La liberté est-elle nécessaire au bonheur de l'homme ?
Dissertation : La liberté est-elle nécessaire au bonheur de l'homme ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Dahlya Morin • 23 Septembre 2020 • Dissertation • 1 732 Mots (7 Pages) • 3 526 Vues
La liberté est-elle nécessaire au bonheur et à la réalisation de l’homme ?
La notion de liberté est aussi vieille que l'homme lui-même. De manière globale, on peut évoquer la liberté comme étant un concept qui désigne la possibilité d'action ou de mouvement. Mais bien plus encore, la liberté s'applique de façon générale aux individus et s'oppose à la notion d'enfermement ou de séquestration. On dit d'une personne qui vient de sortir de prison qu'elle est libre. Le sens originel du mot liberté fait d'ailleurs référence à cette idée : l'homme libre est celui qui n'a pas le statut d'esclave. Il peut désormais exercer sa volonté. Quant au bonheur et à la réalisation de l'homme, on peut se demander si la liberté y est réellement nécessaire. Nous explorerons les points de vue de deux grands philosophes sous la personne de Descartes et Marx afin de constater que la liberté est non seulement nécessaire mais primordiale à celle-ci.
Suite à une rupture brutale avec son petit copain, Évelyne est totalement démoralisée. Cherchant à redonner un sens à sa vie, elle prend l'initiative de partir en voyage. C'est à ce moment-là qu'elle fait une rencontre au terminus d'autobus. Un sympathique inconnu l'aborde et lui demande si elle voudrait se joindre à une soirée culturelle dans le but d'échanger. Ce qu'Évelyne ne sait pas encore c'est qu'elle est sur le point de se faire assimiler dans ce qu'on appelle communément une ''secte''.
Les responsables des groupes dits ''sectaires'' sont souvent suspectés d'étouffer la liberté individuelle au sein du groupe ou de manipuler mentalement leurs membres. Les sectes prennent alors une connotation négative quant à la notion de liberté. La liberté dans ce contexte serait alors l'absence de soumission, de servitude, de contrainte, d'aliénation. Peu importe que celles-çi soient exercés par d'autres individus de manière physique comme dans l'esclavage ou de manière psychologique et psychique tel que dans la propagande, le contrôle social, les lois dans certaines dispositions (liberticides) telles que la vidéosurveillance, le confinement ou encore la prohibition.
René Descartes est considéré comme avoir fondé la philosophie moderne et est le père du courant rationaliste. Celui-ci mènera à la découverte du cogito et de la conscience réflexive. Il souligne la supériorité de l'entendement (faculté par laquelle nous percevons les idées) sur l'imagination (puissance de représenter les choses de manières sensibles). Il considère que l'imagination n'est pas une nécessité au processus qui mène à la vérité. Il considère également la liberté d'indifférence comme le plus bas degré de la liberté. Celle-ci est un état dans lequel la volonté se trouve lorsqu'elle n'est point portée, par la connaissance de ce qui est vrai ou bien et à suivre un parti plutôt qu'un autre) On peut donc dire que selon Descartes, la vraie liberté se caractérise par l'absence de contrainte extérieure (libre arbitre) et qu'elle désigne un choix éclairé par la connaissance du vrai.
Karl Marx est pour sa part à l'origine du courant appellé marxisme qui est à la fois politique, sociologique et économique. Il a beaucoup contribué à la notion de liberté de son vivant. Il affirmait que la liberté formelle était présentée dans un ensemble de droits et libertés : liberté d'entreprise, de mouvement, d'expression, droit de voter, etc. Ce type de liberté formelle donne à l'homme le droit ou la possibilité de techniquement faire telle ou telle chose mais en fait ne lui procure par la possibilité ou les moyens de le faire pour autant. Ce type de liberté peut mener à l'aliénation et à l'exploitation d'autrui allant ainsi à l'encontre de la liberté de la majorité. Ce n'est pas suffisant de se limiter au fait d'éviter de faire certaines choses ; l'être humain doit prendre part aux grandes décisions qui le concernent et manifester sa véritable individualité.
La liberté réelle, selon Marx, réside en le pouvoir de déterminer sa propre vie et d'en avoir le plein contrôle. Elle est celle qui permet à l'être humain de participer aux décisions qui touchent son existence et celles des autres et de pouvoir ainsi se réaliser. C'est aussi par celle-ci que l'individu accède au plein développement de son potentiel et de ses capacités sans aucun contrôle ou contrainte en provenance de l'extérieur. La communauté est importante dans l'accomplissement de la liberté réelle. Elle ne place pas pour autant les intêrêts de l'individu au-dessus d'elle. Le contact des membres doit contribuer à un meilleur développement des capacités de chacun ainsi qu'à l'expression individuelle.
En lien avec la situation spécifique d'Évelyne, je pense que le point qui pourrait pauser problème face au rationalisme ou au marxisme est la perte graduelle de ses droits individuels. En effet, à chaque nouvelle rencontre, Évelyne doit répondre à des demandes des membres du groupe,par exemple se défaire de tous ses biens matériels, rompre définitivement tous les liens avec ses parents et ses amis, tout cela dans le but de poursuivre le chemin que ses nouveaux amis ont tracé afin qu'elle puisse atteindre le bonheur.
...