La démocratie est-elle le meilleur des régimes ?

MAOUCHE MAYA-KENZA                                                                                                                                                              T03

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I/ Thèse de l’auteur et arguments de fond de chaque texte :

• Platon dans son livre fais parler Socrate et Glaucon. La discussion porte sur les différents régimes politiques et Socrate explique que la démocratie est selon lui le pire des régimes, le régime tyrannique par excellence. En réalité c’est Platon qui expose sa thèse à travers son professeur Socrate. Selon lui le régime démocratique est un régime tyrannique car on retrouve dans ce régime un excès de liberté qui entraîne une servitude des individus. Selon lui le problème de ce régime est l'absence de limite dans la liberté. Il dit de la démocratie qu’elle est consciencieuse, c’est-à-dire d’être faite avec conscience alors que lui se place plus d’un point de vue métaphysique.

 Il dit que dans une cité démocratique la liberté serait le plus beau de tous les biens et que « le désir insatiable de liberté et l'indifférence pour tout le reste » seraient les choses qui feraient changer le gouvernement en tyrannie. Cet excès de liberté entraîne les gens à toujours en demander plus et à ne jamais se contenter de ce qu’ils ont même jusqu’à se révolter quand on essaye de restreindre ce bien si précieux. Cette course à la liberté a fait que les gens ne se préoccupent de rien d’autre, ni même de la justice.

Dans une société démocratique, du moins dans la société démocratique d'Athènes à l'époque de Platon, le peuple critique ceux qui obéissent aux lois mais loue ceux qui gouvernent et qui prétendent se mettre à la place du peuple : les beaux parleurs. Mais il loue également ceux qui prennent des airs de gouvernants et Platon n’approuve pas cela. La démocratie à Athènes c’est là ou règnent les sophistes, ceux qui prétendent avoir la parole véridique et ce sont eux que le peuple gratifient. Platon les accusent eux et la démocratie d’être corrompus.

Platon reproche à la société démocratique d’étendre les libertés pour tous et à tout le monde. Par exemple dans le domaine familial : Au niveau des relations parents enfants, si on considère une liberté totale cela induirait une absence de respect des enfants envers leurs parents et il y aurait un manquement du rôle des parents envers les enfants car ils les craindraient. Il faut que quelqu’un surplombe, dirige et protège le peuple mais on ne peut surement pas tous être égaux et libres. De plus il reproche que cette liberté soit accordée également aux étrangers tout comme aux citoyens de la cité. Cet abus de liberté rend les citoyens capricieux car à la moindre restriction ils se révoltent et s’indignent de leurs dirigeants qu’ils louaient auparavant. Cette absence de limite à la notion de liberté entraîne un excès de servitude car les individus complètement libres ne sont plus maîtres d’eux même et deviennent ainsi esclaves de la liberté ce qui est un paradoxe. C’est même plus fort pour Platon une démocratie doit entrainer une servitude des individus si elle est bien menée.  

Pour finir, la vraie liberté selon lui c’est poser des choix sur ce qu’on veut faire et ce n’est surement pas celui qui fait n’importe quoi qui est libre mais celui qui fait ce qu’il voit, celui qui se tient au devoir.

• Alexis de Tocqueville a analysé le système démocratique américain afin d'en tirer les principales caractéristiques. L'auteur trouve détestable le fait qu'une majorité du peuple commande et ait le droit de tout faire. Cependant il n'est pas contre l'idée d'une majorité qui soit aux commandes car dans une démocratie ce concept est inévitable. Pour être plus précis il est contre céder les tout pouvoirs à un seul groupe, à une majorité en défaveur d’une minorité qui n’aurait plus les mêmes droits et se trouverait défavorisée face à cette majorité écrasante.

Aux états unis il a constaté qu’une injustice ne pouvait pas être corrigée facilement car la majorité possède tous les pouvoirs et donc il n'y a aucune issue. La majorité possède le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire. Quand la majorité est au pouvoir c'est bien car il n’y a rien de plus fort qu’une décision prise par l’ensemble mais le problème est l'effet de groupe qui restreint beaucoup l'opinion personnelle face à l'opinion de la majorité. Il y a une uniformisation de la pensée car personne n’ose plus penser différemment du le groupe : c’est une tyrannie de la majorité. Il pense que si les hommes peuvent s’égarer alors tout un groupe aussi. Donc on se retrouve avec une majorité écrasante qui s’accorde tous les droits et avec une pensée uniformisée qui transforme un système qui à l’origine à pour souverain le peuple en un système avec une majorité souveraine. Tocqueville est pour une majorité qui représenterait le peuple au pouvoir mais souhaiterait une séparation des pouvoirs au sein de cette majorité, il souhaiterait que ses pouvoirs soient indépendants les uns des autres et une mise en place de contre-pouvoirs pour éviter un égalitarisme clivant. Si on imagine une démocratie de ce point de vue-là alors on mettrait fin à la tyrannie.

Sa vision s’est trouvée visionnaire car il a imaginé une majorité qui prendrait le pouvoir et imposerait sa façon de pensée et cela s’est réalisé dans un contexte idéologique de totalitarisme.

• Chez Spinoza la démocratie est le vrai régime rationnel fondé sur la raison, cette dernière étant le fondement de la vie éthique et politique. Selon lui quand la majorité décide les décisions sont forcément rationnelles et non passionnelles. Les décisions sont logiques car elles sont prises sous l'ordre de la raison générale. La démocratie est le meilleur des régimes car elle soustrait l'homme à la domination de l'appétit, du désir pour les maintenir dans les limites de la raison. Ce régime assure la paix entre les individus car la raison de chacun encadre la société. Sans un fondement rationnel l'édifice s'écroulerait, la société s'écroulerait. On tomberait dans une logique d'intérêt où les plus forts décideraient. Dans une démocratie où la raison de chacun est mise à contribution et où règne la logique générale il faut obéir et se soumettre au souverain qui impose des lois rationnelles et logiques. Ceux qui se soumettent ne sont pas esclaves car ils agissent « sous la conduite de leur raison » et « vivent de toute leur âme ». Cependant ce sont ceux qui agissent par caprice, ceux qui sont captifs de leur plaisir et appétit, ce sont eux qui ne sont pas libres car ils sont incapables de voir ce qui est utile à cause de leur désir incontrôlable

II/ Plan détaillé :

I/ La démocratie en tant que meilleur régime possible :

La démocratie est un régime politique basé sur la souveraineté du peuple. Etymologiquement, la démocratie vient du grec « demos » qui signifie « peuple » et de « kratos » qui signifie « pouvoir ». C’est le régime du peuple, pour le peuple, par le peuple. Le peuple y est souverain en vertu d’une puissance législative qui autorise les citoyens à édicter les lois, par l’intermédiaires de représentants élus. Les gens n’ont pas besoin de savoir gouverner, juste de savoir choisir leurs représentants par un vote en attendant si leurs désirs vont se réaliser ou non. C’est un régime qui met en relation la volonté de chacun, la pensée de chacun, le raisonnement de chacun, un régime fondé sur une volonté générale et qui essaye de satisfaire le maximum de personnes. Cette majorité représente une opinion générale et majoritaire et se veut le plus égalitaire et le plus juste possible. Donc comment un régime tel que celui pourrait ne pas être le meilleur des régimes ? Elle vise le bien commun et non le bien personnel de chaque individu pris à part. Dans un démocratie les décisions sont prises par un collectif et il n’y a rien de plus fort que des décisions prises par l’ensemble car ces dernières seront forcément logiques et rationnelles. En effet la raison de chacun est mise à contribution et non écartée contrairement à un régime dictatorial où seul un individu se présentant comme le chef tout puissant impose des lois dictées par sa seule raison et ses seuls caprices. La démocratie est tout le contraire, les décisions sont logiques et rationnelles et non passionnelles car elles se veulent dans l’intérêt de tous. Les individus sont libres de s’exprimer et de débattre dans une logique d’écoute afin de prendre les meilleures décisions, les plus cohérentes pour satisfaire une pensée générale. La démocratie est d’une grande force car l’union des individus fait la force d’une nation. Dans un tel régime, on apprend à débattre et à discuter mais aussi à se soumettre face à une volonté générale même si elle n’est pas la volonté de chacun. Par l’intermédiaire du vote les individus peuvent s’exprimer et c’est ce qui fait la force de ce régime et ce qui fait que si il est bien mené, il ne s’écroulera jamais contrairement à une dictature ou a une monarchie où le peuple finira forcément par se soulever un jour où l’autre par faute de ne pas être entendu et écouté et à force que leurs considérations ne soient pas prises en compte : c’est la nature humaine, personne n’accepte de se faire marcher dessus indéfiniment. De plus on voit bien en regardant la situation actuelle que beaucoup de pays (surtout les plus développés) se déclarent être des démocraties ce qui montre la volonté des nations d’être libre et de faire contribuer leurs citoyens. La démocratie est un régime difficile à mettre en place car contrairement aux régimes autoritaires, il faut prendre en compte l’avis de tout le monde, mettre en place des élections (non truquées) les plus égalitaires possibles, débattre pour tirer le meilleur pour le bien commun. Alors que dans des régimes autoritaires, un seul parti est autorisé, les élections sont truquées pour que ce parti reste au pouvoir, les individus n’ont pas le droit à la parole. Donc la démocratie est forcément le meilleur des régimes, parce que pour qu’autant de nations se démènent afin de la mettre en place il faut une bonne raison. Et la plus grande différence entre ces deux régimes que l’on compare ici est la place du citoyen : au sein d’une démocratie, le citoyen contribue à la vie politique et se fait entendre alors qu’au sein d’une dictature, l’individu est au service de l’Etat, il n’est pas considéré comme un individu mais plutôt comme un « pion » parmi la foule afin de mener à bien le plan de la force au pouvoir (qu’il soit bon ou mauvais : dans tous les cas les individus sont privés de liberté). Après cette analyse comment ne pas considérer la démocratie comme le meilleur des régimes ?

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