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Conceptualisation du terme : de la philosophie à la thérapeutique

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Par   •  11 Mars 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  3 721 Mots (15 Pages)  •  908 Vues

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Conceptualisation du terme : de la philosophie à la thérapeutique[modifier | modifier le code]

La philosophie s'était dès l'Antiquité intéressée à une activité qui puisse échapper à la conscience mais c'est au xviie siècle Descartes qui, à travers le cogito, conceptualise l'opposition entre la conscience comme fondement de la raison et ce qui y échappe2 — relégué par lui dans le domaine de la folie3. Leibniz, avec un texte concernant les « petites perceptions confuses » (ou théorie des petites perceptions) s'approche également d’un concept d'inconscient qui s'oppose à la conception cartésienne de la conscience. Il constate que nos pensées humaines sont continues à l'insu de nos consciences4. Dans le même temps, Pascal et Spinoza remettront en cause l’autonomie de la conscience à travers notamment l’importance des automatismes et des affects.

Au xviiie siècle siècle apparaît sur ce présupposé la « première psychiatrie dynamique »5 qui pratique une « thérapeutique fondée sur le magnétisme »5 comme chez Franz Anton Mesmer, ce qui amène à voir l’inconscient « comme une dissociation de la conscience: subconscience ou automatisme mental »5 et accessible à l'hypnose.

Au xixe siècle siècle, avec Schelling et Arthur Schopenhauer apparaît l'idée d’une psyché présente dans l’âme humaine et qui échappe au rationalisme. Nietzsche utilise le mot "inconscient"6. Et c'est à partir de là que se développe une « psychologie expérimentale », médicale et physiologique, avec Johan Friedrich Herbart, Hermann von Helmholtz, Gustav Fencher, Wilhelm Wundt ou Carl Gustav Carus qui fut le premier à noter le rôle éminent des fonctions sexuelles dans la vie psychique5.

Puis au tournant du siècle, Sigmund Freud qui, s'il n'est pas le découvreur de l'inconscient ou l'inventeur du mot1, une nouvelle conception, à partir de la synthèse de l'enseignement de Charcot, Bernheim et Breuer dans un premier temps puis de l’interprétation du rêve dans un second7, donnant par là naissance à la psychanalyse où cette notion est centrale7.

Au cours du xxe siècle, les différents courants de la psychanalyse donneront des interprétations variables du rôle et de la nature des phénomènes inconscients. Ainsi, Jung en proposera une lecture sociale à travers la notion d'inconscient collectif. Mélanie Klein conservera l’inconscient freudien mais en insistant sur la relation archaïque avec la mère. Puis Jacques Lacan exposera une nouvelle conception de l'inconscient, d’après sa théorie du signifiant.

Dans le même temps, de nombreux travaux en psychologie sociale et en psychologie cognitive aborderont expérimentalement les processus inconscients et, plus récemment, les bases cérébrales de ces processus font l'objet de nombreux travaux de recherche en neurosciences cognitives, notamment grâce aux informations fournies par les études neuropsychologiques de phénomènes comme la « vision aveugle » ou la négligence, ainsi que par les études en neuroimagerie. Suivant les auteurs, ces travaux se placent dans une perspective compatible ou au contraire relativement disjointe des approches psychanalytiques mentionnées précédemment8.

Inconscient philosophique[modifier | modifier le code]

19e[modifier | modifier le code]

Von Hartmann publie en 1868, « la philosophie de l'inconscient » qui a fait autorité, il est traduit en français en 1877 et en anglais en 18849.

À partir de 1872, les philosophes Léon Dumont, Charles Renouvier, puis Ernest Lesigne, Adolphe Franck et Elme Caro font connaître et débattent de l'ouvrage et des thèses de Von Hartmann.

En 1880, Edmond Colsenet soutient à la sorbonne, une thèse de philosophie portant sur l'inconscient10.

Elie Rabier et Alfred Fouillée effectuent des synthèses sur l'inconscient « à une époque où Freud ne s'interesse pas encore à ce concept11. »

20e[modifier | modifier le code]

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Inconscient psychologique[modifier | modifier le code]

Théodule Ribot donne « une interprétation explicite de l'inconscient en termes physiologiques12 »

Pour Jacques Van Rillaer, « Contrairement à ce que croit le grand public, l'inconscient n'a pas été découvert par Freud. En 1890, alors qu'on ne parlait pas encore de psychanalyse, William James, dans son monumental traité de psychologie (1400 pages), examinait la façon dont Schopenhauer, von Hartmann, Janet, Binet et d'autres avaient utilisé les termes "inconscient" et "subconscient"13 »

Théodore Flournoy mène des recherches sur les fonctions de l'inconscient14

Inconscient psychanalytique[modifier | modifier le code]

Pour la psychanalyse, et d'après Freud, l'inconscient est un maillage d'idées, de perceptions, d'émotions, de mots, de signifiants, de pulsions constituant le psychisme, influant sur nos conduites, et inaperçues par la conscience. Il ne s'agirait pas ici simplement de l'opposition à la notion de conscience mais d'une structure réactive et dynamique. Par exemple, un changement dans l'une des mailles provoqué par une perception pourrait entraîner des modifications sur une plus grande partie du psychisme. Ce qui se déroule dans l'inconscient n'est, en ce sens, pas soumis aux lois de la logique15 bien que susceptible de compréhension : nos actes manqués (y compris les représentations, qui sont des « actes psychiques » selon Freud) répondent à des raisons, des désirs non formulés de façon intelligible, sans conscience de ces motifs. A partir de là, la psychanalyse se présente comme une méthode d'investigation des processus psychiques inconscients.

Freud établit en 1900 sa première topique, composée de trois systèmes : l'inconscient, duquel émanent les désirs/fantasmes, et qui contient aussi des idées et des désirs refoulés (empêchés de "remonter" vers la conscience par la force du refoulement) ; le conscient, qui ne peut pas apercevoir ces idées tant qu'elles demeurent dans l'inconscient ; enfin le préconscient, qui contient les pensées latentes, c'est-à-dire celles qui sont susceptibles de devenir conscientes, celles qui ont pu franchir la censure

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