Entre nature et culture

Nature et culture Le mot culture est ambigu. Du latin"colere", il désigne d'abord l'action de travailler la terre, de la cultiver en vue des récoltes. En un second sens il désigne l'ensemble des connaissances acquises dans un ou plusieurs domaines par le travail de l'esprit. Dans les deux cas il y a l'idée d'une matière première, en données brutes et naturelles que l'on valorise et améliore. Dans un troisième sens qui relève de la science (de la sociologie, de l'anthropologie ou de l'ethnologie) il désigne l'ensemble des manières de faire ou de penser qui caractérise un groupe humain. Il s'agit des valeurs, des modèles de comportement, des manifestations intellectuelles religieuses et artistiques qui définissent un groupe, une société par rapport à d'autres. Les deux premiers sens contiennent une nette connotation laudative, le troisième sens est neutre ou seulement descriptif.

On distingue principalement deux sens du mot "nature". Soit on parle de La Nature "tout court", soit de la nature "de quelque chose.

Dans la première expression, "la Nature" désigne la totalité de ce qui existe de soi même, spontanément, sans l'intervention du travail humain. En ce sens "naturel" s'oppose à "artificiel". Artificiel est le caractère de tout ce qui est produit de l'art c'est à dire non pas seulement des beaux arts mais produits de l'habileté humaine en général. Le travail ne désigne pas la transformation de la matière en général mais l'activité humaine de Production qui implique la conscience du but à atteindre et l'intervention d'intermédiaires c'est à dire d'outils "dans le processus productif.

Deuxièmement, "la nature de quelque chose " désigne ce que cette chose est en elle même, l'ensemble des caractères, des propriétés qui la définissent dans son être. On peut alors considérer comme synonymes les expressions suivantes: la nature, l'essence, la définition, le propre d'une chose. La distinction du naturel et de l’artificiel est aisée quand il s'agit d'objets; elle est beaucoup plus problématique quand il s'agit de l'homme lui même. En effet l'homme apparaît à la fois comme un être immédiat, naturel et comme le modificateur intentionnel de sa propre façon d'être. Il est d'une manière inextricable à la fois un être de nature et de culture.

On peut considérer que tout ce qui est transmis par l'hérédité biologique est naturel tandis que tout ce qui est transmis par l'éducation et la société est culturel. En ce sens le naturel est inné et s'oppose ce qui est acquis. On peut dire aussi que ce qui est universellement répandu est naturel tandis que ce qui est variable et particulier est culturel. Ainsi peut être le langage par opposition à la langue, le besoin de se nourrir par opposition à la gastronomie, ou la faim et l'appétit, la pulsion sexuelle et les usages matrimoniaux

Comparée aux espèces animales, l'espèce humaine paraît inachevée. L'animal naît avec des instincts qui «programment» ses réponses vitales. Il n'existe rien de tel chez l'homme (pas même l'instinct « maternel», qui varie socialement et historiquement) : c'est

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