Luch Atop A Skyscraper
Note de Recherches : Luch Atop A Skyscraper. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar amandine.blr • 29 Avril 2014 • 905 Mots (4 Pages) • 753 Vues
C'est dans un très vieux pub irlandais – le Whelan – situé dans le village de Shanaglish, à l'extrême ouest de l'Irlande, que tout a commencé. Nous sommes en hiver, en 2011. Les frères O'Cualain, Sean et Eamonn, en plein tournage d'un film documentaire, font une petite pause sandwich quand leurs yeux sont attirés par une photographie en noir et blanc, encadrée sur le mur jaune paille d'une salle habituée à recevoir, à la nuit tombée, chanteurs et musiciens locaux. Une photo incongrue dans ce village rural, mais une photo mythique et vertigineuse sur laquelle se sont déjà posés les millions de regards de tous ceux qui, un jour, ont visité New York ou rêvé de le faire : Lunch Atop a Skyscraper ("Déjeuner au sommet d'un gratte-ciel")...
Onze hommes, onze ouvriers maçons, casquette sur la tête, tricot de corps, chemisette ou bleu de travail, semblent casser la croûte, fumer une cigarette et se détendre, assis négligemment sur une poutre de métal, leurs pieds se balançant dans le vide, à quelque 260 m du sol. Derrière eux, les alignements d'immeubles gigantesques de Manhattan et, à perte de vue, l'espace boisé de Central Park. La décontraction des hommes, leur pose en apparence familière, comme s'ils étaient assis sur un tabouret de bar, accroît la force de cette photo singulière, prise le 20 septembre 1932, lors de la construction du Rockefeller Center, considéré alors comme le plus grand chantier privé (14 tours) de l'époque moderne.
Mais c'est moins la photo qui intrigue les O'Cualain qu'une note signée par un certain Pat Glynn, proclamant que l'homme situé à l'extrémité droite de la poutre et tenant une bouteille était son père, Sonny, et que celui assis à l'extrémité gauche et allumant une cigarette était son oncle, Matty O'Shaughnessy. Excités et ravis à l'idée que ces fils d'Irlande figurent parmi les plus valeureux constructeurs de New York, les deux frères se ruent sur le patron du pub, Mikey Whelan, lequel leur confie aussitôt le numéro de téléphone de Pat Glynn, qui vit désormais près de Boston. Qui étaient donc les funambules du ciel de Manhattan ? Il faut mener l'enquête. Au moins, se disent les deux frères – Sean est réalisateur, Eamonn producteur –, l'histoire intéressera-t-elle TG4, une petite chaîne de télévision publique en langue irlandaise.
ICÔNE MYSTÉRIEUSE
L'aventure commence. Les O'Cualain ignorent alors qu'ils s'attaquent à l'une des icônes les plus mystérieuses de New York. Il s'agit, certes, de l'image la plus demandée des archives de l'agence Corbis, bien avant les fameux portraits de Martin Luther King ou même d'Einstein tirant la langue. Vendue dans toutes les rues de New York, disponible dans le monde entier, elle est célébrée, détournée, utilisée dans la pub, sur des tee-shirts, des porte-clés, des mugs, reprise par les Muppets, les Simpsons ou les stars d'Hollywood. Une statue de l'artiste Sergio Furnari a même reproduit les onze personnages grandeur nature. Mais ce symbole flamboyant de New York, ville "debout", conserve depuis des lustres, et malgré la revendication d'une foultitude d'enfants d'émigrés reconnaissant sur la poutre
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