Le problème du fast-food
Étude de cas : Le problème du fast-food. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 27 Novembre 2012 • Étude de cas • 1 530 Mots (7 Pages) • 1 252 Vues
Pizza, hamburger, lasagne, tahina, soya sont entrés dans nos menus. Par moments, ils ont volé la vedette à nos traditionnels couscous, borghel et leblabi Certains plats reviennent toutefois en force pour rétablir nos liens avec nos traditions culinaires.
L’évolution socio-économique et culturelle, les progrès technologiques et l’urbanisation de notre société tunisienne ont été accompagnés par d’importantes modifications dans notre mode de vie. Ces modifications touchent particulièrement notre alimentation et nos modes de consommation. Aujourd’hui, l’alimentation est une industrie à part entière. Fini le temps de la "oula" (provisions alimentaires annuelles) et de "bit el mouna" ( garde-manger traditionnel). Dans chaque rue de la capitale ou presque, on trouve des restaurants et des fast-foods. Et les friands des plats copieux n’ont que l’embarras du choix ! L’on a toujours mangé pour vivre. Mais à présent de plus en plus de personnes vivent pour manger. Le pain, qui a longtemps été lié à notre culture, à nos traditions et à notre religion, perd aujourd’hui de ses valeurs. Oui, à présent, on ne cherche plus à gagner son pain, on cherche plutôt à gagner son "steak et ses gâteaux" De nombreux aliments et de nouvelles cultures culinaires aussi exotiques qu’industrialisées se sont infiltrés dans nos habitudes alimentaires. Selon l’Institut National de Nutrition (INN), l’évolution économique a modifié les habitudes alimentaires des Tunisiens. Cela a hélas donné lieu à un accroissement rapide de nouvelles pathologies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et l’hypertension artérielle
Evolution des dépenses alimentaires
En dépit d’un système adéquat de santé public et malgré l’augmentation de l’espérance de vie, la transformation de la Tunisie en une société de consommation menace la santé des Tunisiens. Aujourd’hui, les Tunisiens adoptent de nouvelles modes de consommation particulièrement en ce qui concerne la nutrition. Ces transitions alimentaires nous conduisent d’une alimentation traditionnelle naturellement saine, à une alimentation " modernisée " qui comprend davantage de produits d’origine animale. Plusieurs Tunisiens allient ces produits alimentaires chers, à une certaine noblesse ! L’on voit aujourd’hui des Tunisiens acheter couramment des biftecks, des kiwis et du camembert. Ceux qui consomment des légumes et du pain et très peu de produits d’origine animale, sont même vus comme des individus démunis Pourtant, ces produits, dits nobles, tendent à devenir excessifs par rapport aux besoins énergétiques d’une vie sédentaire. Cela se retentit sur la santé des Tunisiens. L’Institut National de Nutrition affirme dans ce cadre que la moitié des femmes tunisiennes souffrent de surcharge pondérale et qu’une femme sur quatre souffre d’obésité. Le taux global de l’obésité en Tunisie, notamment chez les enfants, a triplé au cours des deux dernières décennies. Les personnes souffrantes de diabète, d’hypertension et de maladies cardiovasculaires sont de plus en plus nombreuses. Selon une enquête réalisée par l’institut national des statistiques (INS), les parts budgétaires des Tunisiens réservées aux viandes, ufs, lait et produits laitiers sont en hausse continue. Les dépenses en légumes, fruits et poissons occupent une place moins importante dans le budget des ménages. Certains aliments, consommés traditionnellement depuis des siècles, ont quasiment disparu. L’évolution des habitudes alimentaires se caractérise entre-autres par une consommation accrue des produits industrialisés. Et un Tunisien dépenserait en moyenne 364 dinars/an pour son alimentation. Mais ces dépenses varient selon les régions et les catégories socioprofessionnelles pour dépasser parfois les 3500 dinars/an
Mohamed Kibech, médecin généraliste, indique que la majorité de ses patients se plaignent de troubles liés au stress et à la transformation des habitudes alimentaires. "Homme et femme travaillent. Ils n’ont plus assez de temps pour concilier entre leurs responsabilités professionnelles et leurs responsabilités familiales. Du coup, la majorité des foyers tunisiens ne déjeunent plus à la maison. Ils consomment beaucoup plus de fast-food et de produits alimentaires industrialisés qu’auparavant. Ces aliments à forte teneur en lipides, en glucides et en matières grasses ont un impact néfaste sur la santé. De plus, la majorité de la population active est sujette au stress et près de 80% des Tunisiens utilisent la voiture ou les moyens de transports publics, au détriment de la marche. Une minorité (environ 3%) des Tunisiens d’âge moyen font des exercices physiques. Cela traduit le lien entre les mutations socio-économiques, la sédentarité et la transition alimentaire et nutritionnelle. Une politique sanitaire, alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’une plus grande conscience de la part des individus pour la prise en main de leur propre santé s’imposent. Les nutritionnistes recommandent d’urgence un régime quotidien basé sur la marche et un régime alimentaire méditerranéen, à base de poisson, de légumes
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