Promesses et menaces de l'ubérisation de l'économie
Étude de cas : Promesses et menaces de l'ubérisation de l'économie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anaïs Plaissy • 1 Septembre 2017 • Étude de cas • 1 725 Mots (7 Pages) • 1 268 Vues
Promesses et menaces de l’ubérisation de l ’économie. Quelles implications sur le marché du travail en particulier ?
Introduction
L’ubérisation est un néologisme désignant le processus par lequel un modèle économique basé sur les technologies digitales entre en concurrence frontale avec les usages de l’économie classique. Ce nouveau processus s’applique d’ores et déjà à de nombreux secteurs d’activité, il s’étend partout où les entreprises digitales contribuent, par leur innovation et leurs prix inférieurs à faire de l’ombre aux sociétés traditionnelles. On parle d’un phénomène global d’ubérisation de la société. Ce concept s’oppose à celui en place depuis des décennies, le monde fixe et réglementé du salariat. L’ubérisation de l’économie est un processus qui fait parlé de lui, il passionne autant qu’il divise, mais surtout il intrigue.
1) Promesses et menaces de l’ubérisation
« Tout le monde commence à s'inquiéter d'être ubérisé » disait Maurice Lévy, patron de Publicis, lors d’une interview donnée au Financial Times en 2014, c’est la première fois que le terme ubérisé est emprunté en France.
J’ubérise, tu ubérises, il ubé... mais d’ou vient réellement ce terme ? Il descend en réalité du nouveau phénomène Uber, entreprise de VTC (voiture de tourisme avec chauffeur), qui débarque en France depuis peu, et qui amène avec lui la rage des taxis, qui disposaient jusque- là du monopole de l’activité.
L’ubérisation n’aurait pas été envisageable il y a de ça quelques années, c’est l’essor des nouvelles technologies qui rend possible un tel processus. La généralisation de l’utilisation des téléphones portables, du haut débit, de la géolocalisation et la simplification de la création des applications pour mobiles forment un ensemble de progrès dont découle directement le phénomène d’ubérisation.
Le principe est simple, rendre accessible à la clientèle tout une palette de services par le biais d’une plateforme numérique. On retrouve certaines caractéristiques communes au fonctionnement des services ubérisés : l’usage une plateforme numérique mettant en relation clients et prestataires permet d’éviter l’intervention d’intermédiaires et de limiter les couts en infrastructures ; la proximité géographique qui à l’avantage de maximiser la réactivité des
échanges entre clients et prestataires ; la limitation des démarches administratives ; le paiement du client s’effectue via la plateforme qui prélève une commission ; de même le prestataire paie via la plateforme numérique ; enfin clients et prestataires s’évaluent l’un l’autre via la plateforme à la fin de l’échange.
L’émergence des services ubérisés suscite de nombreux débats au cœur de notre société. Les acteurs historiques crient à la concurrence faussée, en effet les entreprises traditionnelles se plaignent de ne pas être soumis aux mêmes règles que les nouvelles entreprises, les hôtels par exemple appliquent la TVA sur le prix des chambres et sont soumis à certaines normes d’hygiène et d’accessibilité ce qui n’est pas le cas des logements proposés sur Airbnb.
Par ailleurs les personnes qui proposent leurs services via ces nouvelles entreprises, ne sont pas salariés de celle ci, ainsi elles ne bénéficient pas de contrat de travail, ni de revenu assuré. L’absence d’un contrat de travail par exemple, permet aux travailleurs des entreprises ubérisées de dépasser le temps maximum légal de travail. Dans certains cas les travailleurs indépendants des nouvelles entreprises n’ont même aucun statut, et ils ne bénéficient pas de protection sociale, par exemple ils ne cotisent pas pour les caisses de retraites.
Il est donc nécessaire pour les responsables politiques, de faire en sorte que la transition économique et sociale soit la moins douloureuse possible pour les salariés et pour les entreprises, tout en demeurant la plus bénéfique possible pour les consommateurs.
Pour les défenseurs de ce nouveau modèle économique l’ubérisation poussent les acteurs historiques à innover et à améliorer leurs offres, en baissant leurs prix et en améliorant la qualité de leurs produits. Pour survivre, ils devront s’adapter.
De plus le caractère facile, rapide et attrayant des nouvelles plateformes arrivent à convaincre les consommateurs qui pour certains n’avaient peut-être pas l’habitude d’utiliser ce type de service, l’ajout de cette nouvelle gamme de consommateurs élargirait donc la taille des marchés concernés.
Sous un certain angle, l’ubérisation participe aussi à la protection de l’environnement. En effet au lieu d’acheter inutilement un produit pour une utilisation occasionnelle, les particuliers ont, grâce aux services ubérisés, la possibilité de louer certains produits à d’autres particuliers, ils soulagent ainsi leur portefeuille et leur évite un achat inutile.
Prenons le cas du covoiturage. Monsieur Toulemonde veut aller occasionnellement d’un point A à un point B et a besoin d’une voiture. Il se rend sur blablacar et est mis en relation avec quelqu’un qui fait justement le même trajet que lui. Monsieur Toulemonde en plus d’avoir limité la pollution atmosphérique a économisé le prix d’une voiture.
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Il s’agit d’une véritable rupture du modèle économique née d’une recherche de compétitivité des acteurs de notre société, d’un besoin d’indépendance de la population française et d’une avancée technologique et numérique.
2) Implications et conséquences sur le marché du travail
L’Ubérisation des entreprises a sans nul doute bouleversé le marché du travail mais ses conséquences restent ambiguës. C’est un peu comme « un ennemi qui nous veut du bien » disent Grégoire Leclercq (syndicaliste, entrepreneur et auteur français) et Denis Jacquet (multi entrepreneur dans le domaine de la formation en ligne). Ce phénomène suscite à la fois la peur d’une destruction des emplois notamment dans les entreprises traditionnels et l’engouement des nouveaux entrepreneurs qui y voit une opportunité de trouver leur place. L’ubérisation a donc des points positifs et des points négatifs. Quoiqu’il en soit, ce phénomène est en pleine expansion.
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