Le concept du simple
Compte Rendu : Le concept du simple. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 26 Février 2012 • 1 220 Mots (5 Pages) • 1 208 Vues
Le propos que je vous livre ce soir procède-t-il d'une « conversion du regard » sur moi-même, d'une nouvelle direction que je donne à ma quête ou de l'expression d'une vérité inaccessible, je ne saurais le dire. Ce que je voudrais partager avec vous, c'est une vision de notre démarche, appuyée sur le concept du Simple. Pour autant que je me connaisse, je me sais, encore, complètement incapable de la réaliser. C'est pourquoi mon propos est seulement onirique. Je vous entraîne donc dans mon rêve.
« Eloge du Simple » est le titre d'un ouvrage de Ramon Pannikar qui traite de l'universalité de l'élan monastique à travers les différentes traditions spirituelles. Rassurez-vous, tel ne sera pas mon propos, tant je crois que notre place est dans le siècle, dans l'action, dans le monde profane pour poursuivre chacun au dehors le travail que nous avons entamé ensemble depuis notre première entrèe dans le temple.
J'en ai simplement retenu le titre « Eloge du Simple » que j'ai trouvé beau et qui a déclenché en moi une toute petite réflexion que j'ai structurée selon trois principes :
Le simple et la candeur
Le simple et l'unité
Le simple et le dénuement
Sur la montagne, Jésus s'adresse ainsi à la foule assemblée : « Heureux les simples en esprit parce que le royaume des cieux leur appartient ». Comme une réponse, Roger Quesnoy enchaîne : « L'esprit d'enfance demeure le trait majeur. Regard frais sur le monde, dans un présent éternel, où tout est simple et innocent ». A quoi Jésus ajoute : « Si vous ne redevenez pas des enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume ». Je rêve que je redeviens cet enfant, candide, assoiffé de connaissance et d'amour.
Tout commence ici et tout en procède, dans la candeur. Libéré de mes convoitises, de mes préjugés et de mon savoir, je pourrai peut-être alors découvrir le mystère du message que nous adresse Bô Yin Râ, dans le livre du dieu vivant, et que je rapporte ici : « Ce qui se cache en toi et, bientôt, doit se dévoiler, tu ne saurais le trouver dans le choc sonore de tes pensées. Cela se trouve au centre de ton cœur; cependant tu ne peux encore entendre sa parole, car sa voix est ténue comme l'appel lointain d'un oiseau... ». A ce moment, la candeur retrouvée, je ne résiste pas au bonheur de vous livrer encore une fois le secret que le renard révèle au petit prince quand ce dernier l'a apprivoisé, il est très simple : « On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux ». Le cœur ne fait pas de différence, ni ne juge, ni ne tranche.
La candeur nous conduit aussi à la chandelle dont la lumière éclaire nos travaux et sur le chemin de laquelle nous sommes tous ensemble, dans l'unité.
L'unité, voici le deuxième principe que l'éloge du simple m'a amené à redécouvrir.
« Tout est un », le bréviaire anonyme de l'Advaïta-Vedanta, la décrit ainsi : « Tout, incluant le monde que tu vois, ainsi que toi-même, le témoin du monde, tout est un. »
Ou bien, comme l’exprime Maître Eckart : « Un avec l’Un, un de l’Un, un dans l’Un, Un éternellement ».
Ou encore Hermes : « Tout est dépendant d’Un seul, et ce Un est tout. »
Je rêve que je peux faire taire ma raison, cette raison qui m'engonce et me coince dans la dualité intellectuelle, les contradictions et le conflit; cette raison qui m'a enseigné que la vie est une lutte. Je veux croire que l'esprit dépasse la raison, que la dualité n'est pas dans l'ordre des choses, « que la vie, dans son processus vivant et son expansion dynamique, est une et sans divisions ».
Bien sûr, hors de question de concevoir une médaille sans son avers et son revers, ou encore la journée sans lumière ni ténèbres. De même, il est hors de question de concevoir la douceur sans l'amertume, la joie sans la tristesse, le bonheur sans la douleur parce que ce qui est, au fond, c'est l'unité vivante qui les englobe et les unit. Un monde sans
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