L'empathie dans le soin
Fiche de lecture : L'empathie dans le soin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fallbennet • 11 Avril 2024 • Fiche de lecture • 1 445 Mots (6 Pages) • 106 Vues
Introduction
Qu’est-ce que l’empathie ? C’est ce que Michel Dupuis tente de nous définir dans son livre Le soin, une philosophie. Ce livre est une étude sur la reconnaissance du soin en tant que nouvelle catégorie philosophique. Il a été écrit par Michel Dupuis et publié en avril 2013.
Michel Dupuis est un philosophe, professeur à l’Université catholique de Louvain, Bruxelles ainsi que président du Comité consultatif de bioéthique de Belgique. Il a écrit plusieurs ouvrages, un des plus connus étant L’éthique organisationnelle dans le secteur de la santé (2014) en plus de l’œuvre à laquelle nous allons nous intéresser.
Il est également co-directeur de « La banalisation du soin dans le système de soins » et des « Formations aux métiers de la santé, quels enjeux éthiques ? ».
Nous allons résumer les idées de Michel Dupuis, afin de pouvoir par la suite faire une analyse de ses réflexions et de donner une définition claire de l’empathie et de son utilité dans les métiers de soin.
Résumé
L’extrait débute par une introduction du terme de l’empathie. L’empathie est un mot à diverses utilisations et définitions, que tous comprend ou croit comprendre. Le sens de ce mot est vaste, il se comprend entre l’affection que l’on ressens en voyant autrui souffrir vers un processus cherchant à reconnaître les expressions du visage.
L’auteur va chercher à donner une définition plus précise, se basant sur les recherches d’autres philosophes afin de pouvoir remettre l’empathie à sa place dans l’éthique de l’aide et des soins. Il veut, à ce moment, lui rendre son importance avec l’aide de cette définition.
Pour cela, l’écrivain commence par faire aparté des termes courants afin de se concentrer sur la distinction entre le sens premier du mot, et les ressentis se cachant derrière. Il détache l’empathie de la sympathie tout en lui laissant ce côté bienveillant.
Il introduit ce comportement comme une « archi-compétence humaine » (l.34, page 58), lui permettant ainsi de constituer la base de toutes les compétences humaines.
Michel Dupuis va ensuite se baser sur la vision et les recherches de Darwin afin de faire remonter la naturalité de l’empathie à la surface. Darwin s’est basé sur les expériences animales, en montrant ainsi une certaine origine. Dans son ouvrage « The expression of the émotions in men and animals » (1872), Darwin y introduit la conception des expressions faciales qui implique que quelle que soit notre culture, nous pouvons exprimer nos émotions mais de manière différente. Pour lui, ces expressions sont le produit d’une évolution du système nerveux central et qi ce système n’est pas développé, alors l’individu sera incapable d’empathie. Il déclare alors que l’empathie est ce qui va permettre la compréhension et l’interprétation de ces expressions qu’il définit comme « naturelles », et que le corps entier peut être lu.
La vision naturaliste de Darwin mène Michel Dupuis à conclure que l’empathie est « une prise de risque qui construit la confiance réciproque » (l.20-21, page 62).
L’auteur s’appuie ensuite sur la phénoménologie et en particulier E. Husserl, ce dernier ayant pensé les « cas-limites » à l’empathie. Il existerait pour lui, une norme du genre qui donnerait une certaine normalité à l’empathie.
Le philosophe prend ensuite comme exemple les travaux de M. Merleau-Ponty qui démontrent que l’empathie pourrait être un processus source des conduites de soins et qui possède des fins vitales pour la survie de chacun. Dilthey, quant à lui, accentue l’importance de la lecture corporelle, qui permettrait au soignant d’avoir une vue interne. Tout ceci met en lumière que l’empathie a une part de communication qui se veut baser sur de l’honnêteté.
Michel Dupuis amène ensuite le concept de neutralité axiologique de l’empathie la citant comme ni bienveillante, ni malveillante. Cela lui permet d’en déduire qu’elle est affective lorsqu’elle nous touche. Il met alors en avant une proximité que le soignant aura avec une personne dont nous saisirons le vécu, sans que cela n’impacte la capacité d’écoute et de soin qu’il doit avoir. Tout ceci devrait mener le soignant à pouvoir, si l’attention est partagée, saisir le contexte de l’émotion vécue.
L’auteur mais ensuite en garde, l’empathie ayant des limites et donc des risques. Pour cela, il se base sur la thèse de doctorat d’E. Stein en 1916 qui détermine des types d’erreurs d’empathie. Il démontre que le soignant doit se baser sur le « type » de personne que le patient est, et non sur son individualité et par conséquent, ne pas le juger par soi-même. Il faut alors prendre le risque d’interpréter et de se tromper ou réussir cette interprétation. Le phénoménologue M. Richir implique, quant à lui, que l’empathie n’est pas une projection, il ne faut pas imaginer les vécus. Cela nous ramène encore à l’importance du corps qui nous rappelle à la réalité.
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