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Explication de texte: Emmanuel Kant, Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science (1783), Préface

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Par   •  19 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  890 Mots (4 Pages)  •  1 551 Vues

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Explication de texte: Emmanuel Kant, Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science (1783), Préface

        Le but de l’auteur dans ce texte semble être de repenser et redonner un rôle majeur à la métaphysique en analysant les opinions développées à son encontre. Pour lui, la critique la plus incisive et décisive ayant été formulée est celle d’Hume, qui a été, selon Kant, mal interprétée et “entretenue”, poursuivie. Il entreprend ainsi de l’expliquer et d’aller au bout de cette analyse qu’il juge manquante.

        Le problème réside en “l’attaque” dirigée par David Hume à l’encontre de la métaphysique, aboutissant, pour Kant, en une négation de la métaphysique, une impossibilité de son existence. Or, le but de Kant étant de donner un rôle important à la métaphysique dans la réflexion de l’homme, de “produire la lumière” qui aurait pu naître du problème posé par Hume s’il avait été correctement étudié, Kant affirme que le travail d’Hume n’a pas été réellement compris. Pour Kant, le projet d’Hume n’était en fait pas d’examiner la légitimité de la notion de cause dans la connaissance que possède l’homme, mais de savoir si elle possède “une vérité interne, indépendante de toute expérience”. C’est en cela que réside le réel enjeu d’une étude de la métaphysique. C’est ainsi que Kant sort du problème initial du texte, qui semble être celui mis en lumière par la critique qu’Hume entreprend de la métaphysique, à savoir l’impossibilité de l’existence de la métaphysique, étant donné qu’elle s’appuie sur des connaissances à priori de la raison, mais que, selon Hume, la raison ne peut établir de liaison de cause et d’effet, puisque la la conséquence de cette liaison ne peut être établie à priori, et qu’il ne peut découler de cette entreprise que des nécessités subjectives. En effet, on admet que le principe de causalité émane de la raison, cependant il est difficile de concevoir que c’est de la raison que naît ce concept, elle ne peut le formuler à priori. Ainsi, pour Hume, ce concept naît bien plus de l’expérience, à travers laquelle la raison déduit l’existence d’un lien entre deux entités, qu’elle fait passer pour une loi universelle alors qu’elle n’est que “concept” qui est une “fiction” car échappant à toute tentative de démonstration objective. Hume en conclut ainsi que la raison ne peut formuler de connaissance à priori, et que donc “il n’y a pas de métaphysique du tout”.

        Kant salue l’entreprise de recherche d’Hume, si “fausse” que soit la conclusion de ce raisonnement à ses yeux. Il entreprend néanmoins de s’attaquer aux adversaires d’Hume que sont Reid, Oswald, Beattie ou encore Priestly, qui ont, selon Kant, interprété les propos humiens comment entreprenant de définir si la notion de causalité était nécessaire à la compréhension de la nature et à la connaissance de l'homme, alors qu’il s’agissait en fait de savoir si cette notion était “conçue a priori par la raison”. Voyant en cette interprétation erronée une réflexion relevant bien plus du domaine pratique, de l’expérience, que de l’à priori, ils en ont appelé au “sens commun”, l’argument sophiste par excellence pour Kant, pour répondre au problème, plutôt que de “pénétrer très avant dans la nature de la raison”. Ils y ont fait appel “comme à un oracle”, puisque “l’intelligence et la science (étaient) en défaut” pour répondre à ce problème. Ainsi, pour Kant, leur mauvaise compréhension de la philosophie de Hume réside en ce qu’il ne l’ont pas véritablement remis en cause puisque n’ayant eu recours dans leur argumentation qu’au sens commun, qui ne peut être producteur, dans ce contexte, que de platitudes qui ne constituent en rien une remise en cause solide du propos humien. Pour Kant, le recours au sens commun ne peut être utile que s’il est accompagné d’un jugement exécuté par la raison, qui l’empêche d’affirmer ce dont il ne saurait rendre raison, à savoir ses principes. Ainsi, le sens commun est utile lorsque le jugement nécessite une “application immédiate dans l’expérience”, et le sens spéculatif est nécessaire lorsqu’il s’agit de juger d’un phénomène à priori. Le sens commun ne saurait servir dans une réflexion à priori, puisqu’il est dirigé par l’expérience.

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