Comment le désir se manifeste-t-il? Qui désire? Que désire-t-on? Pourquoi?

Le désir est une pulsion, consciente ou non, plus ou moins durable, qui nous porte vers un objet extérieur absent, mais dont la présence ou la possession nous paraissent possibles et sources de plaisir. Mais alors le désir est-il synonyme de bonheur ou de souffrance? Le bonheur est un état de bien-être intense et durable. Quant à la souffrance, c’est le fait de ressentir une douleur, physique ou morale.

Il faut noter que le désir commence toujours par être inconscient, au moment du « ça », il devient alors soit conscient, soir refoulé (pour par la suite redevenir conscient). Nous allons étudier ces deux aspects dans deux grandes parties.

De plus, tout désir peut être analysé par quatre aspects: un état psychique et physique, un sujet désirant affecté par cet état, un objet désiré qui provoque cet état et une cause au désir. C’est ainsi que l’on se demande comment le désir se manifeste-t-il? Qui désire? Il désire quoi? Pourquoi désire-t-il cela? Nous tenterons de répondre à ces questions dans chacune des deux grandes parties.

Voyons dans un premier temps si le désir conscient est synonyme de bonheur ou de souffrance.

L’état de désir se présente par l’inquiétude, nous pouvons subir des douleurs, agitations, déplaisirs, confusions… C’est ce qu’on appellerai aujourd’hui le stress. Cette inquiétude peut être physique, avec par exemple des malaises, et morale, avec des angoisses etc.

Lorsque l’inquiétude et la conscience sont intenses et durables, on peut ressentir une agitation douloureuse, voir frustrante.

On a « peur » lorsque l’on a conscience de l’objet désiré. En effet, si ce dernier n’est pas identifié, le mot « peur » ne convient pas, car l’on ne possède pas une idée claire de peur de quelque chose.

En plus de l’inquiétude présente au sein de tout désir, un sentiment plus fort que la frustration peut s’installer: si le désir est conscient et contraire à notre perception de ce qui est réalisable, on fait face au désespoir, si par contre, le désir est conscient et contraire à notre perception de ce qui est quelque chose de bien, c’est la honte voir la culpabilité qu’on affronte.

Un désir conscient douloureux s’accompagne néanmoins aussi d‘espoir, l’espoir de réaliser ce désir un jour, on ressent même de l’enthousiasme, et une certaine jouissance. En effet, grâce à l’imagination, on peut se projeter dans le futur pour anticiper le moment de la réalisation du désir, on le vit en pensée et on se réjouit à l’avance. C’est une analyse faite par Rousseau qui précise que se ré-jouir, c’est avoir déjà jouit précédemment. Le plaisir de réaliser quelque chose existe déjà avant d’arriver au terme de sa concrétisation, et selon lui, on jouit même plus de ce que l’on espère que de ce qu’on obtient.

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