Une analyse de l'activité de l'aide-ménagère

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Remerciements

Je tiens à remercier Monsieur Jean-François Orianne, promoteur de ce travail de fin d'études, pour ses talentueux conseils,  sa pédagogie et son suivi.

Mes remerciements vont également aux aides-ménagères qui ont accepté d'être interviewées : sans ces entretiens, mon mémoire n'aurait pas existé.

Merci aussi à Monsieur Goblet, secrétaire à la FGTB, non seulement d'avoir accepté l'interview mais aussi de m'avoir aidée à entrer en contact avec quelques aides-ménagères.

Un tout grand merci à ma famille et à mes amis pour leur soutien moral, financier et leur présence tout au long de mes études.

sommaire

Introduction générale

Chapitre I : Sociologie des professions

Chapitre II : Travail social

Chapitre III : Modèle d’analyse

Chapitre IV : Approche méthodlogique

Chapitre V : Résultats et discussion

Conclusion

Introduction générale

"Ceux qui opèrent le miracle de rendre la santé sont plus absous de l'impureté potentielle de leur tâche. Mais ceux qui accomplissent les tâches humbles sans être reconnus comme les auteurs de ce miracle n'ont droit qu'à un médiocre prestige" (HUGUES, 1996).

L'objet de ce travail de fin d'études concerne en particulier l'activité de l'aide-ménagère titre-service. En effet, longuement considérée comme celle de simples domestiques, cette activité a fait l'objet de toute une série de réglementations dans de nombreux pays. Malgré cela, on retrouve encore de nombreuses aides-ménagères (femme de ménage) travaillant au noir, donc sans aucune couverture sociale.

Fort de ce constat, la Belgique a mis en place un système qu'il a nommé les titres-services afin de permettre à ces nombreuses femmes de travailler tout en bénéficiant d'une sécurité sociale. En effet, selon le projet de loi visant à favoriser le développement d'emplois et de services de proximité^[1], ce secteur a été créé dans le but de lutter contre le travail au noir et ainsi permettre la création de nouveaux emplois.

N'ayant pas voulu faire une analyse d'un métier ou d'une profession suffisamment reconnus au plan statutaire par la société, j'ai préféré accorder mon attention à une activité de classe inférieure, non valorisée par la société et étant connue comme présentant des tâches dites « ingrates ». En effet, selon Hugues (1998), il y a plus d'intérêt à étudier des métiers dits modestes que des métiers qualifiés de prestigieux. Ceux-ci, en effet, sont liés à de nombreux symboles, des prétentions qui font que les acteurs de ces métiers qui ont intégré leur rôle, mentent et embellissent leur travail pour ne pas lui en donner une mauvaise image. Ils cherchent à atténuer ainsi la considération que l'on a de leur métier ou de leur profession. Ainsi, ils auront tendance à en donner une description trop élogieuse et mettre au secret les mauvais aspects de leur métier. Tandis que les individus exerçant une activité modeste répondront avec plus de franchise et ne dissimuleront pas la sale partie de leur activité. Ce type d'activité est exercée tant par des étudiants pour subvenir à leurs frais scolaires que par bon nombre de femmes souvent d'origine étrangère, possédant ou non un diplôme, pour divers motifs que nous verrons dans la suite de notre travail.

Personnellement, faire un travail sur l'aide-ménagère a été motivé par le fait que j'ai parfois été moi-même été amenée à travailler dans ce domaine en tant qu'étudiante. Trouvant ce métier fortement dévalorisé par la société, j'ai estimé intéressant de lui accorder une certaine importance dans ma recherche et montrer ainsi que cette activité n'est pas toujours facile et demande un grand nombre de qualités.

Lors de la réalisation des entretiens avec les aides-ménagères, nous avons particulièrement observé le versant social de l'activité. C'est cette observation qui nous a permis de structurer notre problématique et notre question de recherche. En effet, nous avons constaté que plusieurs de ces aides-ménagères sont amenées à travailler parfois avec des personnes âgées, des familles ou des personnes présentant des difficultés. Alors qu'elles sont actives auprès de ce genre de public, la société ne leur reconnaît pourtant pas la qualité sociale que demandent les prestations effectuées avec des personnes de ce type. Il est vrai que les titres-services ont été créés dans un but économique et ne sont pas là pour proposer des aides-familiales. Nous devons toutefois attirer l'attention sur cet aspect fortement négligé (ou n'ayant pas été pris en compte par le gouvernement) qui se développe davantage dans le secteur. Suivant ce constat, l'aide-ménagère pourrait prétendre au titre de travailleur social ou d'intervenant social

Il est à rajouter que ce rôle social non officiel, pour ne pas dire officieux, peut avoir pour conséquence un problème d'éthique professionnelle. En effet, les aides-ménagères travaillent dans la maison des clients et sont donc sujettes à voir et à entendre des informations liées à la vie privée de leurs utilisateurs. Une autre conséquence est celle de la concurrence interprofessionnelle. Elles pourraient, en effet, empiéter sur le travail d'autres professions telles que le métier d'aide-familiale et d'aide-ménagère à caractère social. Toutes deux travaillent pour les services d'aides et de soins à domicile.

Ainsi, la question que nous tenterons d'analyser est la suivante : l'aide-ménagère titre-service effectue essentiellement ses prestations au domicile de son client. De ce fait, elle effectue une prestation de service à la personne et est parfois amenée à tenir un rôle social invisible, complémentaire à son activité principale qui est l'entretien ménager du domicile, surtout auprès des personnes âgées. En conséquence, l'aide-ménagère pourrait-elle être considérée comme une intervenante sociale ?

Notre travail se divisera en plusieurs chapitres.

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