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Cours sur Phèdre de Platon

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Par   •  19 Mars 2013  •  2 196 Mots (9 Pages)  •  1 131 Vues

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Cours sur Phèdre de Platon .

Principales problématiques soulevées dans l’œuvre concernant la parole :

Failles décelées et alternatives proposées .

Dans le Phèdre, Platon développe une réflexion critique et analytique sur deux conceptions de la parole. En effet, il commence par aborder, via son personnage délégué Socrate conversant avec Phèdre, la rhétorique traditionnelle pour ensuite discuter et énoncer les principes de la méthode dialectique.

Le dialogue porte initialement sur un discours produit par Lysias, un éminent orateur et logographe. Il soutient une thèse originale sur l’amour « il vaut mieux accorder ses faveurs à celui qui n’aime pas qu’à celui qui aime ». Il s’agit pour Platon de mettre en évidence l’effet aliénant de ce discours sur son auditeur Phèdre. Ce dernier ne tarit pas d’éloges pour ce discours, qui est, selon lui, « merveilleusement beau surtout en ce qui concerne le vocabulaire » et qui « a demandé tant de temps et d’études à Lysias, le plus habile des écrivains actuels ». Le jeune adolescent complètement fasciné par cette production qu’il croit inimitable demande à Socrate :« crois-tu qu’il y ait un autre grec capable de prononcer sur le même sujet un autre discours plus grandiose et plus plein ? ». Cette réplique trahit son éblouissement par une parole maquillée et savamment confectionnée pour produire l’impact enjôleur escompté.

Socrate « pour qui la passion des discours est une maladie », selon ses propres dires, s’attellera à la tâche pour démystifier son interlocuteur et lui démontrer, preuves à l’appui, le caractère trompeur et creux du discours du sophiste. Pour ce faire, il en produira deux : dans le premier il corrigera la forme tout en maintenant la thèse de Lysias sur l’amour. Le deuxième est une palinodie qui rectifie conjointement le fond et la forme et constitue par suite le modèle des discours qui appliquent les règles régissant l’art de les composer. Notre philosophe part ainsi de textes concrets pour pouvoir les critiquer objectivement tout en ménageant la sensibilité de Phèdre qui doit être convaincu sans artifices. « Il n’est pas conforme à la réalité ce discours » dit-il au jeune adolescent. Sur le plan de la forme « il (Lysias) ne part pas du début mais de la fin » p 140.Et à Socrate de surenchérir : « Il me fait l’effet d’un jouvenceau qui donne une démonstration de son talent en disant les mêmes choses comme ceci puis comme cela mais chaque fois à la perfection »p 88. Le secret de l’effet produit par son discours tient essentiellement , selon Socrate au fait que « Lysias en commençant son discours sur l’amour, nous a obligés à concevoir l’amour comme une réalité conforme à ses propres souhaits, et dès lors, c’est en arrangeant tout en fonction de cette notion qu’il a mené à son terme la suite de discours » p142. Bref, Lysias « en reste à la routine et au savoir- faire » Socrate p 156

Ainsi, la parole qui a séduit Phèdre se révèle sans consistance et si elle l’a fasciné c’est essentiellement à cause de la mobilisation d’un certain nombre d’artifices et de ruses qui concourent à créer cette illusion et cette émerveillement. Ce conditionnement est induit par l’ignorance de la vérité. Pour Socrate, il faut que « l’esprit de celui qui parle sache la ce qui est vrai sur la question à traiter »p132.Ainsi il rejette catégoriquement l’opinion erronée chère aux sophistes et à Phèdre qui la formule ainsi : « il est nécessaire pour celui qui se destine à devenir orateur d’apprendre non ce qui est réellement juste mais ce qui semble tel aux grand nombre qui doit juger(…) car c’est de l’opinion que procède la persuasion, certainement pas de la vérité » p132. L’authenticité de la parole est tributaire de la connaissance et de la quête de la vérité « Il n’ya pas d’art authentique si cet art n’atteint pas à la vérité et il ne pourra jamais y en avoir » Socrate p134. L’ignorance de la vérité déclasse la parole et la réduit à néant. Ce qu’affirme Socrate en ces termes : « cet art oratoire dont fait montre celui qui ne connait pas la vérité et qui ne traque que des opinions paraitra un art risible, un art qui n’en est pas un »p 138. Pire, certains rhéteurs connaissent la vérité sur les sujets qu’ils traitent mais par mauvaise foi, ils transgressent les lois morales et se réjouissent du mal qu’ils produisent par leurs paroles fallacieuses. C’est ce qu’illustrent parfaitement le discours de Lysias et le premier qu’a produit Socrate « la tête encapuchonnée » pour montrer qu’il n’en assume pas la paternité : les deus discours « montrent comment l’homme qui connait le vrai peut, en faisant de la parole un jeu, égarer ses auditeurs. » Socrate p139.

Les failles et les rouages de la rhétorique traditionnelle étant dévoilés, il reste à Socrate de proposer à son interlocuteur direct, et éventuellement au x lecteurs de son dialogue philosophique, une alternative fiable et efficace pour produire des discours. La méthode dialectique s’avère incontournable pour moult raisons. D’abord elle féconde « un discours vivant et doté d’une âme » qui s’enrichit et progresse vers la vérité par l’interaction qu’elle favorise entre les participants à la communication. En outre, les discours « qui sont écrits selon les règles de l’art »,« qui servent à l’enseignement ,qui sont prononcés pour instruire et qui sont en réalité écrits dans l’âme où ils parlent du beau et du juste, sont les seuls à comporter clarté et perfection et à mériter d’être pris au sérieux » précise Socrate. 173. Force est de s’interroger alors sur les règles qui

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