Le pouvoir de choisir n’est il qu’une illusion de la liberté ?
Dissertation : Le pouvoir de choisir n’est il qu’une illusion de la liberté ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nonofrbac • 13 Mai 2018 • Dissertation • 1 968 Mots (8 Pages) • 1 080 Vues
On peut penser que le pouvoir de choisir est ce qui constitue notre liberté. D’une part car nous sommes libre à partir du moment où nous faisons ce que nous voulons. Par conséquent, la liberté fait appel à la volonté et donc au pouvoir de choisir, c'est-à-dire ; de par l’étymologie du verbe ; de faire une distinction parmi plusieurs choses qui se présentent à nous. Et d’une autre part, car la liberté est aussi fondée sur le fait d’être responsable de ses actes choisis même lorsqu’on les regrette. Ainsi ce pouvoir fondé sur le libre arbitre, c'est-à-dire le pouvoir de choisir parmi plusieurs actions et d’être à l’origine de ce choix qui n’est alors déterminé par aucune cause extérieure, serait un élément essentiel de notre liberté. Cependant, on peut se questionner au sujet de cette liberté : si quelque chose nous pousse à faire un choix, sommes nous encore libre ? Ou bien encore, si le sujet n’éprouve aucune motivation à l’égard du choix qui s’impose à lui, est-il encore libre ? Dans ce cas la liberté se réduirait seulement à une illusion. En d’autres termes ; de par la définition d’illusion du latin « illudere » désignant l’apparence trompeuse dénuée de réalité, le jugement erroné ou encore le fait de se tromper mais avec le désir de l’être; on peut alors décrire l’illusion de liberté comme une idée fausse de la liberté qui nous conforte, un sentiment qui nous pousse a croire que nous sommes libre de choisir alors que nos choix sont quelquefois prédéterminé ou bien sous forme de dilemme. Ainsi, d’un côté si des choix s’offrent à nous et que nous possédons le pouvoir de choisir l’un d’entre eux, signifient que nous sommes libre d’orienter notre décision et donc que nous sommes libres d’agir comme bon nous semble. D’un autre côté, pouvons nous être certains que nos choix proviennent d’un désir personnel non dépendant de facteurs extérieurs ? Nous avons donc à aborder trois questions. Dans quelles mesures le pouvoir de choisir témoigne t-il de notre liberté ? Pourquoi cette liberté n’est alors qu’une illusion ? Et pour finir, dans quelles mesures le pouvoir de choisir peut-il s’opposer et par conséquent nuire à notre liberté ?
Au premier abord, le pouvoir de choisir semble être un facteur essentiel à notre liberté comme le démontra Aristote dans son Ethnique à Nicomaque en expliquant que tout acte libre se divise en trois étapes successives : la délibération, le choix et l’action. Il est évident que ne pas avoir le choix correspond à une absence de liberté puisque nos actions ne seraient en aucun cas commandées par notre volonté. Donc la liberté semble supposer d’avoir le choix. C’est le cas par exemple de la démocratie, fondée sur des droits et des devoirs qui prônent la liberté de l’individu. Un des droits fondamentaux de la démocratie est le droit de vote, c'est-à-dire le pouvoir d’élire et ainsi de choisir. Dès lors, selon les caractéristiques de la démocratie, le pouvoir de choisir serait une démonstration de notre liberté. En outre, le libre arbitre évoqué par René Descartes dans la IV méditations métaphysiques consiste selon lui « seulement en ce que nous pouvons faire une chose, ou ne pas la faire, ou plutôt seulement en ce que pour affirmer ou nier, pour suivre ou fuir les choses que l'entendement nous propose, nous agissons en telle sorte que nous ne sentons point qu'aucune force extérieure nous y contraigne ». En d’autres termes, le libre arbitre pose la notion de contingence, un événement peut se dérouler ou non, de la liberté au sens premier du terme : « faire ce que l’on veut sans contrainte » ainsi que celle de l’inexistence de facteurs influençant. C’est d’ailleurs ce qui nous distingue des animaux. En effet, l’homme qui possède une conscience éprouve des sensations, des émotions à l’instar de ces derniers certes. Cependant, contrairement à eux, l’homme est capable de les contrôler et de choisir quelle solution est la plus adéquate a la situation, tandis que les animaux font preuve d’instinct, c'est-à-dire qu’ils agissent de manière spontanée, selon des conduites inscrites dans leur patrimoine génétique. Ainsi, l’animal n’est pas libre d’adopter tel ou tel comportement dans la mesure où ses émotions, ses ressentis influencent majoritairement ses actions et ne lui permettent pas d’avoir le choix.
Toutefois, nous pouvons nous demander s’il suffit d’avoir le choix pour être libre ou certaines conditions peuvent-elles nous conduire à une perception erronée de cette liberté ?
Il est probable que la liberté due au pouvoir de choisir ne soit sans doute qu’une illusion. En effet, comme l’écrit Spinoza, philosophe du 17ème siècle, dans une lettre de 1675 à Schuller « Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent. » Ainsi pour Spinoza le libre arbitre est une totale illusion qui vient de ce que l'homme a conscience de ses actions mais non des causes qui le déterminent à agir. Mais l’homme se réfugie dans cette illusion de liberté et ne s’admet pas que son pouvoir de choisir n’est en réalité pas un pouvoir puisque ces choix sont prédéterminés. Cette négation est causé par, comme Freud l’explique dans l’avenir d’une illusion pour le cas de la religion, l’illusion qui est provoqué par un désir d’être trompé afin de chercher en cette utopie du réconfort d’où son utilisation de l’expression « la religion est une illusion ». De cette citation de Spinoza découle une notion philosophique appelé le déterminisme et qui explique en partie le fait que la liberté se réduise à une illusion. En effet, choisir c’est trouver les meilleurs moyens de parvenir à son but, en passant par la délibération. Or, dans son ouvrage L’Etre et le Néant Sartre dit : « Quand je délibère, les jeux sont faits ». En
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