Un regard ethnographique sur l’activité des infirmières dans une maison d’arrêt
Fiche de lecture : Un regard ethnographique sur l’activité des infirmières dans une maison d’arrêt. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Maldito133 • 18 Mars 2023 • Fiche de lecture • 1 085 Mots (5 Pages) • 199 Vues
Thème : Un regard ethnographique sur l’activité des infirmières dans une maison d’arrêt
Références bibliographiques
CHASSAGNE, Aline. Un regard ethnographique sur l’activité des infirmières dans une maison d’arrêt Soins, mai 2020, n° 845, pp. 14-19.
Aline Chassagne docteur en sociologie et anthropologie, infirmière, postdoctorant au Lasa (Centre d’investigation clinique du CHU de Besançon)
Contexte de l’article
L’article décrit et analyse ethnographiquement le travail des infirmiers dans une maison d’arrêt
Introduction
La distribution des traitements est très sensible en prison, car il peut avoir du contrebande des médicaments par les détenus, souvent pour tentatives d’autolyse. Pour cela, Il y a une relation de méfiance entre soignants et soignés. Depuis 1941, la distribution des traitements dans les prisons est confiée aux infirmiers et plus aux personnels de surveillance. L’auteur se questionne sur l’autonomie des infirmiers depuis la loi de 1994 qui a instauré l’indépendance aux professionnels de santé dans les prisons. Pour cela, l’analyse des distributions des traitements permettre de mettre en évidence le rôle et identité professionnelle des infirmiers.
Méthodologie
L’enquête s’est déroulée pendant un an dans une maison d’arrêt. L’auteur a peut suivre et observer le quotidien des infirmières en salle de soins, en consultations, lors de la distribution des traitements, dans tous les quartiers de la détention, leurs interaction avec les détenus malades et les surveillants dans le cadre des activités de soins. Lors de la distribution des médicaments, l’auteur a pu accéder à certains espaces, comprendre l’importance de certains objets, en particulier celui des portes.
Résultats
- Un tempo imposé
Les infirmières, lors de la distribution des médicaments, sont observées par les surveillants qui contrôlent leurs mouvements et leur imposent un rythme. Les surveillants ouvrent et ferment les portes des cellules et « la distribution est chronométrée ». L’infirmière mal pose le traitement, le surveillant ferme de suite la cellule. Les surveillants peuvent aussi limiter, favoriser ou interrompre le moment de contact entre soignant/soigné. Les infirmières ne savent pas trop comment s’imposer et parfois ont le sentiment de non-appartenance. Elles doivent adapter leur comportement aux lois de la prison.
- Entre deux sur le seuil
L’échange de médicaments se fait sur le seuil de la porte de la cellule. Le seuil c’est une frontière invisible, un lieu stratégique des négociations entre tous les intervenants. Il met en évidence les tensions, les incertitudes, appréhende les conflits, les enjeux de pouvoir et les identités des professionnels. L’interaction entre détenu et l’infirmière soulève des tensions vis-à-vis de l’appropriation du seuil de la porte, par exemple, si l’infirmier discute avec le détente plus que d’habitude, le surveillant vient interrompre cette conversation. Son déplacement rappelle l’infirmier du limite de l’utilisation de cette frontière. La zone du seuil constitue pour le surveillant une zone de menace et, pour cela il sent la nécessité de contrôler tout qui passe dans cet endroit.
Pour l’infirmier communiquer c’est impératif pour établir une relation de soins avec son patient. Mais au contraire de l’hôpital, on ne rentre pas dans une cellule comme dans une chambre d’hôpital. Les surveillants conseillent de ne pas franchir le seuil de la porte, au regard de la sécurité de l’infirmier. De nombreuses tensions en prison naissent de l’instrumentalisation de la porte, le bruit peut contaminer toute l’ambiance. Les infirmières, parfois, sont sollicités pour apaiser les situations de tension. Le traitement fonctionne comme thérapeutique mais aussi comme contrôle social.
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