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Je n'ai pas pu m'empêcher, c'est ma nature

Dissertation : Je n'ai pas pu m'empêcher, c'est ma nature. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2015  •  Dissertation  •  1 814 Mots (8 Pages)  •  2 510 Vues

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« Je n’ai pas pu m’empêcher, c’est ma nature. » Que pensez vous de cette phrase ?

Introduction

On entend souvent des personnes de notre entourage nous dire « je vais changer » ou « je vais faire des efforts ». EX : la timidité. Et c’est souvent après avoir essayé de faire ces efforts qu’ils finissent par nous dire « je n’ai pas pu m’empêcher, c’est ma nature ». CAD que cette personne a tenté tant bien que mal de s’améliorer pour nous faire plaisir, ou même pour son propre bien, mais que tout compte fait, rien n’y fait et elle ne peut changer sa nature.

Cette citation nous fait tout d’abord penser qu’on ne peut rien contre notre nature, que c’est une fatalité. C’est un peu comme l’expression « chassez la naturel, il revient au galop » ; on essaye de cacher notre naturel, mais il refait toujours surface.

Mais qu’entend ton par « s’empêcher de quelque chose » = on a voulu faire le contraire de ce que l’on pourrait faire instinctivement, ou du moins par habitude, mais on n’a pas pu, du fait de notre nature. Donc on avait l’intention de faire autrement mais notre nature nous en a empêché.

De plus, ici la « nature » semble désigner que l’on a en nous, CAD que l’on a toujours eu et que l’on aura toujours. Et cette nature restera inchangée, c’est pourquoi il semble impossible d’aller contre sa nature.

PB : On se demandera dont s’il est possible ou non d’aller contre notre nature ?

Plan :

1-Nous voudrions aller au-delà de ce qu’il y a de nature en nous car elle est synonyme d’animalité

2-Mais notre nature refait toujours surface

3-Sommes nous alors résignés à être dominé par notre nature ?

Conclusion

Alors on se rend compte que dans la citation « Je n’ai pas pu m’empêché, c’est ma nature », on ne parle pas de nature au sens de l’essence de l’homme, voire de son côté animal. Non, on parle plutôt de la toute première forme d’éducation qu’il a acquit, et dont certaines caractéristiques peuvent refaire surface dans des moments où il serait plutôt censé suivre les normes de la société.

Toutefois, il ressors aussi que de dire ce « Je n’ai pas pu m’empêché, c’est ma nature », c’est une forme d’abandon face à des pulsions naturelles. L’homme en question n’essaye plus de se tenir, de se contenir, non il « se lâche ».

  1. Nous voudrions aller au-delà de ce qu’il y a de nature en nous car elle est synonyme d’animalité

a) L’homme tente sans cesse de se détacher de ce qui le rapproche de la nature, qui représente pour lui la brutalité, ou le brut, ce qui ne représente pas vraiment la société.

Autrement dit, l’homme essayer d’écarter ce qu’il y a d’inné en lui en favorisant plutôt ce qui chez lui tient de l’intellect ou de l’éducation.

En effet, lorsque l’on dit « Je n’ai pu m’empêcher », cela signifie que l’homme a tenté tant bien que mal de lutter contre sa nature, il a mis du cœur à l’ouvrage. Mais cette lutte est justifiée car l’homme, en luttant, essaye en fait de devenir un être digne. CAR comme l’affirment certaines philosophies de la Renaissance, l’homme n’est à l’origine pas un être digne par nature (en tant qu’il a pêcher), mais qu’il peut s’élever de sa condition naturelle à condition qu’il devienne bon.

« Les humanistes voulaient réhabiliter l'homme et lui rendre sa dignité en opposition à son avilissement par le péché originel. Ils voulaient tenir compte de la marge de liberté laissée à l'homme et l'utiliser pour rechercher le plein épanouissement de la personnalité, développer la connaissance de la nature par la raison, et rechercher les fondements de la morale au-delà des dogmes religieux dans le fonds universel de l'humanité, pour accorder théologie et philosophie.

Et surtout, l'humanisme de la Renaissance, en partant de cette idée que l'on ne naît pas homme mais qu'on le devient, avait une ambition pédagogique. »

b) En fait, les philosophies de la Renaissance nous (nous = les hommes) invitent à faire en sorte, de devenir l’homme que nous voulons être CAD que ces philosophies nous donnent les moyens de devenir cet homme que nous voulons être. Tout est possible du moment que chacun s’en donne les moyens.

Cet argument est notamment soutenu par Pic de la Mirandole, dans De la dignité de l’homme, qui nous dit que l’homme est un être libre : CAD que son essence ne lui ai pas donné par nature. L’homme est ce qu’il devient, il n’est pas ce qu’on lui a donné d’être. Toutefois, l’homme a autant la possibilité de s’abêtir ou de se diviniser, tout dépend de ses propres choix.

Par exemple, un homme qui ne vit que pour manger et survivre ne vaut pas mieux que la plupart des bêtes. Et donc s’il laisse la nature reprendre le dessus, CAD qu’il ne peut s’empêcher parce que c’est sa nature, alors c’est qu’il abandonne les efforts qui auraient pour but de devenir un homme bon, comme l’entendent les philosophes de la Renaissance.

Si la nature a fait que l’homme « n’a pu s’empêcher », c’est donc la faute de l’homme, pas la faute de la nature.

c) Donc, d’après Pic de la Mirandole, on pourrait penser que c’est le pur choix de l’homme qui le contraint à se rabaisser au rang de l’animal ou à s’élever vers la divinité.

MAIS il se trouve que les animaux comme la divinité sont eux déterminés depuis toujours. ALORS que le devenir de l’homme ne dépend que de ses propres choix. En effet, l’homme doit, au cours de sa vie, affronter des épreuves qui lui permettront de déployer son intelligence et ainsi pouvoir surmonter ces épreuves.

C’est d’ailleurs ce qu’entend Rousseau (Discours sur les fondements de l’inégalité parmi les hommes) en parlant de la perfectibilité de l’homme : la perfectibilité de l’homme représente toutes les capacités que l’homme a déployées pour s’élever au-dessus de sa condition originelle.

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