Comment Vivre Sans Préjugés?
Dissertations Gratuits : Comment Vivre Sans Préjugés?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ladyshadoww • 12 Mai 2014 • 1 113 Mots (5 Pages) • 994 Vues
Peut-on vivre sans préjugés ?
Lorsqu’on entend quelqu’un énoncer constamment des lieux communs, on est à la fois agacé et attristé car il fait preuve alors de peu de réflexion. Au contraire, un être original, réfléchi, nous attire. C’est dire si c’est un idéal que de vivre sans préjugés.
C’est qu’en effet, il paraît toujours possible à l’homme de réfléchir. Mieux : il doit le faire pour mériter son titre d’être doué de raison.
Cependant, la réflexion, parce qu’elle remet tout en cause paraît à la fois destructrice de toute pensée et impossible puisqu’il nous faut bien affirmer pour agir, voire pour bien agir.
On peut donc se demander s’il est possible et comment de vivre sans préjugés et dans cette hypothèse si c’est légitime.
Nous n’avons pas la capacité de vivre sans préjugés, c’est-à-dire sans opinions auxquelles nous n’avons pas réfléchi, lorsque nous sommes enfants voire peu instruits. Mais, adultes, disposant de la raison, nous pouvons raisonner et connaître. Dès lors, les préjugés disparaissent. Les bons préjugés que ratifie la raison comme le dit Voltaire dans le Dictionnaire philosophique portatif (1764), nous les conservons, mais non comme préjugés. Les mauvais, nous les détruisons. Mais, en avons-nous le droit ?
Nous n’avons pas le droit de vivre sans préjugés lorsque nous sommes enfants voire peu instruits. Car, sinon, nous pourrions faire ce qui est mal. Il est bon que soit un préjugé que le vol est mauvais. La vie sociale s’en porte mieux. Qui remet en cause ce préjugé pour voler est nuisible. Mais, dès que nous sommes adultes, nous avons le droit de nous libérer du préjugé. La raison nous permet de savoir qu’une société où le vol serait admis pour tous tout le temps est impossible. Il en va de même des préjugés relatifs aux personnes. Ainsi, Orgon, a un préjugé à cause de sa dévotion en faveur de Tartuffe, le personnage de la pièce éponyme (1667) de Molière (1622-1673). Lorsqu’il comprend que le faux dévot veut lui ravir sa femme, compréhension qu’il acquiert grâce au stratagème de cette dernière, son préjugé disparaît.
Néanmoins, nous n’avons pas toujours les connaissances pour agir. Et surtout, l’homme ne peut tout connaître, sans quoi il serait Dieu. Dès lors, il paraît impossible de vivre sans préjugés. N’est-ce pas d’ailleurs préférable ?
Ce qui nous amène à penser que nous n’avons pas la capacité de vivre sans préjugés, c’est notre raison individuelle bien trop faible. Tel est l’argument de Burke (1729-1997) dans ses Réflexions sur la révolution de France (1790). Les préjugés quant à eux proviennent d’une longue tradition. Il faut donc aimer certains préjugés, les plus anciens et les plus répandus car ils nous guident. Ils nous permettent d’ailleurs, sans l’aide de la raison, de rejeter les préjugés nouveaux qui voudraient apparaître et qui n’ont pas la tradition pour se fonder. Or, est-il possible grâce aux préjugés de vivre moralement ?
Les préjugés nous indiquent ce que nous devons faire dans la société qui est la nôtre. Nous n’avons donc pas le droit de les refuser. C’est que raisonner contre les préjugés c’est se préparer à se dispenser des actions vertueuses que recommande la société pour le bien de tous et de chacun. Le vol, le meurtre, le mensonge intéressé sont interdits. Réfléchir, c’est
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