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Dissertation sur le film Timbuktu

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Par   •  4 Janvier 2017  •  Dissertation  •  1 661 Mots (7 Pages)  •  1 111 Vues

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Dissertation sur le film Timbuktu, réalisé en 2014, par Abderrahmane Sissako

Le réalisateur, Abderrahmane Sissako, étant d’origine mauritanienne, n’a pas choisi le thème de son film par simple hasard. En effet, une scène pivot de son œuvre est inspirée de faits réels qui l’ont marqué puisqu’il y a assisté. Cette scène, dite « scène primitive », n’est autre que l’atroce lapidation d’une jeune femme, tombée enceinte hors mariage et de son amant. L’horreur de cette histoire l’a marqué à vie, elle l’a complètement bouleversé, et s’est inscrite à jamais en lui. Il a alors ressenti le besoin d’exprimer toute son indignation, dans la réalisation de ce long métrage qu’est Timbuktu. Il retrace dans ce film la cruelle prise d’otage de la ville de Tombouctou, au Mali, par l’Etat Islamique souhaitant imposer un régime de terreur, notamment avec les lois de la Charia. Sissako est un réalisateur engagé. Après de longues études cinématographiques, notamment en Russie, il se servira de ses connaissances en la matière pour réaliser ses films. Il se fait alors porte-parole de son pays et du peuple auquel il appartient. Il dénonce par exemple dans Bamako (2006), le désespoir des populations faces à la corruption des élus et la dévastation du continent africain. Dans Timbuktu (2014), Sissako nous livre une triste vision des faits, extrêmement proche de la réalité qu’il a connue. Il lutte ici contre les entraves faites aux libertés culturelles, intellectuelles, mais également celles faites à la féminité. Courageusement, le réalisateur attaque, ici, l’Islam intégriste qui cherche à éloigner les populations de toute source de culture et d’instruction, afin de les maintenir dans l’ignorance. Nous verrons en quoi Sissako fait face à l’obscurantisme religieux en dénonçant "l’enfermement" des populations, en symbolisant la révolte par des personnages féminins exceptionnels, et en prouvant que l’art est un puissant moyen de lutte. Et de cette manière, nous verrons dans quelle mesure nous pouvons dire que ce film met en scène la lutte du réalisateur contre l’obscurantisme.

Tout d’abord, nous pouvons affirmer que le réalisateur lutte contre l’obscurantisme religieux, en dénonçant le cloisonnement des populations, prises en otage par Daesh, afin de les maintenir dans l’ignorance. En effet, on peut voir dès les premières minutes du film, dans la scène d’ouverture, une gazelle en train de courir. Cet animal peut être considéré comme étant le symbole de liberté et de féminité. Le fait qu’il n’y ait pas de bruit semble annoncer un danger imminent, et effectivement, quelques secondes après, le premier son qui se fait entendre est celui d’un coup de fusil. On comprend alors que la gazelle est poursuivie et chassée. Cette allégorie de la liberté semble recouverte par le drapeau de la Charia qui suit sa course, comme si elle se retrouvait prisonnière. Elle a beau fuir, les djihadistes la rattraperont tout de même, cela semble inéluctable. L’impression qu’il n’y a plus aucune issue possible pour elle, est renforcée par l’arrière-plan des images. Les arbres situés derrière la voiture des intégristes nous apparaissent comme étant des cloisons. Ces murailles symboliques, s’opposent au désert dans lequel ils se trouvent. Cela montre l’enfermement des hommes et surtout des femmes dans ce monde régi par les lois de la Charia. De plus, au début du film, on remarque que même le titre, qui est le nom de la ville, semble prisonnier des violences. Les images sont d’ailleurs rangées dans un ordre précis pour donner cette impression. Les canons des fusils des islamistes sont d’abord tournés vers la droite, puis apparait le titre en noir et blanc, et enfin de nouveau des fusils, tournés cette fois vers la gauche, comme s’ils menaçaient les habitants de sortir de la ville. Pour donner un autre exemple, une des plus belles scènes du film, commence également par cette symbolique d'emprisonnement. Cette scène est celle de la partie de football, sans ballon. La première image correspond à des footballeurs, positionnés sur le terrain. Ils sont vus à travers les cages de foot. On se trouve donc de l'autre côté du filet, comme si on n'était pas dans le même monde qu'eux. Cela nous donne alors une impression d'enfermement de la jeunesse. Les enfants semblent prisonniers. Ainsi, dès les premières images, et tout au long du film, le réalisateur nous annonce sa lutte contre l’enfermement et le cloisonnement des Hommes, des esprits, et des libertés et ainsi il lutte contre l’Obscurantisme.

Par la suite, à travers des personnages féminins, nous pouvons dire que Sissako résiste face à l’obscurantisme religieux. Tout d’abord, lorsque les intégristes veulent imposer à la poissonnière de porter des gants, cette dernière leur tient tête en les menaçant. Elle ne cède pas, même si elle sait ce qu’elle encourt. On ne peut qu’admirer la façon dont elle les déstabilise, d’autant plus lorsqu’on sait que cette scène est largement inspirée d’un fait réel. De plus, on peut également donner l’exemple de la femme qui est punie de 80 coups de fouets pour la simple raison qu’elle a chanté en compagnie d’hommes.

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