Descartes vs Hume

Bien que plus de 60 ans séparent la naissance de l’un avec la mort de l’autre, Renée Descartes et David Hume ont entamé une discorde philosophique opposant de grands courants de pensée. Hume, l’empiriste matérialiste, croit que la matière prime sur l’esprit et que notre connaissance provient de notre expérience, alors que Descartes, le rationaliste dualiste, considère que notre âme prime sur notre univers matériel et que notre connaissance nous provient de notre créateur.

Selon Descartes, on ne peut concevoir l’idée de la perfection et de l’infini en étant nous-mêmes fini et imparfait, donc nécessairement Dieu l’a implanté en nous, par conséquent il existe. D’après le philosophe, Dieu est infini, immuable, indépendant, tout connaissant, tout puissant et créateur de toute chose. Ainsi, Dieu étant parfait, il n’est pas trompeur. De là, le rationaliste conclut que si Dieu n’est pas trompeur, il permet la vérité dans les connaissances. Si l’humain se trompe avec ses sens et l’imagination, Dieu lui a donné la capacité de remettre en question ses connaissances. Aussi, la création de Dieu doit être prise comme un tout parfait et non chaque être individuellement. Descartes détermine en plus de l’idée de Dieu, huit idées innées mathématiques et physiques parmi lesquels se trouve l’idée du temps et de l’étendue. En somme, pour le philosophe tout est géométrisable et ces idées nous sommes transmis par Dieu dès la naissance. Pour Descartes, le temps est la durée d’un corps dans un espace. Afin de comprendre la durée de toute chose sur une même mesure, nous utilisons généralement la durée de certains mouvements qui sont les jours et les années. Ainsi, on peut attribuer des chiffres la durée d’une chose. Nous n’apprenons pas l’idée de temps, nous l’avons instinctivement, nonobstant nous apprenons à la géométriser. Il en est de même pour l’étendue, soit la dimension d’une matière considérée son espace. Sachant cela, Descartes peut affirmer que le corps est une substance étendue avec une durée, contrairement à l’âme.

En effet, la pensée cartésienne suggère que l’âme est créée par Dieu et est donc indivisible, immortelle (car elle est indivisible) et immatérielle. Tandis que le corps, quant à lui, est divisible (on peut séparer les membres), donc mortel et nécessairement matériel. Le corps comparativement à l’âme n’est pas conçu par Dieu, mais bien par les parents. Le corps transmet à l’âme ses besoins essentiels (la soif, par exemple) tandis que l’âme transmet les mouvements volontaires au corps (la capacité de se mouvoir, par exemple). Il s’agit donc d’éléments distincts unis par la glande pinéale qui sert de connexion entre l’âme et le corps.

De son côté, Hume affirme que les toutes idées viennent d’une et nous n’est donc pas innées. Une impression est une perception provenant de la réalité, une saveur par exemple. L’impression simple est formée uniquement d’un sens. La couleur bleue en est un exemple, suscitant que la vue. À titre de référence, l’impression d’une pomme caractérisée par son odeur, sa couleur et son goût est une impression complexe. Les idées sont donc les souvenirs d’une impression dans notre esprit. En jumelant des idées simples, nous pouvons parvenir à une idée complexe. Alors, bien que j’aie l’idée du bleu et d’une pomme, je n’ai jamais vu de pomme bleue. Une idée complexe, car elle a jumelé des idées simples que je possédais déjà. Ainsi toutes

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