Analyse situation IFSI 1ère année

ANALYSE DE SITUATION STAGE 1 – 1ERE ANNEE (08/12/2016)

La situation que je vais présenter, se déroule pendant la première semaine du premier stage de ma première année, en Institut de Formation en Soins Infirmiers. Nous sommes dans une Maison d’Accueil Spécialisée, qui accueille 18 résidents et qui est divisée en deux unités : Emeraude et Améthyste. Chaque unité possède une salle à manger avec évier et lave-vaisselle, dotée d’un petit cellier contenant four, réfrigérateur et réserve alimentaire. Il est 12h30, c’est le moment du déjeuner. Les six résidents les plus autonomes de l’unité Emeraude, se sont installés à leur place dans la salle à manger. L’endroit est convivial, les résidents sont calmes.

L’infirmière (ma référente), l’AMP (Aide Médio Psychologique) et moi-même sommes présents dans la salle pour servir et accompagner les résidents. Les plats sont préparés en cuisine centrale et réceptionnés puis mis en chauffe par la maîtresse de maison. Il est à noter que dans cette structure, les professionnels de chaque unité prennent leur repas avec, et en même temps que les résidents. Voulant aider et bien faire, je prends l’initiative de servir l’entrée à chacun des résidents. Tous, mangent des aliments coupés en morceaux, boivent de l’eau liquide et prennent du pain avec la croute. L’entrée est composée de tranches de mortadelle, aliment à base de porc, et de cornichons. Je sers donc tous les résidents.

Quelques minutes plus tard, K, un des résidents présent dans la salle dit haut et fort : « Hum ! C’est bon ! ». L’infirmière regarde l’assiette de K et me questionne : « Tu as servi du porc à K? ». Je réponds : « Oui, je lui ai servi 3 tranches ». A cet instant, je me rends compte que j’ai commis une erreur en servant K. En effet, il est d’origine Maghrébine et de confession Musulmane. Je me sens profondément confuse et m’excuse de mon erreur. L’AMP tente de me rassurer en me disant que ce n’est pas grave, que ce n’était pas volontaire et que ça arrive de se tromper quand on ne connait pas les résidents. Ensuite le repas se poursuit et se termine dans le calme. Quand tout le monde a terminé de manger, chaque résident, avec ses possibilités, ramène son verre et sa serviette de table dans l’évier. Par la suite l’infirmière m’apprend que K a la maladie de Crohn et qu’il suit un régime hypocalorique à cause de sa prise de poids récente. Je me sens totalement embarrassée et m’excuse à nouveau.

J’ai choisi cette situation car elle pointe du doigt les bases du métier de soignant : l’observation et la recherche de données avant la prise en soin d’un patient/résident. Lors de cette situation j’ai ressenti un total désaccord entre ce que j’ai voulu faire avec bienveillance et l’effet produit. Je me suis beaucoup posé de questions quant à mon savoir-faire et mon savoir être. De plus, étant auxiliaire de puériculture depuis plusieurs années avant l’entrée en IFSI, j’ai eu du mal à trouver ma place en tant qu’élève. Il m’a fallu du temps pour prendre le recul nécessaire afin de ne plus être dans le «vouloir faire» pour prouver que je pouvais être utile aux autres professionnels, mais au contraire être dans un rôle d’observation et d’analyse. Cette situation, parmi tant d’autre, m’a permis de me remettre en question et de me positionner en condition d’apprenante.

Les MAS ont été créés en 1978, avec le décret d’application de la loi d’orientation en faveur des personnes handicapées de 1975. Ce sont des établissements médico-sociaux, d’hébergement et de soins, qui accueillent des adultes polyhandicapés avec déficiences motrices et déficience mentale sévère ou profonde, entrainant une restriction extrême de l’autonomie, ayant besoin d’une aide humaine permanente pour la réalisation des tâches de la vie quotidienne et nécessitant une surveillance médicale et des soins constants. Les admissions en MAS se font après le dépôt d’un dossier d’inscription

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