Blaise Pascal, Les pensées: LES DEUX INFINIS
Analyse sectorielle : Blaise Pascal, Les pensées: LES DEUX INFINIS. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nizarilowni • 6 Avril 2015 • Analyse sectorielle • 815 Mots (4 Pages) • 898 Vues
Blaise Pascal, Les Pensées
« LES DEUX INFINIS »
Dans les Pensées, œuvre posthume publiée en 1670, Pascal réunit les notes qu’il destinait à l’élaboration d’une apologie (= justification, défense d’une chose, d’une institution d’une personne) de la religion chrétienne. Exercé en tant que scientifique au maniement de la logique, Pascal a pris conscience lors de sa période mondaine (1651-1654) de l’intérêt de la rhétorique, pour persuader un interlocuteur libertin qu’il voudrait tourner vers Dieu. L’évocation des deux infinis est une illustration célèbre de cette alliance de la rigueur logique et du recours aux procédés de style. C’est pourquoi après avoir mis en évidence le schéma argumentatif du passage, nous étudierons l’utilisation que fait Pascal de la rhétorique pour emporter l’adhésion du lecteur. I ) Étude du schéma argumentatif du passage Pascal qui s’est assigné comme objectif de montrer à l’homme les limites de sa raison, construit son explication en trois points : 1. En bon pédagogue il s’appuie tout d'abord sur ce que l’homme peut observer par lui-même de plus impressionnant : le spectacle de la voûte céleste dont il est obligé de convenir qu’il le dépasse. 2. Puis il envisage les données que pouvait fournir l’imagination au sens scientifique, quand elle dépasse les apparences sensibles pour montrer au libertin confiant dans sa raison, les limites de la pensée conceptuelle. Notre imagination se perd dans cette pensée, c'est-à-dire la pensée de Dieu, auteur de la nature. 3. Il conclut avec logique et ironie que l’homme n’est rien ni dans l’espace ni par la pensée. II) Le recours à la rhétorique Chacune de ces étapes est rendue frappante donc plus convaincante par le recours à la rhétorique. a)Etude des données observables Après avoir mis l’homme en situation en l’invitant à se tourner vers le haut et à se détacher des objets bas, Pascal se livre à la description grandiose de la voûte céleste à l’occasion de laquelle il multiplie les procédés stylistiques. C’est d’abord une double évocation du thème de la lumière à l’aide d’une périphrase, où le soleil est désigné par l’expression cette étonnante lumière, puis une comparaison impressionnante : une lampe éternelle. Puis une gradation qui dépeint l’enchaînement sans fin des orbites décrites par les différents astres (trois niveaux de cercles :la Terre et le Soleil sont le premier tour par exemple) associé à la métaphore scientifique du point de la pointe très délicate qui constitue ce vaste ensemble aux regards de l’immensité de l’Univers. Le jeu de sonorités (que les astres qui roulent dans le firmament embrassent : assonance en « r ») évoquent ce développement infini des cercles dont l’homme ne voit pas la fin. L’évidence de cette constatation est soulignée par la présence des phrases injonctives (Que…que…que) prouvant que l’homme peut aisément s’en convaincre par lui-même. La majesté du spectacle est mise en évidence par un rythme ternaire (qu’il regarde…) qui donne une impression de vertige dans la mesure où il épouse les étapes de la gradation qui amène l’homme aux confins de l’inconcevable. b) l’étude de l’imagination Mais
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