« Je ne peux que paraphraser la formule de J.S.B. : la fonction de la musique est de rafraîchir l’esprit et de stimuler l’intelligence. »: En prenant la précaution de choisir des œuvres aussi diverses que foisonnantes toutes issues de la seconde
Dissertation : « Je ne peux que paraphraser la formule de J.S.B. : la fonction de la musique est de rafraîchir l’esprit et de stimuler l’intelligence. »: En prenant la précaution de choisir des œuvres aussi diverses que foisonnantes toutes issues de la seconde . Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jo Jo • 10 Mai 2023 • Dissertation • 993 Mots (4 Pages) • 368 Vues
Sujet 2013. L’année du bicentenaire de la Révolution française fut l’occasion de programmer au Festival d’Automne à Paris un maximum de commandes et de créations. À ce propos, le musicologue Philippe Albèra établit un questionnaire destiné aux compositeurs présents. Suite à une question relative à la « fonction de la musique aujourd’hui », Steve Reich, qui avait fait entendre au public parisien Electric Counterpoint, Sextet, Different Trains et Fragment, s’est livré à l’exercice imposé en répondant de la manière suivante :
« Je ne peux que paraphraser la formule de J.S.B. : la fonction de la musique est de rafraîchir l’esprit et de stimuler l’intelligence. »2
En prenant la précaution de choisir des œuvres aussi diverses que foisonnantes toutes issues de la seconde moitié du XXe siècle, quels commentaires vous inspire cette réponse ?
Introduction. On peut parler du XXe siècle en musique comme d’une exploration systématique de toutes les possibilités musicales. Une multiplicité de styles se conditionnant les uns les autres multiplient les enjeux réflexifs.
Dans la seconde moitié du siècle, certains courants liés au sérialisme atteignent leur plus haut degré d’abstraction, chez O. Messiaen puis K. Stockhausen. D’autres compositeurs s’en détachent par un mouvement d’abord observé en littérature (Flaubert, Faulkner, Mallarmé, Musil) pour développer une pensée musicale ouverte et critique chez P. Boulez et G. Grisey. De l’importante activité pédagogique et théorique menée à Darmstadt, certains compositeurs en viennent à questionner le rôle et la fonction de l’art à travers l'expérimentation comme I. Xenakis ou J. Cage et s’inscrivent dans une avant garde face à la modernité.
Nous chercherons à montrer comment, dans la seconde moitié du XXe siècle, la musique porte «la fonction de rafraîchir l’esprit et de stimuler l’intelligence» en proposant un regard croisé sur les différents courants I) du sérialisme au sérialisme intégral à II) une quête d’ouverture, pour aboutir aux enjeux de III) l'expérimentation.
- Du sérialisme au sérialisme intégral
La pensée musicale sérielle prend place dans une réflexion sur la nécessité pour le compositeur d’élaborer un langage en tant que structure, en deçà des critères esthétiques. (F. de Saussure définit la structure par trois critères fondamentaux: de totalité, de transformation et d’auto réglage).
Ce dépassement de la subjectivité empirique vers une forme de rationalité supérieure invite l’auditeur et le compositeur à opérer une distinction entre la dimension sonore et les mécanismes du langage non perceptibles immédiatement.
le tournant vis à vis d’un sérialisme Webernien s’opère avec la pièce mode de valeurs et d’intensité (1949) d’O. Messiaen, qui étend le procédé sériel à tous les paramètres du son: hauteur, durée, attaque, intensité. On parle alors de sérialisme intégral.
Ce mouvement atteint son plus haut degré d’abstraction et sans doute sa dernière phase évolutive avec K. Stockhausen qui en plus de ces 4 paramètres, étend le procédé à la densité, la mesure, le tempo, le registre, la forme et la spatialisation. En cherchant la dissolution de toute opposition musicale, il compose Kontrapunkte (1963) pour 10 instruments où il ne conserve que des valeurs rythmiques moyennes, très proches les unes des autres, créant un système contrapuntique monochrome à deux voix concentré sur la partie de piano.
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