L'emergence Du "je", Kant
Dissertation : L'emergence Du "je", Kant. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar laulau35660 • 9 Novembre 2014 • 1 845 Mots (8 Pages) • 5 137 Vues
Explication du texte de Kant « L’émergence du Je » P.31
Le texte que nous allons commenter se rapporte à la conscience de soi. Il a été écrit par Kant, un philosophe allemand et constitue le début d' Anthropologie d'un point de vue pragmatique un ouvrage dans lequel il parle de la connaissance qu'il a de l'Homme. Kant dans ce texte rejoint le sens commun lorsqu'il affirme que « le pouvoir de dire « je » élève l'Homme au dessus de tous les autres êtres vivants » et qu'il est à l'origine de la dignité humaine. Seulement le sens commun se contente de se sentir supérieur et ne cherche pas l'origine de cette supériorité plus loin que le simple fait de pouvoir penser et se penser. Kant pose alors implicitement le problème suivant: Pourquoi posséder le « je » fait de l'Homme un être supérieur ? Il explique dans un premier temps pourquoi le « je » est à l'origine de la supériorité de l'Homme avant d' expliquer à l'aide de l'exemple de l'enfant, que l'on ne naît pas avec le pouvoir de dire « je » mais qu'on l'acquiert. Kant rejoint donc la théorie cartésienne à travers ce texte, tout en apportant ses réflexions sur la genèse de la conscience de soi, chose que Descartes dans son Cogito n'avait pas abordé. Les critiques de la théories cartésienne, telles que celle de Hume sont donc aussi des critiques du texte de Kant.
Dans un premier temps, Kant affirme, dans les deux premières lignes qui constituent la thèse du texte, que « Posséder le « je » dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme indéfiniment au-dessus de tous les êtres vivants de la terre ». C'est-à-dire que la conscience de soi constitue la supériorité de l'être humain par opposition aux autres êtres qui ne sont que des choses. Lorsque Kant déclare que l'Homme possède le « je » dans sa représentation, il veut dire que l'Homme a la capacité de se définir comme sujet et de se penser. Kant nous dit ensuite que « par là, il est une personne ». Cela signifie que l'Homme par son pouvoir, devient quelqu'un, une personne, qui est morale et qui possède la raison et la capacité de penser. C'est la définition de l'humanité.
Selon Kant, « grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne. » En d'autres termes, grâce au « je » chaque Homme peut se définir et même lorsqu'il change dans la diversité de ses états psychologiques, c'est-à-dire de ses humeurs, il reste la même personne, unique, quoi qu'il fasse ou pense car il est conscient. De même s'il était dans un état dit second, il ne serait pas moins responsable de ses actes. Être une personne signifie aussi, du mot latin persona, l'ensemble des traits de la personnalité sociale choisis par le moi pour constituer son personnage. On peut alors comprendre, que même si un Homme en apparence change, c'est parce que son moi le choisi, sa conscience reste la même. Par exemple, un Homme est responsable de ses actes, peut importe qu'il clame avoir changer depuis les avoir commis.
Il est donc d'après l'auteur, « un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison dont on peut disposer à sa guise ». Lorsque Kant dit que l'Homme possède une dignité, il entend que l'homme ne se satisfait pas comme un animal de la seule satisfaction de ses besoins imposés par la nature, il cherche en plus à donner un sens à son existence, tout d'abord à travers ses réflexions. L’Homme, par exemple, depuis toujours se demande quelle est sa raison d'être. Ensuite il cherche à atteindre certaines valeurs morales dictées par sa raison qu'il respecte étant donné qu'il est le seul sujet de ses actions. Ainsi l'Homme est supérieur aux animaux car il possède le « je » et par conséquence une dignité, une morale et sa raison. En effet un animal n'est pas doué de raison, ou de dignité. Il vit le plus souvent en ne faisant que satisfaire ses besoins et peut être asservit pour les besoins de l'Homme. On observe notamment que les chevaux guidés par le cocher font exactement ce qu'il leur indique. De plus l'animal, à l’exception de rare espèces, ne se pense pas dans le temps. Nietzsche dans l'insouciance animale, affirme que sans mémoire l'animal ne peut comparer ses états dans le temps. Il n'a donc pas la possibilité d'évaluer sa propre misère contrairement à l'Homme. L'animal ne se pense pas il ne fait que se sentir.
Puis Kant avance que l'Homme est supérieur aux autres êtres vivants « même lorsqu'il ne peut pas dire Je, car il l'a dans sa pensée; ainsi toutes les langues, lorsqu'elles parlent à la première personne, doivent penser ce Je, même si elles ne l'expriment pas par un mot particulier . Car cette faculté (de penser) est l'entendement. » On comprend que même si certaines langues n'ont pas de mot particulier signifiant je , le je existe quand même dans leur langue puisque le simple fait de s'exprimer à la première personne est la preuve que le je est présent dans l'esprit de tout Homme. En effet, si dans les langues latines , par exemple, utiliser le je est la manière que nous ayons trouvé pour désigner le fait que l'Homme se pense et pense, il y a d'autres manières de l'exprimer. L'entendement c'est la faculté de comprendre, de percevoir par l'intelligence, en somme de penser, de se penser et la conscience de soi.
L'entendement,
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