Angoisse et mécanismes de défense

Angoisse et mécanismes de défense

1. Angoisse

1. Définition

C’est un affect de déplaisir plus ou moins important qui se manifeste à la place d’un sentiment inconscient chez un sujet dans l’attente de quelque chose qu’il ne peut nommer. Lacan dira que c’est le seul affect qui ne trompe pas.

L’angoisse vient du latin angustia : resserrement. Ça se manifeste par la gorge serrée, mal au ventre, transpiration, souffle coupé jusqu’à la paralysie totale. Ça se manifeste dans le corps et pas seulement psychiquement. Le tout est accompagné de douleurs psychiques intenses. C’est un vécu de danger dont le sujet n’a pas conscience, purement ICS. L’objet de l’angoisse n’est pas connu, il est inconnu et indéterminé. La source est souvent interne, l’angoisse est l’innommable par excellence. Freud en 1884, a fait un courrier sur comment nait l’angoisse. Il en découle deux théories :

1. 1ere théorie de l’angoisse

L’énergie sexuelle non déchargée se transforme en angoisse et crée les symptômes. C’est donc un mécanisme biologique.

1. 2eme théorie de l’angoisse

1926, « inhibition, symptômes, angoisses ». Ici l’angoisse vient en dernier. Ça se complexifie car entre temps Freud a déjà créé la deuxième topique. C’est un signal élaboré par le moi pour prévenir d’un danger. Otto Rank avec la théorie du traumatisme sur la naissance va l’influencer mais il va s’en détacher.

Premier niveau : L’angoisse est un affect entre sensation et sentiment, une réaction à une perte a une séparation. Cette angoisse est originaire, elle découlerait de la détresse psychique d’un enfant séparé de sa mère.

Second niveau : l’angoisse est un affect signal en réaction d’un danger de castration. (Phase phallique) « Si tu n’arrêtes pas je te la coupe » c’est donc une angoisse au niveau du stade phallique, « est-ce que j’en ai ou pas ? »

Point commun : la perte de l’objet, l’angoisse vient répondre à une perte ou une absence d’un objet fortement investi (mère ou phallus).

1. Avec Lacan

L’angoisse est un affect dont la position est à minima d’être un signal. Pour lui l’angoisse n’est pas lié à un danger. L’angoisse est ce qui se produit quand l’être est confronté à l’objet du désir. L’angoisse c’est donc la marque du retour de l’objet perdu ou d’une de ses formes métonymiques. L’enfant dans la phase eudipienne est très amoureux de sa mère mais plus tard ce sera vu comme interdit et donc ça va créer de l’angoisse, la réussite est angoissante pas l’échec → c’est la déprime. 

L’angoisse c’est quand ça vient apparaitre à la place de l’objet du désir. Rien de pire d’être comblé. L’absence est donc importante, est-ce satisfaisant d’avoir toujours ses parents sur le dos ? Une réponse comblante crée de l’angoisse → effet contraire et désastreux

L’angoisse c’est la tentation non pas de la perte de l’objet mais la présence de ceux-ci que les objets ça ne manque pas.

1. Typologie de l’angoisse chez Freud

Pour Freud, il a répertorié 3 types d’angoisse pour la névrose :

• Hystérie : angoisse de perte d’amour de l’objet, l’hystérique aime être insatisfaite
• Névrose obsessionnelle  
• Phobie : angoisse de castration, l’objet phobique a la fonction d’empêcher le désir

Freud n’a pas trop parlé de psychose mais pour lui, c’est un morcellement, ils ont l’impression que leur corps va exploser. Angoisse de séparation au 8e mois.

1. Mécanismes de défense

Ce n’est pas Freud qui a conceptualisé cette idée de mécanismes de défenses. C’est plutôt sa fille Anna Freud qui a écrit un livre « Le moi et les mécanismes de défense ».

Ce sont des processus psychiques inconscients, leur but c’est réduire ou annuler les affects désagréables qui sont liés à des dangers réels ou imaginaires. C’est donc en lien avec l’angoisse, ça sert à faire barrage à l’angoisse. Ces mécanismes de défenses ont un rôle adaptatif. On a des mécanismes de défenses aussi bien dans le « normal » que dans le « pathologique ».

On peut noter que Freud va parler très tardivement de défenses (en 1926) pour expliquer comment le MOI se défends, résout les conflits. C’est le mécanisme de défense du MOI. Ils permettent au MOI de se protéger contre l’angoisse. Au départ, pour Freud il n’y avait qu’un seul mécanisme : le refoulement.

1.  Refoulement

C’est repousser ou maintenir dans l’inconscient des représentations inacceptables. Ce qui a été refoulé cherchera toujours à effectuer un retour. C’est un mécanisme très présent dans l’hystérie.

1.  Déni

C’est le refus par le sujet de reconnaître la réalité d’une perception. C’est essentiellement l’absence de pénis chez la fille, la femme, la mère. C’est un processus ordinaire chez l’enfant à certaines phases, mais qui persiste dans la perversion ou certaines formes de psychoses. (Ex : le fétichisme du pied, le pied vient remplacer le phallus)

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