La prudence

La prudence représente pour les Anciens une pratique vertueuse. Des auteurs récents parlent toutefois de « prudence irrationnelle ». Cette expression est-elle un oxymore, et que veut-elle dire ? S’oppose-t-elle à la vision antique de la prudence ? Quel lien la prudence entretient-elle avec la rationalité ?

Prudence : Définition

La prudence a dans l’antiquité une dimension morale que la modernité lui a ôtée. Elle est la première des quatre vertus cardinales : la prudence, la tempérance, la justice et le courage. La prudence est une manière vertueuse d’être au monde, en même temps qu’un accès à la vertu elle-même. Platon désigne par ce terme la pensée, le bon sens. Renouant avec l’acception originelle du mot, Aristote fait de la "phronesis" une sagesse pratique qui s’acquiert par expérience. L’homme prudent sait jauger les situations et les anticiper. La prudence est ainsi une vertu, à côté du courage, de la justice et de la modération.

Faire preuve de « phronesis » s’est alors agir avec prudence, en faisant l’équilibre entre l’excès et le manque. Chercher le danger c’est être téméraire, le fuir c’est être lâche.

Mais il ne suffit pas de savoir ce qu’est la vertu pour devenir vertueux, encore faut-il la pratiquer. La prudence s’acquière à force de prudence.

Irrationnalité : Définition

D’abord, l’irrationnel est un obstacle pour la raison, et limite son exercice ; et ce, autant dans le domaine de l’action que dans celui de la connaissance.

L’irrationnel manifeste un défaut au niveau de la pensée et de l’action en pensant et agissant à l’encontre des normes et des valeurs mais aussi en ne faisant pas appel à la raison.

Quel lien la prudence entretient-elle avec la rationalité ?

La prudence est un concept de la philosophie grecque qui a trouvé sa définition théorique la plus aboutie dans la philosophie d'Aristote. La phronesis est ensuite devenue un concept central de la philosophie morale et politique, et la première des quatre vertus cardinales chez les Chrétiens.

La prudence est l’attitude de quelqu'un qui est attentif à tout ce qui peut causer un dommage, qui réfléchit aux conséquences de ses actes et qui agit de manière à éviter toute erreur : Il conduit avec une extrême prudence.

« Prudence irrationnelle » : interprétation

D’un premier contexte on peut définir la prudence irrationnelle comme une prudence réalisée de façon inconsciente et irréfléchie. Celui qui est prudent prévoit et celui qui prévoit passe par sa raison. La « prudence irrationnelle » devient donc un oxymore.

Pourtant l’instinct pourrait changer la donne. Prenons l’hypothèse simplifiée selon laquelle un comportement est instinctif lorsqu’il est inné : à sa naissance, l’homme « sait » réagir à plusieurs situations sans avoir appris ces comportements. Les principaux comportements instinctifs reconnus se rattachent à la conservation de l'individu (nutrition, défense), à la conservation de l'espèce (comportement sexuel), à la vie de groupe (instincts grégaire). Prenons l’exemple d’un homme qui cours en direction du vide, arrivé au bord de la falaise il s’arrête net. A quoi pense-t-il ? A rien

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