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La décroissance

Fiche : La décroissance. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Octobre 2014  •  Fiche  •  784 Mots (4 Pages)  •  638 Vues

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La décroissance met mal à l’aise, cette idée est choquante et parfois obscène pour notre imaginaire car elle bute sur le mythe du progrès qui nourrit le monde occidental depuis des siècles, et s’oppose au dogme quasi religieux de la croissance. Pour les adeptes de la décroissance, il ne peut y avoir de croissance sans limites dans un monde borné dont les ressources disponibles sont limitées. Cette contestation est tout sauf neuve puisqu’elle existe depuis les années 70, mais la crise actuelle à laquelle nous devons faire face est une véritable crise anthropologique qui lui confère un caractère inédit, particulièrement sérieux. Pour les décroissants, le terme même de développement durable est à mettre aux oubliettes. Gadget de communication des multinationales, il associe deux notions antinomiques, le développement et l’adjectif durable, or précisément, le développement ne saurait être durable ou soutenable. La décroissance propose une nouvelle utopie contre l’aliénation de l’homme à une consommation du monde dépourvue de sens. Des « objecteurs de croissance » nient condamner le progrès, ils récusent simplement le mythe du progrès mais défendent l’immense progrès des consciences ; leur notion de progrès est essentiellement immatérielle.

Pour un très grand nombre d’entre nous, cette nouvelle forme d’écologie devient cléricale en promouvant une véritable ascèse de la sobriété et de la privation. Les détracteurs pointent une écologie libérée de toute idéologie, qui devient une « belle et grande cause » apolitique et fédératrice. Elle impose d’elle-même son urgence. Si l’on écoute ses « prophètes », elle deviendra le lieu d’un combat du bien contre le mal, de l’altruisme contre l’égoïsme ; ce combat créera une nouvelle solidarité entre les individus et entre les peuples et donnera enfin du sens par opposition à notre société égoïste qui ne transmet rien. […]

Quand on n’évoque pas cette religion de la décroissance moralisatrice et archaïque, les détracteurs pointent l’irresponsabilité de ces marchands de peur trouvant un écho complaisant auprès des médias toujours à la recherche de sujets d’épouvante. […]

Tous mettent en exergue le caractère passéiste, presque régressif de la vision développée par les écologistes. S’ils donnent l’impression d’être révolutionnaires dans leurs propos, leurs idées sont en fait plutôt « traditionnelles » et ne se fondent sur aucun concept innovant. L’écologie n’est plus une science des échanges énergétiques, ni une biologie du biotope de l’humanité. Elle devient une typologie illustrée des nuisances, des pollutions et des dégradations qui prend l’humanité en faute.

L’économie de marché serait donc un système dépassé car totalement incompatible avec les lois naturelles. Seulement renoncer à un système implique une alternative. Les alternatives à l’économie de marché et à la mondialisation des échanges sont connues, il y en a deux : la chasse-pêche-cueillette, chère à nos ancêtres éloignés, et, plus sérieusement, l’économie planifiée. […]

Quelle que soit l’opinion que l’on puisse se faire des mouvements écologistes, il est évident que nous sommes questionnés par l’absence de sens de l’aventure humaine. Si la deep ecology (écologie profonde) nous choque par ses thèses

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