POSITION ET PRIMAT DE LA CONSCIENCE

1. I. POSITION ET PRIMAT DE LA CONSCIENCE 

1.  Qu’appelons-nous « conscience » ?

1. Exemples d’expressions communes analysées au tableau :

1. Point de vue « moral » de la conscience (momentanément écarté dans l’analyse)
2. Point de vue « psychologique » de la conscience ( activité de liaison, de rapport au monde du sujet à l’objet, intentionnalité de la conscience (Husserl) : le sujet comme « projet ». Sartre)

1.  Descartes : « Le Cogito », extrait de texte Discours de la Méthode

1. a)Définition : qu’est-ce que la conscience ?

Il est difficile de répondre, « à froid », à la question posée ; aussi examinerons-nous les expressions courantes dans lesquelles les termes »conscience » ou « inconscient » sont employés :

2. Par exemple:

1. « Il a perdu conscience / connaissance » état pathologique : malaise/coma 
   « Il est inconscient » évanouissement
2. « J’ai bonne ou mauvaise conscience » registre moral
   «  C’est un inconscient ! »/ « il est inconscient ! »

1. « Je prends conscience de/que… » vie psychologique de la conscience
   « Je me rends compte de/que… »

1. POINT DE VUE PSYCHOLOGIQUE de la conscience(1 et 3) :

Essayons de l’appréhender par la négative. 

En effet, interrogeons-nous sur la perte de conscience.

Perdre conscience:

• Dans le cas de l’évanouissement ou du coma

• le sujet ne sait plus ce qui se passe en lui et autour de lui 
• n’est plus informé de son état interne (états d’âme, vie intérieure), et de l’  « état extérieur » du monde 
• a perdu la connaissance de soi et du monde au sens où il est coupé de soi et du monde
• état de privation de conscience
• n’est plus relié à soi-même et au monde
• est privé de cette faculté qui lui assure un rapport à soi et au monde qu’est la conscience.

1. description

• état de privation de conscience

2. analyse

Définition : 

conscience:

• une activité de liaison entre soi-même et le monde 
• liaison et communication que chaque sujet assure avec soi et le monde
• en ce sens, le sujet est « inconscient », car il a perdu « connaissance » et n’a plus le savoir de soi et du monde qui l’entoure

origine latine du mot « conscience » signifie : c o n - s c i e n c e

1. cum - scire

2. avec – connaissance/savoir

• « connaissance et savoir » de soi et du monde

• conscience = connaissance

• comme l’écrivait Claudel, « co-naissance », désignant là, une contemporanéité de la conscience et du monde

• co/cum: avec 

• Husserl :« Toute conscience est conscience de quelque chose »

• il n y a de conscience que reliée à un « objet » : soi-même et le monde

2. La conscience de soi permet d’accéder à la connaissance de soi. 

• capable de me penser moi-même, ce que je suis

• l’enfant est capable de dénicher son identité

objet → ce que vise la conscience: rapport 

• de savoir/ connaissance
• de représentation 

• permettant de penser 

1. POINT DE VUE MORAL de la conscience (2)

L’expression au sujet de la « bonne » ou « mauvaise » conscience : 

« C’est un inconscient ! »:

• jugement est porté à l’encontre de celui qui ne mesure pas les conséquences de ses actes 
• qui agit « en connaissance de cause », « en conscience » [préméditation en justice », qui « coûte » très cher en pénalité].

Sur le plan moral

le terme « conscience » 

• faculté de discerner le bien du mal
• fixer à l’action des normes correspondant à une certaine conception du bien et du mal

• Ces normes varient en fonction de la civilisation, du pays auquel on appartient 

• c’est pourquoi, la morale constitue une relativité culturelle 

• (N’oublions pas que Pascal écrit : « Vérité au-delà des Pyrénées, erreur en-deçà »)

Le nourrisson n’a aucune notion du bien et du mal quand il vient au monde :

• il faut l’éduquer, lui inculquer les valeurs morales du bien et du mal 
• Cependant, c’est à l’occasion de l’éveil de la conscience psychologique que s’acquiert la conscience morale. 

• Cette conscience morale est un « acquis culturel » qui n’advient qu’en second lieu

1. Alain précise: “La conscience est implicitement morale”  

implicitement: un accord tacite

La conscience morale arrive en second lors de l’enfance mais devient primordial adulte.  

2. Conscience spontanée ou immédiate :1er stade par lequel passe la csce

Tout sujet, à sa naissance:

• relié à soi et au monde par ce premier sentiment d’exister

• « d’être là » ;

La conscience spontanée: être là, tout simplement.

conscience immédiate (directe) ou spontanée : 

• ne passe pas par la négation
•  il vit juste, il ne pense pas

Sentiment intime et concret d’exister comme « présence »

• saisie immédiate ( connaissance directe, sans intermédiaire d’ordre conceptuel) et intuitive de son état comme être au monde

• il s’agit, tout d’abord du sentiment de son existence,

•  car le nourrisson ne pense pas d’abord, mais il vit. 
• Il fait l’expérience de soi et du monde à travers l’éveil de ses facultés que lui permet la conscience comme relation à soi-même et au monde. 

• L’éveil de ses facultés passe, d’abord, par la relation aux sens

• L'enfant a faim, soif, froid, chaud. A l’occasion de ces expériences sensorielles, il va développer

• la prise de conscience de soi et du monde

• conscience réfléchie de soi et du monde

Les premiers moments de l’existence sont primordiaux dans la vie d’une personne. 

La pensée est une résistance.

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