je ne demande pas à mes étudiants de lire un livre de quatre cents pages qui est de toute évidence au-delà de leur capacité. (Bien sûr, il y a aussi quelques inconvénients: la somme de travail exigée dans la préparation de cours ainsi que la difficulté, non insurmontable, de fournir aux étudiants une iconographie intéressante.)

Jusqu’à tout récemment, le problème principal que j'avais concernait surtout l'évaluation des apprentissages, un problème, cependant, qui n'était pas directement lié à ma méthode d'enseignement. Après avoir expérimenté plusieurs formules différentes, j'ai décidé dernièrement d'essayer ce que j'appelle le “tableau comparatif”.

En histoire du XXe siècle, par exemple, je donne d'abord des cours d'introduction sur la période de 1880-1914 et ensuite je demande aux étudiants de présenter, sous forme de tableau, les caractéristiques essentielles du monde durant cette période, en douze petites sections séparées (une par critère, évidemment). De cette façon, les étudiants sont déjà obligés de faire une synthèse très rapide, et assez superficielle bien sûr, de ce qui est arrivé dans chacune des grandes régions de la planète. De toute évidence, une telle “synthèse” est très squelettique et ne peut fonctionner que parce que mon texte d'origine est déjà très ramassé.

Ensuite, je donne plusieurs cours sur la période de 1914-1945 et je demande aux étudiants de dresser un tableau comparatif de ces deux périodes : 1880-1914 et 1914-1945. D'abord, ils doivent faire une colonne qui résume l'essentiel des caractéristiques de la première période, en douze sections plus ou moins égales, en utilisant la copie corrigée du premier tableau, déjà effectuée deux ou trois semaines auparavant.

A côté, sous la rubrique “continuité”, ils doivent aligner dans une deuxième colonne, les données correspondant à celles définies dans les douze cases de la période précédente. Dans cette deuxième colonne, pour chaque grande région du monde, ils soulignent (en aussi peu de mots que possible) les éléments de la deuxième période qui sont similaires à ceux qui caractérisaient la première période.

Encore plus à droite, sur la même page (de 14 pouces de large), ils doivent ajouter une troisième colonne, comprenant toujours des éléments des mêmes critères et des mêmes régions, sous la rubrique “ruptures”. Cette fois-ci, les informations portent sur les caractéristiques qui ont changé radicalement par rapport à la période précédente.

Ainsi, pour la période de 1880-1914, dans le domaine de la politique constitutionnelle, ils peuvent avoir souligné la division du monde entre empires : mères-patries, colonies formelles, protectorats, “dominions” et néo-colonies. Pour la période 1914-1945, sous “continuité”, ils peuvent mentionner des choses comme les colonies qui ont changé de “maîtres” après la Première Guerre mondiale, telles les colonies allemandes et turques qui furent prises en main par la Grande-Bretagne et la France. Dans ce cas, on pourrait dire que le changement n'est pas tellement important, puisque la plupart de ces pays furent encore des colonies formelles.

Sous la rubrique, “ruptures”, par contre, ils peuvent avoir parlé de ces quelques pays qui avaient été “décolonisés” à cette époque, tels l'Égypte ou l'Irak. Dans ce cas, le changement constitutionnel est jugé plus radical, même si ces pays sont devenus des néo-colonies des mêmes empires.

Pendant une période d'examen, les étudiants complètent un tableau de douze critères, en faisant ressortir quatre, cinq ou six éléments (en continuité ou en rupture) par critère. A la fin de l'examen, ils peuvent avoir dégagé des éléments sur cinq ou six pages (de 14 pouces

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