La Conscience Est-elle Source D'illusion
Mémoires Gratuits : La Conscience Est-elle Source D'illusion. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 16 Mars 2014 • 1 451 Mots (6 Pages) • 15 957 Vues
La conscience est la composante essentielle de l’identité qui permet à une personne de savoir qu’elle agit quand elle agit et qu’elle pense quand elle pense. La conscience c’est le retour de soi, opéré par un sujet, qui renforce le soi en soi-même. Il existe différents types de conscience : premièrement, la conscience spontanée, qui enregistre ce qu’elle vit de façon passive, comme les émotions, les désirs, les sentiments… La conscience peut aussi être réfléchie. La conscience réfléchie se représente elle-même au sein de ce qu’elle vit. Enfin, la conscience morale est la capacité de juger du bien et du mal, du vrai et du faux, du bon et du mauvais. Cette dernière définition de la conscience semble opposée à l’illusion, c’est-à-dire le fait de voir ce que l’on veut voir. L’illusion, c’est mentir, se mentir à soi-même, et être tellement persuadé d’avoir raison qu’on n’admettra jamais avoir tort, même si on nous prouve qu’on est dans le faux. La question est de savoir si la conscience ne nous rattache qu’à ce qui est raisonnable et rationnel, ou si elle peut être à l’origine d’illusions. Dans un premier temps, nous montrerons que la conscience est raisonnable rationnelle, qu’elle nous fait voir le vrai. Puis nous verrons que la conscience peut donner une interprétation illusoire de la réalité.
La conscience est ce qui nous permet de nous affirmer en tant qu’être humain. La conscience est ce qui nous permet de savoir qu’on existe en tant que personne, et qui nous permet de conserver notre identité, c’est-à-dire le fait d’être identique à soi-même au cours du temps, d’être un et unique. La conscience nous permet de savoir qui nous sommes, ce que nous faisons, pourquoi nous le faisons. Dans Méditations métaphysiques, Descartes a écrit « Je pense donc je suis ». C’est donc grâce à la conscience que je me détermine, que je sais que j’existe en tant que personne, c’est-à-dire que je suis responsable, que je suis capable de peser les choses et que je réponds de mes actes. Pour Kant, la personne est à la fois un sujet qui a conscience de lui-même comme un sujet un unique et permanent, un sujet qui agit et « dont les actions sont susceptibles d’une imputation » et l’union de ces deux expressions de la personnalité. La conscience est donc ce qui rattache notre corps à notre esprit, c’est-à-dire la substance (ce qui existe par soi-même) pensante qui permet à un individu d’avoir un « je ».
La conscience semble donc raisonnable et rationnelle. La conscience permet à la raison d’exister. La raison, c’est la faculté de connaître, de juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal, le bon du mauvais. Sans conscience, je ne peux pas penser et encore moins raisonner. L’être humain étant doté de raison, il peut donc faire la distinction entre le vrai et le faux, grâce à la conscience. Or, l’illusion est le faux. Il semble donc difficile d’associer conscience et illusion, et la faculté de distinguer le vrai du faux semble incompatible avec le fait que la conscience peut être à l’origine des illusions. Cependant, l’illusion existe chez l’homme. Si l’illusion ne vient pas du conscient, d’où vient-elle ?
Si la plupart des illusions ne semblent pas provenir du conscient, c’est qu’elles sont le fruit de notre inconscient. L’inconscient désigne tous les éléments de la vie qui échappent à la conscience comme les habitudes, les processus psychologiques et les mécanismes. Pour Nietzsche, l’inconscient est l’inconnaissable : il échappe à la conscience et à la raison. Pour Freud, l’inconscient renvoie à l’inconscience psychique, c’est-à-dire l’ensemble des représentations, des pulsions, des pensées et des désirs qui échappent absolument à la conscience. Les peurs infondées sont un exemple d’illusion qui provient de l’inconscient : c’est parce que mon inconscient associe les araignées au mal que j’ai peur d’elles. Dans L’inquiétante étrangeté, Freud écrit « Le psychique en toi ne coïncide pas avec ce dont tu es conscient ». Pour Freud, l’inconscient est la négation de la conscience. Cependant, cette négation est une privation. Grâce au travail d’analyse, cette privation peut être surmontée. Le cas Elisabeth est un exemple d’illusion provenant de l’inconscient : Elisabeth souffre de douleurs physiques alors que c’est son inconscient qui est en conflit. Comme sa sœur est malade, elle est en conflit psychique : d’un côté, elle souhaite que sa sœur guérisse,
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