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Citroën cas

Dissertation : Citroën cas. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Mars 2016  •  Dissertation  •  3 636 Mots (15 Pages)  •  707 Vues

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Document 1

Il s'agit d'un extrait d'un essai extrêmement connu, intitulé Mythologies, et écrit par Roland Barthes en 1957. Dans ce recueil, l'auteur consigne une cinquantaine d'articles écrits au gré de ses réactions au monde contemporain, entre 1954 et 1956. L'article consacré à la DS, que Roland Barthes rebaptise Déesse par jeu d'homophonie, a marqué l’événement du modèle Citroën le plus légendaire. Le texte, tel qu'il est proposé ici, se compose de quatre paragraphes sur les quels nous nous appuierons pour l'analyse détaillée du document.

Cette introduction établit un parallèle entre le modèle DS de Citroën et « les grandes cathédrales gothiques » et donne à cette automobile la dimension d'un mythe. Cette comparaison initiale en souligne le caractère sacré et montre toute le vénération du public pour cet objet. Toutes les caractéristiques du véhicule sont ici explicitées : un objet lié à une époque, crée par des artistes, mais admiré et utilisé par tous. Roland Barthes propose ici une sorte de définition de cet objet culte. Il en souligne le caractère surnaturel (magique), rappelant la foi quasi superstitieuse que l'on accorde alors au progrès. L'expression « consommée dans son image, sinon dans son usage » mérite par ailleurs quelques éclaircissements. En 1957, seuls quelques privilégiés avaient l'usage d'une automobile. Mais tout le monde pouvait l'admirer (son image) !

Tout ce paragraphe va développer la caractère inédit de la Citroën. Le champ lexical dominant est d'ailleurs révélateur de cet aspect extraordinaire du véhicule : tombe manifestement du ciel, messager de la surnature, merveilleux, autre univers, notre science-fiction. Cette caractéristique est fondée sur des éléments tangibles présentés par Roland Barthes : perfection, absence d'origine, clôture, brillance, transformation de la vie en matière, autant d'éléments qui concourent à en faire un objet hors du commun. Un élément du contexte peut expliquer ce comportement quasi superstitieux du public : la plupart ne connaissait pas son mode de fabrication. Deux métaphores viennent clore cette présentation de l'objet extraordinaire : la voiture devient un nouveau Nautilus, clin d’œil à Jules Verne et à son prototype sousmarin, symbole d'avance technique, mais surtout Roland Barthes joue avec les sonorités et transforme le DS en Déesse. Cette personnification permet de valoriser le véhicule, de le hisser au rand des divinités sans qu'il y ait besoin d'autre explication. Ainsi, l'automobile devient une divinité tout droit descendue du ciel. Roland Barthes tente d'analyser cette mythologie du quotidien, cet objet « superlatif », autrement dit chargé de plus de sens, de plus de valeur qu'un simple objet.

Roland Barthes analyse ensuite les nouveautés liées à l'apparition de la DS dans la société. Il oppose les anciennes valeurs liées à l'automobile (essentiellement d'ailleurs la puissance et, plus loin la performance) à celles que la DS introduit, sous forme d'une série de superlatifs : plus spirituelle, plus objective, plus ménagère. Ces trois qualités apparues avec l'objet mythique peuvent d'ailleurs sembler contradictoires (spirituelle s'oppose effectivement à objective) : mais la magie semble réaliser cette osmose entre des réalités jusque-là opposées. Il semble que ce nouveau modèle de véhicule soit porteur de nouvelles tendances : la voiture perd de son caractère viril, devient féminine (arts ménagers, ménagère, cuisine moderne). Les notations techniques (volets, voyants, leviers) sont comme sublimées et tendent vers la notion de confort. La dernière phrase du paragraphe constitue un résumé fidèle des idées ici développées « l'alchimie de la vitesse » devient une valeur périmée, et performance rime désormais avec sécurité. L'époque lui préfère « la gourmandise de la conduite ». Le terme gourmandise fait accéder le conducteur à un nouveau plaisir des sens, une révélation de connaisseur.

Le dernier paragraphe de l'extrait examine les rapports entre le public et le véhicule. Le public est séduit à tous les niveaux : par le nom (néologisme DS / déesse), par l'envie de s'approprier ce nouveau type de conduite, parle rapport quasi amoureux avec le véhicule rêvé. L'auteur développe alors tout le champ lexical de la sensualité et surtout met en valeur les éléments qui relèvent des capacités tactiles (tactile, toucher, touchés, palpés, essayés, caressées, pelotés). L'automobile séduit le public par son apparence. Mais c'est à l'épreuve du toucher, plus réaliste, que la DS prend sa véritable dimension Roland Barthes dénonce cette déchéance que constitue l'appropriation du mythe par le peuple. L'objet, « médiatisé », est finalement complètement « prostitué ». Il parle même de « promotion petite-bourgeoise ». Les termes sont durs mais souligne bien cette vulgarisation nécessaire à l'objet devenu culte qui correspond aussi à une déchéance.

Document 2

Le second document du corpus est un article publié sur le blog Auto et sociologie, par Emmanuel Pagès, le 28 juillet 2008. Le texte est fortement structuré, avec une introduction qui annonce la thématique traitée, un développement en deux parties et une conclusion. Ce repérage se fait à la première lecture et sert de point d'appui à l'analyse du document.

Ce début de texte constitue une introduction à part entière. Le thème est donné : la symbolique de l'automobile, autrement dit les valeurs connotées liées à cet objet dans notre société. Le plan de l'article est ensuite mentionné : deux parties seront nécessaires pour évoquer les types de relations que le conducteur entretient avec son véhicule (l'aspect identitaire et l'aspect émotionnel).

Ces deux paragraphes peuvent effectivement être lus ensemble, dans la mesure où ils répondent tous deux à la première partie du plan annoncé. Leur structure est bien apparente : l'auteur étudie le rapport au véhicule dans ses aspects identitaires. Quatre idées s'affirment ici :

La voiture est surtout un moyen de transport pratique qui favorise l'intégration sociale (aller au travail, se rendre sur ses lieux de loisir…).

(De plus) la voiture relève presque du droit : elle représente un moyen indispensable pour être considéré comme citoyen à part entière.

(Exemple) passer le permis de conduire est

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