Conscient inconscient

         « Il existe deux variétés d'inconscient: les faits psychiques latents, mais susceptibles de devenir conscients, et les faits psychiques refoulés qui, comme tels et livrés à eux-mêmes, sont incapables d'arriver à la conscience. » c’est ce qu’affirme Sigmund Freud dans son Essais de psychanalyse. Ainsi la conscience de soi qui est innée chez l’être humain depuis la naissance signifie une connaissance de soi. Mais comme l’affirme S. Freud, une part de nous même est inconsciente et refoulée au plus profond de nous même. On définit généralement la « conscience » qui vient des mots latin « cum » et  « scire » qui signifie « accompagné de savoir », la connaissance qui est avec soi, qui nous accompagne. On dit par conséquent que la conscience est réflexive, ce qui veut dire qu’elle est capable de réfléchir sur le monde et sur ce qu'elle est. La connaissance de soi est donc la capacité d’un individu à se savoir. Nous nous demanderons donc quelle est la limite de la connaissance de soi par sa conscience. Nous verrons dans un premier temps que la conscience est un moyen essentiel à la connaissance de soi même. Puis dans une deuxième partie que la conscience est illusoire et que la connaissance de soi peut se faire à l’aide d’autrui. Puis pour finir nous analyserons l’inconscience.

           De prime abord la conscience de soi même est la seule chose que nous ne pouvons pas remettre en question. En effet le philosophe Descartes a cherché la vérité inéluctable en doutant de tout et formule une méthode qui doit permettre de “bien conduire sa raison”, c’est ce qu’on appellera plus tard le doute hyperbolique. Son travail de recherche le mènera à la conclusion que quand je doute, il y a pensée qui doute, il y a donc une pensée qui mène à la certitude d’une existence. Cette réflexion résulte de la phrase « cogito ergo sum » qui signifie «  Je pense donc je suis ». On peut donc en déduire que pour lui penser c’est exister. C’est donc sa vérité première et pour lui la conscience fait l’Homme et son corps est un hasard. L’existence est donc à l’origine de la connaissance de soi. Nous pouvons donc dire que la conscience de soi est une transparence à soi. Par la suite, le philosophe Hegel approfondira la thèse de Descartes.                                                                                                                                                                           K     Kant définit la conscience comme n’est pas une chose mais un acte qui accompagne la pensée. Pour Kant la conscience est une activité qui unifie les différentes représentations de soi. La conscience différencie l’être humain des autres être car elle nous donne la faculté de se penser. Ainsi Kant explique qu’un enfant n’a pas totalement conscience de lui car il parle souvent à la 3eme personne. Alors que le pronom “je” est le seul qui accompagne ses états d'âmes, “je pense”. Il assure l’unité et l’identité de la conscience et constitue donc la possibilité de la connaissance. Malgré cela la conscience de soi peut tout de même être incomplète ou encore illusoire c’est à dire qu’une partie de notre identité échappe à la réflexivité de la conscience.

        Néanmoins la conscience peut également être illusoire. D'après Spinoza la conscience n’est pas une réalité substantielle contrairement à Descartes. Il définit la conscience comme la propriété de toute pensée qui se répète, toute idée implique l’idée de cette idée. La conscience apparaît alors comme toujours seconde par rapport à l’idée dont elle a conscience. Selon Spinoza « Les hommes sont conscients de leurs actions, mais ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés ». Pour lui, l'Homme est conscient de ce qu’il fait mais il ne sait pas pourquoi il le fait. La conscience n’atteint pas la vraie cause de ses actions qui sont situées dans le corps et dans le désir, elle est donc le résultat de diverses influences de corps et du désir . La conscience est donc productrice d’illusion, principalement de l’illusion théologique de finalité et de l’illusion psychologique de la liberté. La conscience de soi est donc illusoire car il s’agit d’un leurre spirituel, on peut donc s'appuyer sur autrui pour acquérir une connaissance de soi plus approfondie. 

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