Le racisme
Rapports de Stage : Le racisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nana25 • 25 Mai 2013 • 9 305 Mots (38 Pages) • 1 003 Vues
Étymologie [modifier]
Le pamphlétaire Gaston Méry, collaborateur à La Libre Parole, le journal d'Édouard Drumont, est la première personne connue à avoir utilisé le mot « raciste » en 18944,5,6, selon Charles Maurras7.
Toutefois, l'adjectif « raciste »8 et le nom « racisme » ne s'installent dans le vocabulaire général en France qu'à partir des années 19309. Le premier auteur qui semble avoir utilisé le mot « raciste » est Léon Trotsky en 1930 dans son Histoire de la révolution russe, avec un sens culturel pour qualifier le groupe des Slaves traditionalistes qui défendaient leur culture et leur mode de vie national10. Les deux mots font leur entrée pour la première fois dans un dictionnaire français, dans le Larousse en 193211.
Idéologies, perception et pratique [modifier]
La littérature met aujourd'hui[Quand ?] en avant le caractère pluridimensionnel du racisme. On peut distinguer :
Sa dimension conceptuelle et idéologique : il s'appuie sur des systèmes de discours qui prétendent à la scientificité12.
Sa dimension perceptive : il constitue un regard, un prisme qui oriente et instruit notre perception de « l'Autre »13.
Sa dimension pratique : le racisme en actes se manifeste par des actions individuelles (violences, insultes...) ou des systèmes de domination institutionnalisés (apartheid, ségrégation, colonisation, esclavage...)14.
Race et racisme [modifier]
Si la notion de « race humaine » et le concept du racisme sont partie liée, l'étude de leurs relations nécessite d'opérer une première distinction entre la race en tant que concept biologique et la race en tant que construction sociale que l'on peut définir comme « un signe ou un ensemble de signes par lesquels un groupe, une collectivité, un ensemble humain est identifié, dans certains contextes historiques précis, cette apparence socialement construite variant suivant les sociétés et les époques »15.
Au cours de l'histoire, les définitions sociales de la « race » se sont appuyées sur la race en tant que concept biologique. Mais la race, en tant que construction sociale, est largement indépendante des travaux menés sur la classification biologique des êtres humains. Cette autonomie se manifeste pleinement depuis la seconde moitié du xxe siècle16 où les effets du système de perception raciste perdurent en dépit d'un usage moins fréquent, voire d'un rejet de la pertinence du concept de race par la communauté scientifique.
Théories raciales au XIXe siècle [modifier]
Article détaillé : Racialisme.
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Essai sur l'inégalité des races humaines est un essai du Français Arthur de Gobineau paru en 1853 qui vise à établir l'existence de races et de différences les séparant. L'ouvrage sera l'un des fondement qui servira aux racismes du XXe siècle.
Système de perception [modifier]
Dessins provenant d'Indigenous races of the earth (1857) de Josiah C. Nott et George Gliddon, qui suggèrent que les noirs sont aussi distincts des blancs que le sont les chimpanzés
Le mécanisme perceptif du racisme peut être décomposé en plusieurs opérations logiques.
Focalisation
Le racisme se fonde sur la focalisation du regard du raciste sur une différence, souvent anatomique. Elle peut être « visible » – la pigmentation de la peau – mais ne l'est pas nécessairement : le regard raciste peut exister sans s'appuyer sur des différences visuelles évidentes. La littérature antisémite a ainsi abondamment cherché, sans succès, à définir les critères qui pourraient permettre de reconnaître visuellement les Juifs et a finalement dû mettre en avant des différences invisibles, imperceptibles pour l'œil humain.
Totalisation
Le racisme associe des caractères physiques à des caractères moraux et culturels. Il constitue un système de perception, une « vision syncrétique où tous ces traits sont organiquement liés et en tout cas indistinguables les uns des autres »17. L'identification des traits physiques ou la reconnaissance du signe distinctif (l'étoile juive par exemple) génère immédiatement chez le racisant une association avec un système d'idées préconçues. Dans le regard du racisant, « l'homme précède ses actes »18. Si la focalisation du regard raciste rend le corps visé plus visible que les autres, il a donc aussi pour effet de faire disparaître l'individualité derrière la catégorie générale de la race19.
Essentialisation et limitation
Le raciste considère les propriétés attachées à un groupe comme permanentes et transmissibles, le plus souvent biologiquement. Le regard raciste est une activité de catégorisation et de clôture du groupe sur lui-même.
Hiérarchisation
Le racisme s'accompagne souvent d'une péjoration des caractéristiques du groupe visé. Le discours raciste n'est toutefois pas nécessairement péjoratif. Pour Colette Guillaumin, les « bonnes caractéristiques font, au même titre que les mauvaises caractéristiques, partie de l'organisation perceptive raciste »20. La phrase « Les Noirs courent vite » constitue ainsi un énoncé raciste malgré son apparence méliorative.
Le discours raciste peut évoquer la supériorité physique des groupes visés (ainsi la vigueur ou la sensualité des Noirs) pour souligner par contraste leur infériorité intellectuelle. Les qualités qui leur sont attribuées (l'habileté financière des Juifs par exemple) sont la contrepartie de leur immoralité ou alimentent la crainte de leur pouvoir souterrain.
Mais plus encore, au-delà du contenu — positif ou négatif — des stéréotypes racistes, l'activité de catégorisation, de totalisation et de limitation de l'individu à des propriétés préconçues n'est en soi pas une activité neutre du point de vue des valeurs. Dans cette perspective, voir et penser le monde social dans les catégories de la race relève déjà d'une attitude raciste.
Origines [modifier]
Historiens et ethnologues
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