La Société Moderne

1. Quelle est la nature des situations problématiques du cas?

Le président de la Société moderne affirme que pour être plus compétitive, l’entreprise devra faire face à « des changements importants dans la façon de gérer […] il faut adopter une gestion moderne. » (Lacasse p. 1). La direction se penche sur la nature des situations problématiques :

• En effet, l’entreprise subit une baisse des profits « Depuis deux ans, la Société moderne est confrontée à une réduction importante des profits. Les ventes ont diminué légèrement alors que la compétition avec les autres producteurs s’est accentuée… » (Lacasse p. 4)

• L’entreprise subit une baisse globale de productivité « La baisse de productivité inquiète beaucoup le président; l’absentéisme est à son taux le plus élevé, alors que le moral des travailleurs semble à son plus bas. » (Lacasse p. 5)

• Le contrôle des opérations de production est exhaustif et inefficace « Le contremaître doit veiller au respect de ces méthodes et procédures et il doit “coûte que coûte” faire observer les programmes et les échéanciers de production » (Lacasse p. 5)

2. Quelles sont les causes et les conséquences des situations problématiques que présente ce cas?

Conscient de la nécessité d’effectuer une restructuration, le président souhaiterait s’orienter vers un nouveau style de gestion donnant plus d’autonomie et de responsabilités à ses employés en s’inspirant du cas de l’entreprise Johnsonville Sausage. Cette compagnie est passée d’une organisation traditionnelle d’où l’implication du personnel était absente vers une organisation qui met de l’avant l’autogestion des salariés.

Afin de comprendre les causes et les conséquences des situations problématiques de la Société moderne, il faut d’abord se pencher sur la problématique majeure de l’entreprise au niveau stratégique; la réduction des profits. En plus de faire face à une légère baisse des ventes due à la compétition qui s’est accentuée, la compagnie doit aussi jouer avec le fait que les coûts de production ont augmenté, conséquence majeure de la réduction des profits. La compagnie mise sur le fait qu’elle « s’adresse à un marché de “gamme intermédiaire” en offrant cependant un bon ratio qualité- prix » (Lacasse p. 4), mais le coût des matières premières est plus élevé, les salaires ont augmenté et l’usine est contrainte à une importante baisse de productivité.

La Société moderne est une forme de bureaucratie mécaniste, car les procédés sont standardisés, « Les tâches individuelles sont définies d’une manière précise, et de nombreux systèmes formels de gestion sont mis en œuvre […] Les jugements personnels des supérieurs pèsent moins que la qualité de l’exécution des tâches fonctionnelles. » 1; « Pour assurer l’efficacité des opérations de production, il existe des points de contrôle à chaque étape. Un système exhaustif de méthodes et de procédures régit l’inspection des matières premières, les opérations et les produits fifis. » (Lacasse p. 5)

Aussi, « la division et la délégation des tâches par fonction conduisent à une pyramide hiérarchique régie par des règles et des méthodes formelles. »2; « Les employés de bureau et les membres du personnel-cadre ont une base de salaire hebdomadaire, alors que les employés de production sont tous payés à l’heure (catégories d’emploi et taux horaires différents). » (Lacasse p. 5)

Au niveau administratif, avec la rigidité du système mécaniste, le contrôle des opérations inefficace « il y a une structure hiérarchique de contrôle, d’autorité et de communication. »3. Il y a pouvoir d’influence découlant de la fonction des contremaîtres; « Le contremaître doit veiller au respect de ces méthodes et procédures et il doit “coûte que coûte” faire observer les programmes et les échéanciers de production. » (Lacasse p. 5). Dans ce cas, le contremaître utilise une forme de contrôle centralisée qui « s’apparente à un exercice formalisé auquel

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1 BÉDARD, M.G, EBRAHIMI, M. et SAIVES, A-L (2011), Management à l’ère de la société du savoir, Montréal, Chenelière éducation, p. 217

2 BÉDARD, M.G, EBRAHIMI, M. et SAIVES, A-L (2011), Management à l’ère de la société du savoir, Montréal, Chenelière éducation, p. 217

3 BÉDARD, M.G, EBRAHIMI, M. et SAIVES, A-L (2011), Management à l’ère de la société du savoir, Montréal, Chenelière éducation, p. 179

doivent implicitement se plier les employés. »4. En réponse au sondage d’attitude de Paul Lesage, 60 % des employés ont affirmé qu’ils feraient un meilleur travail s’il y avait moins de supervision et 52 % des travailleurs ont affirmé que leur travail n’exige pas beaucoup de supervision. (Lacasse, annexe 2, p. 12)

Avec cette forme de gestion autoritaire, « le dirigeant prend seul toutes les décisions et ne fait qu’informer les subordonnées de la tâche qu’ils ont à accomplir. Les membres n’ont aucune responsabilité, ce qui peut entraîner un climat d’insatisfaction dans le milieu de travail. »5. De ce fait, 54 % des employés pensent qu’une meilleure communication améliorerait leur performance et 64 % affirment qu’ils ont besoin de plus de latitude pour fixer leurs propres objectifs. (Lacasse, annexe 2, p. 12) Le travailleur ne se sent pas impliquer, son attachement au travail ou même son identification face à son emploi est donc quasi inexistant.

Cette démotivation affecte inévitablement la production au niveau des opérations, car la responsabilisation et est incontournable pour favoriser la motivation et la prise de décision. « Pour qu’une personne ait une très grande motivation au travail, il importe donc qu’elle ait confiance en ses aptitudes, qu’elle attache beaucoup d’importance aux récompenses offertes par l’organisation et qu’elle établisse un lien clair et direct entre le niveau de performance et l’obtention de récompense. »6. Le style de gestion qu’a adopté la compagnie apporte des comportements dysfonctionnels bureaucratiques. « La direction insiste de façon trop autocratique pour que les consignes données soient observées fidèlement et rigoureusement, le personnel peut se retrancher derrière ces règles et se limiter à les suivre aveuglément et strictement »7. La

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