Suis-je responsable de ce dont je n'ai pas conscience?
Dissertation : Suis-je responsable de ce dont je n'ai pas conscience?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Clakes • 9 Mai 2021 • Dissertation • 1 628 Mots (7 Pages) • 3 859 Vues
QUAIX Clélia
TGen3
Dissertation de philosophie
Suis-je responsable de ce dont je n’ai pas conscience ?
Les notions de responsabilité et de conscience sont ici présentées. D’après le dictionnaire, être responsable signifie être la cause et l’auteur de ses actions ainsi que se reconnaître comme tel. Avoir conscience signifie que je suis un être pensant et lucide. En prolongation de la pensée d’Hegel, lorsque je suis consciente, je suis responsable de chacun de mes actes. Cette notion de responsabilité n’est donc applicable qu’aux êtres-humains puisque les autres animaux n’ont pas de cosncience.
Par ailleurs, « ce dont je n’ai pas conscience », correspond à l’aperceptible, à ce qui échappe à ma perception. Donc à mon inconscient. Nous savons, par exemple, que les publicités agissent sur notre inconscient, elles nous captivent. L’attitude passive que nous adoptons alors face à la publicité peut nous amener vers plusieurs questions. Est-ce que la non-conscience remet en cause la responsabilité ? Si je n’ai pas conscience des mes actes ou de leurs conséquences, en suis-je tout de même responsable?
Dans ce sujet, je me demande si la responsabilité est compatible avec l’absence de conscience. Le champ de ce dont je n’ai pas conscience étant très large, comment puis-je être entièrement responsable de ce que je suis et de tout ce que je fais ?
Dans un premier temps j’illustrerai mon avis sur la question en utilisant les exemple donnés par des philosophes. Puis, je nuancerai mon propos en évoquant notamment comment la société voit cette relation entre responsabilité et conscience.
« Le soi dépend de la conscience » écrit Locke dans son Essai philosophique concernant l’entendement humain. Beaucoup de philosophes sont d’avis que notre personne, le « Je », est définit par notre conscience. Avis, que je partage également. Or si la conscience de soi, donc la conscience de l’individu, venait à disparaître, il ne resterait alors plus que le corps, sans âme, désirs ou personnalité.
Locke et Leibniz utilisent un exemple très imagé pour illustrer ce propos. Imaginons que mon petit doigt est amputé, entraînant avec lui ma conscience, la faisant donc se séparer de mon corps. Mon petit doigt serait donc ma personne, la même personne qu’auparavant et mon « moi » n’aurait donc plus rien à voir avec mon corps. Mon corps ne serait plus qu’une enveloppe corporelle dépourvu « d’intérieur » et ne pourrait donc plus être responsable des actes de mon petit doigt étant donné qu’il ne le contrôle pas.
De plus, une personne folle par exemple, ne peut également pas être jugée responsable des actes qu’elle commet sous l’influence de la folie puisque cette folie agit comme une toute autre conscience sur le/la fou/folle. La personne saine d’esprit n’a donc plus la possibilité de contrôler les actes de la/le folle/fou puisqu’une autre conscience s’en charge. En allant plus loin, je peux également prendre l’exemple d’une personne atteinte de TDI (trouble dissociatif de l’identité). Les personnes atteintes de celui-ci développent plusieurs identité et par extension plusieurs consciences. En effet, ce trouble se manifeste par la cohabitation de plusieurs personnes, appelées alters, dans un même corps. Or, ces alters partagent peut-être le même corps mais ils ne partagent pas la même personnalité ou identité. Cela signifie donc qu’ils ne partagent pas non plus la même conscience puisque le soi est caractérisé par la conscience. Mais alors si l’un de ces alters commet un acte immoral, donc contraire à ce que les mœurs considèrent comme en accord avec leurs valeurs, est-ce que les autres peuvent être également jugés responsables de cette action sous prétexte qu’ils partagent le même corps alors même qu’ils n’avaient pas du tout conscience de cet acte ?
Cela reviendrait à demander à un humain de répondre des actes d’une toute autre personne, ce qui paraît complètement illogique.
Par ailleurs, Locke affirme dans son texte : « Tandis que si le même corps étant toujours en vie acquérait sa propre conscience aussitôt après la séparation du petit doigt, dont celui-ci ne saurait rien, il ne s’en soucierait plus, ne verrait pas en lui une partie de soi, ne pourrait faire siennes aucune de ses actions ni se les voir imputer ». Ici, nous retrouvons l’exemple du petit doigt légèrement modifié. En effet, Locke explique que si lorsque le petit doigt est amputé il emporte avec lui la conscience, alors une toute autre nouvelle conscience peut apparaître dans le corps. Cette nouvelle conscience, n’ayant aucune idée des actes commits par l’ancienne conscience ne peut donc être tenue responsable pour ceux-ci.
Ces exemples, confortent mon idée que s’il n’y a pas de conscience, il n’y a pas de responsabilité possible.
Bien que les expressions de la langue française telles que « hors de soi » sous-entendent la possibilité d’avoir plusieurs consciences ou une conscience qui se transforme, la société et plus particulièrement les lois humaines tiennent, la plupart du temps, pour responsables les personnes entières. Elles affirment que, même si tu n’es plus maître de tes actions de part ton inconscience, mais que tu retrouves par la suite cette conscience, il est difficile, voire impossible de dissocier la personne que tu es en étant consciente et celle que tu es en étant inconsciente. Elles déclarent que puisque tu as le même corps, tu ne peux pas dissocier les deux.
...