La punition est-elle plus juste que la vengeance ?
Commentaire de texte : La punition est-elle plus juste que la vengeance ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mikaël Shipp • 4 Novembre 2017 • Commentaire de texte • 646 Mots (3 Pages) • 3 722 Vues
Friedrich Hegel est un philosophe allemand de fin 18ème et début 19ème siècle. Il écrit un texte nommé Doctrine du droit, dans son livre Propédeutique philosophique, de 1809 à 1811. L’auteur analyse dans ce texte les notions de punition et de vengeance afin de mettre en évidence ce qui les distingue. La justice est un principe moral de la vie sociale fondé sur la reconnaissance et le respect du droit des autres, quand à la vengeance c’est une action par laquelle une personne offensée, ou lésée, inflige en retour et par ressentiment un mal à l'offenseur afin de le punir : c’est le résultat de cette action. L’action de punir est d'infliger une privation ou de faire subir une peine pour une faute commise. Hegel cherche à savoir à travers cette analyse si la punition est-elle plus juste que la vengeance ? Selon Hegel la punition serait plus juste que la vengeance, qui est de sentiments excessif, et donc entrainerait une boucle d’infinie vengeance, sans rendre la justice. Dans un premier moment l’auteur analyse la personne qui doit juger, pour la restauration du droit, et dans un deuxième moment il éclaircit cette idée, en distinguant la punition de la vengeance, et cite des arguments pour montrer que la vengeance ne permet pas de rendre la justice.
Afin de rendre justice de façon convenable et équitable, Hegel pense qu’il faut un représentant du droit qui soit ni pour la personne lésée, ni pour la personne qui a commis la faute : une personne neutre. Un juge par exemple n’étant pas impliqué dans l’affaire est capable de rester objectif, tandis que la personne lésé peut se laisser guider par ses sentiments et ses émotions, et donc peut engendre la vengeance : << l’acte de réparation soit exercé par l’individu lésé […] son caractère universel se trouve liée au caractère fortuit de la passion. >> (Ligne 1 à 3). Selon Hegel donc, la vengeance va à l’encontre du rétablissement du droit car elle constitue elle-même une atteinte au droit.
Hegel distingue clairement la vengeance de la punition : la vengeance est une réparation obtenu par la victime : << […] réparation obtenue par un acte de la partie lésée >> (Ligne 8) contrairement à la punition, qui est la réparation effectuée par un juge qui est une personne étrangère à l’affaire, donc neutre et impartiale : << tandis que l’autre est l’œuvre d’un juge. >> (Ligne 9). Il énonce trois arguments qui prouvent que la vengeance ne permet pas de rendre la justice. Le premier argument est que la victime peut se laisser prendre par des sentiments excessifs, dans ce cas-là, le jugement sera absurde et sans aucune logique : << la passion joue son rôle et le droit se trouve ainsi troublé. >> (Ligne 11). De plus (2ème argument) la vengeance repose sur une décision arbitraire, qui dépend du libre choix et de la subjectivité de la victime ; ainsi, le coupable est « jugé » de façons subjectifs ce qui entrainent de l’excès, au lieu d'être puni pour des motifs objectifs qui permettent de proportionner la peine à la faute commise.
Enfin Hegel, termine ce texte en nous donnant un troisième argument : la vengeance entraîne une nouvelle vengeance, et de façon infini, et donc arrête tout rétablissement du droit et de la justice : << provoque, inexpiablement , à l’infini, de nouvelles vengeances. >>
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