Analyse de situation IFSI

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Nom de l’étudiant(e)         : NGUYEN

Prénom                                : Manon

PROMOTION                       : 2021-2024

Référente pédagogique    : Madame AIDOUNI

Présentation de la structure

Etudiante infirmière en deuxième année en Institut de Formation en Soins Infirmiers, j’effectue actuellement mon stage du semestre 4 en service de médecine interne à l’hôpital X. Ce service pouvant accueillir 32 patients se divise en quatre secteurs comportant chacun 8 lits. Les patients hospitalisés dans ce service sont de tous âges et souffrent principalement de pathologies auto immunes (la thyroïdite de Hashimoto, Maladie de Basedow, le lupus systémique ou encore la maladie de Behçet) et vasculaires (l’anémie, l’hypertension artérielle ou encore l’hypercholestérolémie). La plupart des patients sont adressés soit par le service des urgences soit par les médecins lors de leur consultation en HDJ, les programmations dans le suivi de la prise en charge. Les durées d’hospitalisation sont extrêmement variées pouvant aller de 4 jours à 6 mois.

Une équipe pluridisciplinaire composée d’un médecin chef, d’internes, d’externes, de cadres de santé, d’infirmiers, d’aides-soignants, de kinésithérapeutes et d’assistantes sociales travaille quotidiennement auprès de ces patients.

Choix de la situation professionnelle

Dans l’exercice de leur profession, les infirmiers sont amenés à travailler en étroite collaboration avec les médecins et le reste de l’équipe paramédicale. Dans le cadre de son rôle propre, dans lequel figurent des dizaines d’actes ou de catégories de soins, l’infirmier peut donc confier à ces collaborateurs proches, et à eux seuls, les actes ainsi listés. Il ne s’agit pas de « délégation » de soins, mais bien de soins « en collaboration », la notion de délégation supposant un transfert de responsabilité qui est explicitement réfuté par le Code de la santé publique. Un infirmier peut donc demander à un autre infirmier de pratiquer un geste technique relevant de ses compétences. Néanmoins, est-il possible que les médecins délèguent certaines taches aux infirmiers dans un soucis d’amélioration de la qualité des soins ? L’analyse de situation suivante va aborder les difficultés rencontrées entre l’application de la législation professionnelle infirmière et la réalité du terrain, les problèmes de sous effectifs dans certains services et les limites du travail en équipe. Comment peut-on passer d’un service à un autre ou plutôt ici d’un secteur dédié à un autre pour aider l’une de nos collègues en difficulté à pratiquer un geste technique, en l’occurrence la pose d’une sonde urinaire, sans nuire au patient ?

Présentation de la situation professionnelle

C’est mon quatrième jour de stage dans ce service de médecine interne où je suis ma tutrice depuis mon premier jour. Nous avons débuté notre service à 6h45 avec les transmissions concernant les 8 patients du secteur 30-36 dont nous sommes en charge ce jour, les autres infirmiers s’occupant respectivement des trois autres secteurs. Il est 13h. Alors que nous venons de finir notre tour de 12h et que nous faisons les transmissions écrites sur l’ordinateur, l’une de nos collègues infirmières nous demande si nous pouvons l’aider car elle est en retard ayant des patients nécessitant beaucoup de soins ce matin-là. Ma tutrice accepte tout naturellement de l’aider. Il s’agit de poser une sonde urinaire à un patient de son secteur le plus rapidement possible car il est attendu pour un rendez-vous médical important à 14h. Il s’agit de monsieur G, âgé de 76 ans, hospitalisé dans ce service depuis une dizaine de jours pour insuffisance rénale et qui depuis deux jours présente des hématuries, probablement le patient n’est plus en capacité d’uriner seul ? Je ne connais pas du tout ce patient et ma tutrice le connait très peu. Me rappelant que la pose d’une sonde urinaire est l’un de mes objectifs à maitriser durant ce stage, ma tutrice me dit que c’est moi qui vais réaliser ce geste sous sa supervision. En préparant le matériel nécessaire, ma tutrice me dit que c’est la première pose de sonde urinaire chez ce patient. Sachant que la première pose d’une sonde urinaire chez un patient doit être pratiquée selon la loi par un médecin, je lui fais part de mes interrogations. Ma tutrice me dit que « oui, normalement c’est comme cela mais que dans ce service depuis longtemps, les médecins préfèrent que ce soient les infirmiers qui effectuent ce geste car ils ont plus l’habitude et plus de dextérité à le faire ». Elle me rassure en me disant qu’elle sera là pour me guider et prendre la main si besoin. Malgré cela, mes inquiétudes et mes doutes persistent. Nous arrivons dans la chambre du patient. Nous nous présentons à lui et nous l’informons de la suite des soins afin de recueillir son consentement. Après cela, sous les directives de ma tutrice, j’installe tout le matériel en respectant scrupuleusement les règles d’aseptie, la pose de sonde urinaire étant un soin stérile. Au moment où je finis d’introduire la sonde, un peu d’urine hématurique coule dans la sonde. Le patient repousse soudainement mes mains en disant que c’est très douloureux et tente de retirer la sonde. Je me suis arrêtée aussitôt et ai laissé ma tutrice prendre le relais. Juste après ce soin, je n’ai pas pu faire de débriefing avec ma tutrice car déjà une autre urgence dans le service nécessitait sa présence. J’ai alors quitté mon service sans pouvoir revenir sur l’évènement de la pose de la sonde urinaire avec beaucoup d’interrogations sur ce que j’aurais dû ou pu faire ou ne pas faire.

Questionnement et analyse de situation

Cette situation nouvelle suscite en moi de nombreuses interrogations sur la théorie et la législation qu’on nous enseigne à l’IFSI et sa mise en pratique sur le terrain. Comment est réglementé le travail en collaboration entre les infirmiers d’une part, et les infirmiers et les médecins d’autre part ? Les habitudes prises dans le service peuvent elles s’affranchir des lois ? J’entends souvent les infirmières dirent « On a toujours fait comme ça ici donc on ne change rien ! ». S’il y avait eu un réel problème lors de la pose de la sonde urinaire avec des conséquences préjudiciables pour le patient, quelle aurait été la responsabilité réelle de l’infirmière et de la stagiaire dans ce soin ? En tant que stagiaire, étais-je en position de refuser de pratiquer ce soin ? Si là primo pose d’une sonde urinaire chez un patient doit être pratiquée par un médecin, c’est qu’il y a de réelles précautions à prendre pour une prise en charge optimale pour la sécurité et le bien-être du patient. Les contraintes du service, ici un rendez-vous médical important pour le patient, ont-elles prévalu sur la qualité des soins pratiqués ?

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