Dans quelle mesure la lecture des romans permet-elle de connaître une période historique et une société ?
Commentaire d'oeuvre : Dans quelle mesure la lecture des romans permet-elle de connaître une période historique et une société ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Rosa66 • 23 Avril 2015 • Commentaire d'oeuvre • 1 129 Mots (5 Pages) • 1 191 Vues
Plan détaillé de dissertation :
Dans quelle mesure la lecture des romans
permet-elle de connaître une période
historique et une société ?
Le roman a longtemps été désavoué et négligé au profit des autres genres
littéraires. C’est avec de nouveaux mouvements, le romantisme, le réalisme
ou encore le naturalisme, de Chateaubriand à Zola, que les auteurs du
XIXème siècle ont fait renaître un genre romanesque plus réaliste traitant
souvent des sujets d’ordre politique et historique. Ainsi, selon un philosophe,
le roman permettrait l’acquisition de davantage de connaissances dans les
domaines socio-économiques que les écrits d’un historien ou d’un
économiste. Le romancier surpasse-t-il l’historien dans l’analyse d’une
société passée ? Cette étude expliquera d’abord en quoi le roman constitue
le témoignage d’une réalité historique puis traitera la visée argumentative
du roman qui souligne la volonté de l’auteur de transmettre un message
subjectif spécifique à travers son récit.
I) Le roman, un témoignage d’une réalité historique
A- La peinture de certaines strates de la société
Au XIXème siècle, la France est en pleine période d’industrialisation
ce qui induit l’apparition d’un nouveau mode de consommation et ce
qui permet à la bourgeoisie moyenne de s’imposer économiquement
et politiquement. D’où le thème des classes sociales et de l’argent
récurrent avec Balzac et Zola, deux auteurs se réclamant de la
mimesis d’Aristote (l’illusion du réel).
Zola : Au Bonheur des Dames (thème de la mort des petits magasins
au profit des grandes enseignes ; contraste entre la précarité des
employés et le luxe des étalages de ces nouveaux temples de la
consommation)
Balzac : Le Père Goriot (thème de l’exode rural et des couches
sociales parisiennes) / Le Colonel Chabert (critique sociale : pertes
des valeurs morales au profit de l’argent).
B- Le désir de retracer les grands événements
Nombreux sont les romans où le cadre emprunte la réalité historique
d’un grand événement (une bataille, une révolution). Souvent, une
entrée « in medias res » dans le récit : accentue le réalisme et est
plus accrochant que l’évocation d’une série de dates.
Dans Les Misérables (Hugo) : Bataille de Waterloo en 1815 (vu aussi
dans La Chartreuse de Parme de Stendhal) / Insurrection républicaine
de 1832
L’Education sentimentale (Flaubert) : Révolution de 1848
La Fortune des Rougon (Zola) : Coup d’état de Louis-Napoléon
Bonaparte en 1851
C- Le rôle de la fiction narrative
Balzac explique que « la mission de l’art n’est pas de copier la nature,
mais de l’exprimer ». Le romancier devient le traducteur des signes
sociaux qu’il interprète en mêlant aux figures historiques des
personnages fictifs. Ces « héros » parcourent le monde qui les
entoure et en élucident progressivement les caractéristiques.
Maupassant explique quant à lui que « faire vrai consiste à donner
l’illusion complète du vrai ». La fiction narrative intervient en fait pour
accentuer le « réel », le « vrai » d’une société, en créant des
personnages typiques et indissociables de l’époque traitée mais qui
ne seront jamais abordés dans un livre d’histoire par exemple.
Zola : Les Rougon Macquart (sous-titre : Histoire naturelle et sociale
d’une famille sous le Second Empire) Naturalisme d’où : poids de
l’hérédité et importance de la nature humaine. L’Histoire et
l’évolution socio-économique sur cinq générations, de 1768
(naissance de l’ancêtre Adélaïde Fouque) à 1874 (inceste entre
Pascal et Clotilde Rougon), est fortement dramatisé.
Le romancier, dans une oeuvre au cadre historique, ne se limite pas à
rapporter des faits mais se veut davantage le témoin engagé de la réalité
sociale qui transmet un message spécifique.
II) La subjectivité du message de l’auteur et la visée
argumentative du roman
A-
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