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Dissertation Analyse de Musique de film

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Par   •  24 Novembre 2017  •  Dissertation  •  4 049 Mots (17 Pages)  •  2 241 Vues

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Aksel Tengirsek

BAP 1115

SAE

INSTITUTE

Vendredi 5 Aout 2016

Dissertation        

Analyse de musique de film

« Le seul intérêt de la musique de film est de nourrir son compositeur » disait Stravinsky

[pic 1]

Introduction

« Le seul intérêt de la musique de film est de nourrir son compositeur ». Cette citation de Stravinsky est à mon sens, seulement en partie vrai. En effet, la première partie me semble incorrecte, sans analyser la philosophie de la phrase. Si l’on s’y penche mots à mots, la musique de film nourrit bien son compositeur mais ça n’est pas là, son seul intérêt.

Historiquement parlant, et à l’époque à laquelle Stravinsky énonçait cette phrase, il est probablement vrai que ce n’était que son seul intérêt ; et encore, cette phrase apparaît sous forme provocatrice.

L’image cinématographique accompagnée de musique a pour but de divertir le public. Si les souvenirs des anciens, qui ont la plus grande expérience en la matière, sont bons, lorsqu’un film de Shakespeare était réadapté et diffusé sur les écrans, les changements d’images brusques et les sautes d’images n’auraient aucun sens sans musiques de film. Et pourtant, il fallait bien se nourrir des images pour composer la musique. 

Néanmoins, en approfondissant la citation de Stravinsky, on comprend que la partie « la musique de film » sous entends que la composition est faite d’après l’image. Quant à la partie suivante « nourrir son compositeur », elle nous permet de comprendre, qu’en plus de l’image, la composition inspire le compositeur à faire mieux, ou en tout cas, à élaborer des partitions inspirées de ce qu’il a déjà crée/réadapté grâce à cette combinaison avec l’image cinématographique.

Cette analyse n’a de sens que dans la technique et l’historique à mon sens. Puisqu’il faut noter, la sensation et l’émotion ressenties propre à l’histoire et l’expérience de chacun des spectateurs. 

Le compositeur est également un spectateur, et lui aussi détient un pouvoir sentimental qui lui est unique. C’est pour cette raison que l’analyse de la citation de Stravinsky est intéressante, mais me semble, toutefois, très légère de sens.

 Le sens qu’a l’image cinématographique combinée à de la musique est de base, le même pour tous. Cependant, il est important de se rappeler, que l’analyse trop approfondie de cette combinaison entre la musique de film et l’image peut porter à l’ennuie, et à dénaturer le film en lui même.

Pour preuve, lorsqu’un spectateur va au cinéma se divertir devant le nouveau blockbuster, son objectif est de se plonger entièrement dans ce que ses yeux et ses oreilles attendent. Pour parler de ses sensations et ses émotions, s’il tient compte de la combinaison de l’image et du son par surplus, son objectif primaire, qui était de se divertir, n’a plus de sens, cela vaut pour le compositeur aussi.

Pour cette raison, analyser cette citation, a un objectif purement historique, technique et éducatif. La sensation et l’inspiration est propre à chaque individu. De ces faites, même la manière de jouer est totalement indépendante.

Cela ne dénigre d’aucunes formes façon les moyens, ou les sources d’inspirations qu’ont les professionnels de la musique à composer de nouvelles partitions, mélodies ou rythmes, ni les innovations technologiques, pour entretenir le suivi et la concordance de la musique avec le film.

La musique de film entre également dans le domaine imaginaire du spectateur. A travers des décors ou scènes imagés, l’auditeur a l’occasion de se projeter dans l’univers qui est tenté d’être transmis, ressenti par le compositeur à l’époque des films muets et élaboré par les réalisateurs d’aujourd’hui.

Le plan de cette dissertation sera divisé en 5 parties : la première partie analysera le sujet de la dissertation en se basant sur le rôle historique et stratégique de la musique pour le film, puis son utilisation comme élément de récit, pour continuer sur son moyen de mise en scène, suivis de son sens avec les films d’anthologie musicale et, pour finir, son effet inoubliable grâce à ces morceaux célèbres de musiques de films.

Première partie : Histoire et Stratégies

Le cinéma muet

En regardant les films de Disney comme Fantasia, on comprend bien que le son est indispensable à l’image, et l’image, indispensable au son. C’est une affaire de complémentarité : plus le son s’accorde avec l’image, plus l’immersion et l’échappement du spectateur fonctionne.

La musique, dans les films muets, est un élément nécessaire à la réalisation du film. En effet, sans musique, les films muets deviennent vite ennuyeux. Imaginer les bruits serait une tâche douloureuse pour le spectateur. 

Afin de combler l’image par des éléments sonores, les musiciens se penchaient sur les montages théâtraux. En effet, toutes les scènes de pluie, d’orage ou de suspense étaient, par exemple, accompagnés de mélodie sentimentalement accordé à ces évènements.  

Le spectateur avait affaire le plus souvent dans les années 20, à des improvisations de pianiste. Il était parfois possible d’y entendre également un orchestre pour les plus gros budgets. Ces improvisations étaient le plus souvent issues d’un répertoire musical de base qu’il fallait avoir pour faire partie des musiciens de films. Si ce n’était pas improvisé, les musiciens avaient quelques heures avant le début du film, pour anticiper et répéter les musiques qu’ils devaient jouer.

Ainsi la citation de Stravinsky prend tout son sens dans ce domaine. Puisque l’image était là, un appui sur lequel le musicien devait s’accorder. En fonction des scènes qu’il visionnait, le pianiste ou l’orchestre était sensé s’appuyer sur les émotions qu’ils ressentaient pour entretenir, par des sauts de tempos et différentes mélodies, le divertissement du public. A chaque fois que le dialogue, ou les cartons de récits disparaissaient, les musiciens pouvaient entrer en scène afin de nourrir le film.

Erik Satie est le premier à instaurer la musique classique pour un film, sur une adaptation de la pièce théâtrale Relâche dès 1910. Puis, le grand compositeur Prokofiev sera sollicité afin d’écrire la musique du film Lieutenant Kijé en 1934.

A cette époque, la musique de film est accordée au jeu de composition issu du classique.  D’autre part, le silence n’a pas sa place. La musique prend sa place dans chaque moment du film. Le miracle des loups, sera le premier film, réalisé par Henri Rabaud en 1921, qui combinera les morceaux de sa partition avec la durée des bobines de film. Toujours en 1921, c’est au tour de Marcel L’Herbier d’innover le système : il installera un miroir qui reflètera le film, afin que l’orchestre puisse se marier à la bande cinématographique. Cinq ans plus tard, un piano mécanique reproduira la composition d’un orchestre sous la réalisation de Jean Grémillon dans son film Tour au large

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