Le secteur agro - alimentaire Francais confronte aux enjeux du debut du XXIeme siecle
Note de Recherches : Le secteur agro - alimentaire Francais confronte aux enjeux du debut du XXIeme siecle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar anza • 20 Décembre 2014 • 5 892 Mots (24 Pages) • 1 008 Vues
LE SECTEUR AGRO-ALIMENTAIRE FRANÇAIS CONFRONTÉ AUX ENJEUX DU DÉBUT DU XXIÈME SIÈCLE
La capacité d'adaptation dont le secteur agro-alimentaire a su faire preuve depuis le milieu des années 60 lui sera d'autant plus nécessaire demain qu'il sera confronté à des enjeux importants.
Ceux-ci apparaissent nombreux et variés mais forment, en fait, un triptyque très homogène dans lequel chaque élément est dépendant des deux autres : ainsi, l'internationalisation croissante des échanges alimentaires, l'élargissement de l'Union européenne aux Pays d'Europe Centrale et Orientale (PECO) et les futurs accords conclus au sein de l'OMC, rendront, par exemple, les variations de la demande alimentaire mondiale déterminantes pour l'évolution du secteur agro-alimentaire.
Mais cette internationalisation accrue des échanges concerne également les technologies nouvelles, qui auront un impact capital sur le devenir du secteur agro-alimentaire : il n'y a qu'à citer, à titre d'exemple, le cas des biotechnologies et celui des technologies de l'information de la communication (NTCI) dont les conséquences sont lourdes.
Le dernier, et non le moindre, auquel l'agro-alimentaire devra répondre est celui de la sécurité sanitaire, de la qualité alimentaire et de l'environnement : ces exigences sont apparues, certes, depuis une dizaine d'années mais elles atteindront, dans les années à venir, une dimension tout autre En effet, dès lors que ces exigences ne seront pas suffisamment prises en compte, l'internationalisation des marchés et la diffusion immédiate de l'information provoqueront une sanction immédiate sur le plan économique, financier, mais aussi -ne l'oublions pas-, social pour l'entreprise.
A. LE SECTEUR AGRO-ALIMENTAIRE FACE AUX PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION DES MARCHÉS DE L'ALIMENTAIRE
Les industries agro-alimentaires seront confrontées dans les dix à vingt années à venir à deux tendances de fond : l'une concerne la libéralisation croissante des échanges dans le domaine alimentaire, l'autre a trait à l'augmentation de la demande alimentaire mondiale.
Vos rapporteurs sont conscients du fait que ces deux enjeux ne sont pas à proprement parler totalement nouveaux pour ce secteur d'activité : en effet, les industries agro-alimentaires ont dû déjà faire face à des périodes de croissance de la demande alimentaire mondiale parfois plus importante que celle prévue jusqu'en 2010. De plus, le processus de libéralisation des échanges agro-alimentaires a déjà démarré depuis une dizaine d'années, et a, tout au moins, été consacré dans les accords de Marrakech.
Néanmoins, ces enjeux vont s'imposer au secteur agro-alimentaire avec une acuité toute particulière dans les années à venir.
1. L'évolution de la situation alimentaire mondiale
Plusieurs organisations internationales effectuent régulièrement des études prospectives consacrées à l'agriculture mondiale et aux perspectives du secteur agro-alimentaire. On peut citer l'étude de la FAO publiée en 1995 sous le titre " Agriculture mondiale : horizon 2010 ". De même, l'OCDE a publié en 1998 un rapport intitulé " Se nourrir demain : perspectives à long terme du secteur agro-alimentaire ".
Les conclusions de ces ouvrages sont à prendre avec beaucoup de précautions, compte tenu des incertitudes quant aux prévisions à dix ou quinze ans. Néanmoins, vos rapporteurs souhaitent mentionner certaines conclusions de ces études qui permettent d'alimenter la réflexion sur l'avenir à moyen terme des industries agro-alimentaires françaises.
Dans les pays en développement, le secteur agro-alimentaire serait confronté à l'horizon 2010 à plusieurs évolutions. Tout d'abord, la démographie mondiale devrait poursuivre sa croissance puisque la population atteindra près de 7 milliards d'habitants en 2010 : l'augmentation de la population mondiale s'élèvera chaque année de plus de 80 millions d'habitants. Dans un contexte d'amélioration globale, de croissance économique, de hausse des revenus et d'urbanisation croissante, notamment en Asie et en Amérique Latine, la croissance agricole mondiale devrait croître à un rythme lent (+1,8 % par an), c'est-à-dire proche de zéro en termes de production. Comme le précise l'OCDE, un certain ralentissement de la production mondiale agricole n'est pas négatif en soi dans la mesure où il témoigne d'une moindre croissance démographique mondiale et d'une augmentation du nombre de personnes ayant plus ou moins atteint, pour leur consommation alimentaire, un niveau minimum. Mais ce phénomène de ralentissement pourrait être lié au fait que des populations susceptibles de consommer davantage ne disposent pas de revenus suffisants pour accroître leur demande alimentaire.
Par ailleurs, il ressort de différentes analyses internationales que les approvisionnements alimentaires par habitant destinés à la consommation humaine directe, notamment dans les pays en développement, devraient continuer à croître dans l'ensemble, passant de 2.550 calories en 1994 à 2.770 en 2010, l'Afrique restant à l'écart de cette évolution. La demande alimentaire dans les pays en développement devrait croître de + 2 ,6 % par an -sauf pour les pays les moins avancés-, ce qui se révèle important.
Si le commerce des produits agricoles continuerait à représenter 10 % du commerce mondial, les échanges de produits transformés et de produits d'élevage pourraient se développer beaucoup plus rapidement. Par exemple, la Chine verrait sa demande de viande augmenter de 85 % et celle de céréales de 30 % dans les vingt ans à venir. De plus, les pays en développement -aujourd'hui globalement exportateurs nets de produits agricoles- deviendraient importateurs nets de produis agricoles et de certains produits transformés. Vos rapporteurs précisent, en outre, que ces pays se dirigeront, de plus en plus, d'une l'alimentation à base de protéines végétales vers une alimentation à base de protéines animales.
Cette évolution fondamentale aurait une conséquence extrêmement importante pour le secteur agro-alimentaire français : en effet, ce nouveau volume d'importations permettrait aux pays de l'OCDE, dont les marchés intérieurs ou régionaux stagnent, d'accéder à des débouchés
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