L'abolition du travail rendrait-elle les Hommes plus libres ?
Dissertation : L'abolition du travail rendrait-elle les Hommes plus libres ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar marianne-D28 • 10 Octobre 2020 • Dissertation • 1 881 Mots (8 Pages) • 506 Vues
L’abolition du travail rendrait-elle les Hommes plus libres ?
« Nous sommes condamnés à être libres », cette citation de Jean-Paul Sartre évoque une vision de la liberté selon laquelle n’importe quel Homme est et sera toujours libre puisqu’il y est « condamné » et donc selon lui c’est la conscience de l’individu qui est seule face à cette question de liberté. Ce point de vu relève de la philosophie existentialiste dont les principaux auteurs sont Pascal, Nietzsche, Jean-Paul Sartre et bien d’autres. En revanche, Jean-Paul Sartre n’évoque pas le rôle du travail dans sa vision de la liberté tandis que c’est le cœur de notre sujet. Le fait d’abolir le travail c’est-à-dire de le supprimer, de l’arrêter comme on a pu précédemment abolir l’esclavage représente à la fois une certaine liberté pour les Hommes et à la fois un problème qui est de savoir ce que feront les Hommes s’ils ne travaillent pas. La liberté est définie dans la philosophie existentialiste par le fait qu’il n’y a pas d’essence mais que c’est l’existence qui la précède et donc la célèbre phrase de Jean-Paul Sartre « L’existence précède l’essence » a pour conséquence logique l’entière liberté de l’Homme. Pour répondre à notre sujet on peut se demander si la liberté des Hommes est dépendante du travail. Dans un premier temps, nous verrons que le travail est essentiel à la vie humaine pour connaître le bonheur et la liberté, et dans un second temps nous verrons que le travail peut nuire à la vie humaine.
Tout d’abord, on peut dire que le travail peut apporter le bonheur des individus ainsi que la liberté de jouir de ce bonheur-là. Le travail, lorsqu’il est bien fait apporte aux individus un sentiment de fierté qui les valorise et leur permet d’accroitre leur amour propre comme l’évoque Robert Castel en disant que les chômeurs sont sans cesse dévalorisés au sein des groupes sociaux et qu’ils sont perçus comme « marginaux », « profiteurs » ou « vagabonds » tandis que les autres individus ont l’impression qu’ils sont assistés contrairement à l’image qu’ils ont d’eux de ne dépendre de personne. Platon a une vision du travail qui est que c’est la coopération des individus au sein de la Cité qui créé la prospérité, le progrès et la civilisation mais aussi le sentiment de reconnaissance. Les êtres humains, en travaillant sont valorisés puisque le travail leur apporte une certaine reconnaissance. Tous les métiers ne sont cependant pas valorisés, par exemple, les médecins exercent un métier reconnu qui les valorise puisqu’ils œuvrent pour le bien d’autrui en soignant tout individu qui en ressent le besoin tandis qu’un croque-mort, lui, n’est pas valorisé par son métier puisqu’il exerce un métier qui touche à la mort et qui par conséquent ne peut pas être perçu comme valorisant. Ainsi même une chose accessible à tous tel que le repos est plus valorisé lorsque l’individu a travaillé, en effet, un repos serein bien mérité est apparemment plus apprécié que la paresse qui serait mêlée d’un sentiment de dégout. Donc le travail apporte aux individus l’amour propre par la valorisation des métiers qu’ils exercent quoique de manière inégale.
Ensuite, le travail permet également aux Hommes de développer certaines aptitudes physiques et intellectuelles qu’ils n’auraient pas pu acquérir sans le travail. En effet, c’est par l’activité que l’Homme développe ses aptitudes physiques et intellectuelles cependant on peut effectuer une distinction entre les aptitudes acquises par les loisirs et celles acquises par le travail. C’est la théorie de Kant qui évoque le fait que le travail développe une habileté que les loisirs ne permettent pas de développer. Selon lui, il est important qu’il y ait une part de contrainte dans le travail afin d’apprendre l’efficacité du geste et une part d’agrément dans le loisir afin de développer le goût du détail et de la tâche bien faite « La culture de son habileté est évidemment aussi bonne que celle de l’esprit, mais les deux sortes de culture doivent être mises en œuvre à des moments différents » dit-il dans l’ouvrage Réflexions sur l’éducation, car sans activité l’Homme ne réaliserait jamais son plein potentiel et s’ennuierait « Il est faux de s’imaginer Adam et Ève demeurés au Paradis, en train de chanter assis ensemble, contemplant la beauté de la nature. L’ennui les eût torturés ». Par conséquent, en suivant la réflexion de Kant, la liberté qu’on les Hommes d’acquérir la connaissance passe par à la fois le loisir et le travail mais à des moments différents.
L’activité du travail a aussi des vertus sociales puisqu’en effet elle permet la liberté d’émancipation aux individus. L’émancipation des Hommes, c’est-à-dire le fait de s’affranchir d’une certaine autorité familiale afin de partir vivre sa propre vie, ne peut être permise que par le salaire se dégageant d’une activité professionnelle car sans argent l’émancipation devient beaucoup plus compliquée. L’indépendance de l’individu est acquise lorsqu’il est indépendant financièrement, il est donc difficile d’être libre sans revenu. C’est donc la théorie de Locke qui défend l’idée selon laquelle tout travail mérite salaire, puisque, selon lui, le travail est création et par conséquent il est logique que le fruit de cette création revienne à son créateur (c’est la notion de valeur ajoutée). Locke est libéraliste et affirme que le travailleur créé de la valeur ajoutée à un bien par conséquent il mérite un salaire. Ainsi on peut se dire que sans revenus les Hommes ne peuvent pas être entièrement libres de leurs actions puisqu’ils ne sont pas en capacités de subvenir à leurs besoins primaires et donc leur émancipation n’est plus garantie.
Malgré tous ces avantages,
...