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La Culture Peut-elle dénaturer L'homme

Dissertation : La Culture Peut-elle dénaturer L'homme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2013  •  2 473 Mots (10 Pages)  •  2 334 Vues

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Sujet 1 : La culture peut-elle dénaturer l'homme ?

Le sujet renvoie directement aux notions de nature et de culture qui traditionnellement s'opposent.

A la nature, que nous pourrions simplement évoquer comme « ce qu'il y a d'animal en nous » on oppose la

culture, ce qui ferait de nous des hommes, ce qui nous différencierait des animaux, essentiellement donc

tout ce qui relève de l'éducation et de la civilisation (le travail, l'art, la politique, le langage, la religion...).

Sous cet angle la culture dénature l'homme puisque justement elle constitue le processus même par lequel

l'homme se fait homme en l'éloignant de la nature, en niant les instincts naturels de l'homme par des

règles lui imposant discipline et contrainte.

Cependant y a-t-il réellement une nature de l'homme qui s'opposerait à sa culture ? L'homme n'est-il pas

un tout, mélange de nature et de culture ? Et si la nature de l'home était de devenir un être de culture ? La

culture peut-elle dénaturer l'homme alors qu'une l'idée d'une nature humaine semble contenir une

dimension culturelle ?

1ère partie : la culture dénature l'homme

La culture ne fait que dénaturer l'homme, elle arrache l'homme de son état de nature.

Par définition la culture s'oppose à la nature, ce n'est pas qu'elle peut dénaturer l'homme, mais

qu'inexorablement elle le fait, puisque précisément la culture se définit comme la transformation de la

nature, la nature se définissant par « l'ensemble des caractéristiques essentielles de l'homme, qu'il porte

de façon innée ».

ROUSSEAU Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes : l'homme est

naturellement bon et c'est la culture, et à l'origine la propriété, qui est la cause première de tous les maux.

Alors que l'homme était naturellement bon, la culture l'a transformé en homme méchant, jaloux, envieux,

cupide.

DIDEROT Supplément au voyage de Bougainville : DIDEROT décrit le mode de vie de l'homme sauvage,

proche de la nature, qui vit en paix et en dehors de tout sentiment de possessivité. Ainsi les femmes, sujet

de discorde dans notre civilisation, n'appartiennent à personne, le mariage n'étant qu'une invention

culturelle qui nous plonge dans l'illusion que l'autre nous appartient alors que par nature nous sommes

fondamentalement libres.

Nous serions ici dans une nostalgie d'une nature humaine perdue à jamais, corrompue par la culture qui se

perpétue par la transmission de l'éducation : la culture éloigne l'homme de sa véritable nature, et peut

même, comme le pense NIETZSCHE, constituer le grand malheur de l'homme, empêchant sa nature

profonde de s'exprimer.

2ème partie : remise en question : l'homme n'a pas de nature

Mais cette conception des choses ne repose-telle pas sur une illusion, celle selon laquelle il y aurait une

nature humaine prédéfinie ?

Comme l'a montré SARTRE, l'homme se définit justement comme néant, comme indéfinissable, comme un

être qui justement n'a pas de nature puisque son existence précède son essence. Ce qui fait d'un homme

un homme c'est sa liberté fondamentale, ses choix. Ce qu'il est ne provient pas de sa nature mais de ses

choix : je n'ai pas une nature timide pour reprendre son exemple de L'existentialisme est un humanisme, ce

sont les actes que je choisis d'exécuter qui me définissent comme timide. Je ne suis pas timide par nature,

mais par choix...

En allant plus loin si l'homme n'a pas de nature, alors la culture ne le dénature pas, elle le constitue à cent

pour cent, l'homme n'est que culture : certes la nature me pousse à manger, mais le fait de manger est

complètement imbibé de culture, je vais manger un repas créé par l'industrie alimentaire de ma société en

suivant des coutumes de mon pays etc...

3ème partie : la nature de l'homme, c'est sa culture

En réalité l'idée d'une dénaturation de l'homme est absurde : l'homme par définition s'oppose à l'animal et

sa différence consiste justement en sa culture que l'on peut considérer comme faisant partie de l'essence

de l'homme.

On pourrait dire que l'homme est naturellement culturel et que, paradoxalement, plus il est un être de

culture, plus il est conforme à sa nature. En effet l'être humain nait, comme le pense ARISTOTE dans

l'Ethique à Nicomaque, avec des dispositions que son existence va permettre de développer pour devenir

un être culturel. La culture est alors le moyen permettant le développement de nos facultés jusqu'à leur

accomplissement. Un être civilisé est en ce sens un être dont on a réussi à développer tous les potentiels

humains.

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