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Dissertation de philosophie: qu'est qu'un ACTE?

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Par   •  8 Juillet 2013  •  2 937 Mots (12 Pages)  •  1 847 Vues

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QU'EST CE QU'UN ACTE ?

« L'Homme n'est rien d'autre que la série de ses actes. » écrit Hegel. Bien que contestée, cette formule rappelle entre autre, le fait que l'Homme est principalement jugé dans la société pour les actes qu'il accomplit, d'autant plus que comme l'affirme Aristote, ses actes sont la réalisation de ses potentialités. Pour considérer un individu, le juger ou juste le définir, il paraît donc essentiel d'envisager les actes dont il est responsable, mais cela suppose de définir avec précision la nature d'un acte. Qu'est-ce qu'un acte ?

La notion d'acte est définie comme toute action humaine adaptée à une fin, de caractère volontaire ou involontaire. Du latin actum qui désigne 'l'action', 'le fait accompli' et du verbe agere qui signifie 'agir', 'faire', l'acte est l'exercice effectif d'un pouvoir physique ou spirituel de l'homme. D'un côté, l'acte semble donc être l'expression de l'individu au sens où il est propre à l'Homme (on ne dit pas d'un phénomène naturel comme le vent, qu'il agit) mais plus encore, il est expression de la liberté de l'Homme au sens où c'est dans l'acte que ce dernier se réalise et s'exprime. Pour Sartre par exemple, la liberté va de pair avec l'engagement et il paraît difficile de parler de liberté pour un homme qui ne peut agir. De l'autre côté, il semble dangereux de restreindre l'acte à l'expression de la nature intérieure de l'Homme, dans la mesure où cela contribue à nier la responsabilité morale et l'intentionnalité de l'individu, dans le jugement qu'on peut faire de son être. En effet, si la notion d'action désigne l'ensemble des actes volontaires, un acte peut tout à fait lui être involontaire. D'autre part, la question de la nature d'un acte se pose aussi dans le rapport à l'évènement. On peut se demander s'il est possible de penser un acte unique séparément des actes : peut-on juger un acte seul, éloigné et séparé d'un contexte où les interactions font que n'importe quelles conséquences sont le produit d'un rapport entre plusieurs actes ? La question de la nature de l'acte pose ainsi un certain nombre de problèmes qui se rattachent a

l'Homme : un problème métaphysique qui est celui de savoir qui est l'acteur de l'acte (peut-on dire que la nature agit?), un problème de morale et de justice qui est celui de savoir ce que l'on juge, quand on juge un acte, et enfin un problème politique et historique qui est celui de savoir si l'on peut parler d'un acte collectif et dans ce cas où commence et finit l'acte au sens individuel. Ainsi, définir la nature de l'acte semble poser problème en raison du nombre et de la diversité des acteurs, des symboles, et des contextes nécessaires à sa compréhension.

C'est dans ce cadre qu'il conviendra de se demander : En quoi un acte même s'il est expression de la liberté de l'Homme, ne peut-il être considéré comme simple objet de jugement de la nature humaine ? Dans un premier temps nous verrons en quoi l'acte est propre à l'Homme au sens où il est l'expression de sa raison et de sa liberté. Nous montrerons ensuite que si c'est à partir de ses actes qu'un individu tend à être jugé, des notions telles que l'intention ou l'acte manqué appelle à repousser les limites de l'acte quand il est pris comme objet de jugement. Enfin, nous chercherons à savoir quelle est la place de l'acte dans le collectif et dans l'interaction.

En opposant la notion d'acte à celle de phénomène, du moins de phénomène naturel, on tend à en trouver l'origine dans l'individu. Il convient de se poser la question

suivante : La nature agit-elle ? Par nature, on entend nature extérieure (le vent, la mer, le soleil) aussi bien qu'intérieure (passions, pulsions). En effet tout comme il paraît absurde de parler d'un acte du ciel lorsque le vent souffle, il en est de même pour certains philosophes, concernant les passions. Si on se refuse à parler d'acte concernant les phénomènes naturels, on peut se demander si l'acte est uniquement propre à l'être humain, et si on doute quand à l'attribution du terme acte pour les passions ou les pulsions, on peut se demander si l'acte n'est chez l'Homme que le produit d'une réflexion. C'est donc tout d'abord un problème métaphysique que pose la notion d'acte, celui de la provenance de l'acte, de sa source. L'acte semble à la fois être expression de la liberté et production de la raison.

L'acte gratuit est l'acte idéal pour démontrer cette volonté d'expression de la liberté. L'acte gratuit n'est apparemment pas motivé et de ce fait, cherche à manifester l'existence d'une liberté absolue, assimilée à la liberté d'indifférence. C'est une notion philosophiquement problématique au sens où la volonté de prouver la liberté par un acte supposé sans mobile constitue de par la même un mobile. L'exemple type en est le crime sans mobile dont on peut observer

l'analyse à travers le meurtre de David par ses deux camarades étudiants, dans le film La Corde d'Alfred Hitchcock. Ce meurtre semble en premier lieu incompréhensible pour une quelconque investigation, car il est au premier abord inexplicable pour les deux jeunes criminels eux mêmes. Il est en fait la conséquence d'une volonté incontrôlable de prouver et d'exercer une totale liberté d'action. Selon Sartre, il n'y a pas de liberté sans engagement. L'acte est donc la manifestation de la liberté que détient l'être humain. En effet, si un individu veut sauter d'un toit d'un immeuble, rien ne l'en empêche. Au contraire, si un individu ne peut agir comme il l'entend, ne peut produire l'acte dont il a envie pour cause d'une contrainte extérieure, il semble dès lors difficile de parler de

liberté : « Un homme s'engage dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien. » Sartre insiste dans L'être et le néant sur la faculté de l'Homme à nier ce qu'il a été lui même auparavant, c'est en cela que l'Homme trouve sa liberté suprême et c'est par le biais de l'acte qu'il peut réaliser une telle chose .

D'autre part, l'acte est définie comme une action humaine adaptée à une fin. C'est cette finalité, cette notion d'objectif

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