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Explication de texte philosophique E.Kant

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Par   •  12 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  2 190 Mots (9 Pages)  •  841 Vues

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Cet essai philosophique d'Emanuelle Kant « Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolite », publié en 1784 vise à montrer que l’Histoire a un sens, c’est-à-dire que le cours des événements humains ne se déroule pas simplement au hasard, que l'histoire a un but et que pour y parvenir il y a des mécanismes et des motivations. Il y développe le fil conducteur de son histoire en neuf propositions.

Notre extrait se pose sur la proposition 4, dans cet extrait de 40 lignes, le philosophe argumente le fait que la société est basée sur un antagonisme entre la sociabilité et l'insociabilité mais que, pour autant, cet antagonisme amène la société dans un ordre logique. Le fondement de cet antagonisme, c’est, selon la célèbre expression de Kant, « l’insociable sociabilité des hommes », autrement dit, leur tendance à entrer en société, liée à une résistance à le faire qui menace sans cesse de diviser cette société. L’homme ressent le bénéfice de la société car dans cet état il se développe mieux mais en même temps, il a ce caractère insociable de vouloir tout diriger seulement selon son point de vue, de résister aux autres … Or c’est cette résistance qui éveille toutes les forces de l’homme, qui le conduit à surmonter sa tendance à la paresse. Avec son ambition, sa soif de domination et sa cupidité le poussent à se tailler un rang dans la société, c’est précisément cela qui le mène de l’état brut, naturel, à la culture. Ainsi se développent tous ses talents.

La proposition 4 de “l’histoire universelle au point de vue cosmopolitique” va s’attacher à définir la thèse de la violence sociale. Qu’elle soit masquée (concurrence, lutte pour le pouvoir) ou à la vue de tout le monde (criminalité, guerres) est bien un problème politique qu’il faudra résoudre politiquement, mais c’est en même temps le moteur de l’histoire. Les contradictions que les hommes connaissent constituent d’abord une contradiction dans la nature humaine. Il caractérise cette nature par le concept antagoniste d’insociable sociabilité. Ce terme, d’insociable- sociabilité, représente le fait que c’est la violence des Hommes qui fait la société. En clair, l’homme ne veut la présence d’un autre homme que s' il lui rapporte des avantages mais certainement pas si il lui rapporte des inconvénients. L’enjeu principal qui ressort donc de ce texte est le principe de liberté d’un individu qui semble toujours obligé à s’intégrer et s’adapter à la société.

Comme le montre les premières lignes, Kant annonce le problème posé par cet “antagonisme” (l.2) et donne la cause et la conséquence qui ne sont qu’autre qu’un antagonisme naturel “le moyen dont la nature se sert” (l.1) on peut donc se demander si l’Homme est condamné à la société par sa nature ou si la liberté même de l’individu est remis en cause (l.3 à 5). Pour Kant, la société est soumise à la nature car c’est la nature qui permet le développement de la société par les tensions qu’elle génère entre individus. Cependant, Kant n’utilise pas le terme de tensions mais bien celui “d’ antagonisme” (l.2) ce qui sous-entend un équilibre fondé sur ce qui s’oppose. Selon lui, c’est cela qui permet aux structures sociétales et à l’individu de se développer (l.1) “pour mener à bien le développement de toutes les dispositions humaines". “ à bien” (l.1) il apparaît que ce terme désigne un l’aspect positif. Cependant, le risque de cette théorie d’un antagonisme, d’un équilibre sur lequel repose la société est : le déséquilibre. En effet, si les tensions deviennent trop fortes, si le conflit ne peut être canalisé, la société implose par la cause même de ce qui a pu la permettre. La solution à cela est d’assurer un équilibre permanent en imposant un modèle établi par la société “une organisation régulière de la Société” (l.3). Ainsi, une certaine stabilité peut se créer. Cette « organisation régulière » (l.3) est définie par le contrat social, c’est-à-dire le compromis établi entre les différents individus aspirant à vivre ensemble qui permet le développement de la société, se basant sur un terrain d’entente. C’est ainsi que Kant décrit “l’insociable sociabilité” qui se définit par deux aspects : l’”inclination à entrer en société” (l.4) et la “répulsion générale à le faire” (l.5). Cette vision permet de mieux comprendre en quoi l’état naturel de l’Homme lui permet de fonder la société. Si l’état naturel se définit par la brutalité, la nécessité d’accomplissement de besoins primaires alors la société n’est pas permise par cet état naturel. Il faut donc différencier la nature de l’Homme de son état naturel. Sa nature est ce qui fait l’Homme tandis que l’état naturel semble n’être qu’une étape. “L’inclination à entrer en société” (l.4) serait alors définie dans notre nature mais s’opposerait à l’état de nature. Or l’Homme ne sait pas qu’elle est à proprement parler ce à quoi il est destiné, et, la satisfaction éprouvée dans l’état de nature où sa liberté était totale est remise en cause par sa nature qui le dirige vers la société. C’est cette nostalgie de l’individu qui s’éloigne de son état de nature qui le pousse à être plus ou moins hostile à la société. Or sa nature (sans doute la raison) le pousse à la survie par la vie en société. De fait, même si l’individu accepte le contrat social, il reste un danger permanent pour la société si, au lieu de voir les bienfaits qu’elle peut lui procurer, il en voit les privations et l’atteinte qu’elle porte à sa liberté. Dans ce cas, Kant précise que malgré le modèle fixé pour la société, l’individu peut “désagréger cette société” (l.5).

Il s’agit donc de comprendre pourquoi l’Homme accepte de vivre avec les contraintes de la société puisqu’il semble pour Kant qu’il puisse les rejeter. La réponse apportée par ce dernier est que l’antagonisme qui caractérise la société permet le développement de l’individu “développement de ses dispositions naturelles” (l.6) qui donc amène l’Homme vers autre chose, un autre état que celui de nature dans lequel il se sentirait plus grand, dans lequel le dépassement de son état de nature serait un bienfait. Ce serait donc par sa personnalité, par ses aspirations que l’Homme vise la société car cela lui permettrait de prendre pour modèle d’autres individus que lui-même en acceptant certaines contraintes.

C’est d’ailleurs cette idée que Kant reprend par la suite, selon laquelle ce que l’Homme vise avant tout dans la société c’est lui-même “propension à s’isoler” (l.7) parce que sa

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