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L'objectif général de Kant

Étude de cas : L'objectif général de Kant. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Juin 2013  •  Étude de cas  •  6 558 Mots (27 Pages)  •  784 Vues

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I- la métaphysique est-elle une science ? (A)

Introduction : le but général de Kant

Le projet de Kant est de savoir si la métaphysique est une science ; pour ce faire, il faut d’abord savoir ce qu’est une science : il s’agit de savoir si, " dans le travail que l’on fait sur des connaissances qui sont du domaine propre de la raison, on suit ou non la voie sûre d’une science" ( §1). Ainsi Kant va-t-il étudier successivement toutes les sciences existantes, pour voir si ce sont vraiment des sciences, et déterminer ce qui fait qu’elles sont des sciences. Alors, il pourra appliquer ce critère à la métaphysique, et voir si elle est une véritable science.

Si donc Kant s’intéresse aux sciences, et à ce qui fait qu’une science est une science, retenez bien que ce n’est pas de manière complètement désintéressée : c’est avant tout pour critiquer les prétentions de la métaphysique à se présenter comme science.

A-l’examen des sciences

Mais avant d’aborder ce point, comme on l’a dit, Kant se demande ce qu’est une science, en étudiant successivement toutes les connaissances issues de la raison, et qui se présentent comme des sciences. Il s’agit de la logique, des mathématiques, et de la physique. En dernière position, viendra la métaphysique.

1) La logique (§§ 2 et 3)

Dans les §§ 2 et 3, Kant commence son examen des sciences par la logique : c’est qu’elle apparaît comme étant la plus certaine des sciences (cf. cours logique et mathématiques, partie I). Elle est la science la plus exacte et la plus sûre, car elle est toujours vraie. Elle a en effet à voir avec la déduction, avec les règles d’une pensée valide. Par exemple : "si a alors non a " est un énoncé logiquement faux car il n’obéit pas au principe de contradiction selon lequel une chose ne peut en même temps être elle même et son contraire.

Or, Kant va dire que ce qui fait la certitude de la logique, fait aussi ses limites. En effet, si la logique est une " science " si certaine, c’est parce qu’elle n’a pas d’objets. Ici, la raison n’a affaire qu’à elle-même. La logique ne s’occupe que des règles dont la raison se sert pour penser. Si bien que la logique n’est pas une véritable science, elle n’est que " le vestibule des sciences ". Elle servira à la condition minimale de la vérité, qui est la non-contradiction, l’accord avec soi-même.

La logique n’étant certaine que parce qu’elle est une connaissance purement formelle, vide de contenu, où la raison ne s’applique qu’à elle-même, elle est limitée, et n’est donc pas le modèle de la connaissance. Elle est d’ailleurs achevée, et on n’a rien à en apprendre.

2) Les mathématiques (§6)

Qu’en est-il des mathématiques ? Elles aussi se présentent comme un savoir certain. Mais, à la différence de la logique, elles ont un contenu. Elles sont une connaissance exacte et certaine, certes, mais elles ne sont pas purement formelles. Ici, la raison ne s’applique pas seulement à elle-même.

Kant opère ici une certaine révolution dans la caractérisation de la spécificité des mathématiques. Jusqu’alors, elles étaient considérées comme étant de nature logique (cf. (B) § 5). Kant va avoir une conception intuitionniste des mathématiques : en mathématiques, contrairement à la logique, tout n’est pas affaire seulement de forme, de concept, mais il faut toujours une intuition.

Kant (A) § 6

Le premier qui démontra le triangle isocèle (qu’il s’appelât Thalès ou comme l’on voudra) eut une révélation ; car il trouva qu’il ne devait pas suivre pas à pas ce qu’il voyait dans la figure, ni s’attacher au simple concept de cette figure comme si cela devait lui en apprendre les propriétés, mais qu’il lui fallait réaliser (ou construire) cette figure, au moyen de ce qu’il y pensait et s’y représentait lui-même a priori par concepts (ie par construction), et que, pour savoir sûrement quoi que ce soit a priori, il ne devait attribuer aux choses que ce qui résulterait nécessairement de ce que lui-même y avait mis, conformément à son concept.

Kant nous dit dans ce texte que la raison mathématique n’est ni pure raison, ni pure sensibilité. Elle n’est pas pure raison, car on n’y a pas affaire à de simples concepts. Ainsi dit-il que pour démontrer les propriétés de la figure, on ne peut se contenter de déduire ce qui est contenu dans le concept de figure. Mais elle n’est pas pour autant purement sensible : ainsi dit-il qu’on n’apprend pas plus les propriétés de la figure si on se contente de la regarder, ce qui renvoie non à la raison mais aux sens.

Kant ne développe pas, ici, ce qu’il entend par " connaissance mathématique " ; c’est qu’il a besoin de développer sa nouvelle théorie de la connaissance, et plus précisément, son " esthétique transcendantale ", théorie de l’espace et du temps. Disons rapidement que les mathématiques sont l’application de l’esprit à nos intuitions pures a priori que sont l’espace et le temps. Kant veut dire que l’espace et le temps ne sont pas des intuitions empiriques, que nous acquérons par un contact immédiat avec l’expérience, mais qu’elles sont dans notre esprit antérieurement à toute expérience. Il prouvera cela, dans l’esthétique transcendantale, en disant que nous ne pouvons avoir aucune expérience sans qu’elle ne nous apparaisse comme étant dans l’espace et dans le temps.

Ce qui caractérise donc cette science qu’est la mathématique, c’est que l’esprit s’y applique à l’intuition pure. L’esprit travaille a priori mais il construit ses concepts (dans l’intuition), il ne les déduit pas par pure analyse, comme en logique.

Pour

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