Mémoire pour servir l'histoire de mon temps, Guizot
Commentaire de texte : Mémoire pour servir l'histoire de mon temps, Guizot. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Arthur Morand • 10 Avril 2020 • Commentaire de texte • 1 955 Mots (8 Pages) • 1 657 Vues
« Le trône n’est pas un fauteuil vide » Guizot. Selon lui le roi est un représentant de la nation, c’est pourquoi il doit avoir une place importante dans la façon dont le pays est dirigé.
Le texte qui va être commenter est un extrait des « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps » de Guizot. François Guizot est le principal ministre de Louis-Phillipe 1er, le « roi bourgeois » par excellence. Il exprime mieux qu’aucun autre le réformisme tranquille de ce règne et une certaine forme de « conservatisme éclairé » qui se retrouve dans la formule célèbre : « Enrichissez-vous par le travail, par l’épargne et la probité ». Pour ces raisons il devra supporter toute l’impopularité du régime finissant et son image en sera durablement ternie. Cet ensemble de texte a été rédigé de 1857 à 1867, ils sont au nombre de 8 volumes ont été écrit sous le second Empire. Le sujet est donc un court extrait de ces mémoires, qui fait références à l’année 1831 et à la façon dont la France a été gouverné. Le contexte historique qui précède leur rédaction est le ministère de Guizot. Louis-Phillipe à fait appel à Soult, mais le vrai chef de cabinet est en réalité Guizot, ministères des affaires étrangères. Ce ministère sera marqué par les lois d’affaires (loi de 1842 sur les chemins de fer) et les faveurs à la haute bourgeoisie. Succédant à une époque de crises et d’instabilité politique, Guizot va jouer sur la paix, la prospérité. A l’extérieur, il décide de mener une politique d’entente cordiale avec l’Angleterre, et, à l’intérieur, le gouvernement se maintient grâce à l’appui du roi est des Chambres. Guizot gouverne avec opportunisme jusqu’en 1846, et son ministère devient un des plus longs du règne. Mais il entrainera dans sa chute le régime de Juillet. A la suite il y eu la révolution de février 1848. Le 22 février, une manifestation s’organise après une mise en accusation des ministres par Odilon Barrot, réclamant la démission de Guizot. Louis-Phillipe renvoie Guizot et appelle Molé, mais ni ce dernier, ni Thiers, ni Barrot n’arrivent à former un gouvernement. Tout ceci amène à se demander si le choix de la personne du roi lors de la mise en place de la monarchie de Juillet a-t-il vraiment été laissé au peuple ? Il va falloir aborder la mise en place de la monarchie de Juillet qui a été fait dans un contexte instable (I), pour ensuite approfondir le choix d’un roi plus par nécessité que par la volonté du peuple (II).
- La mise en place de la monarchie de Juillet dans un contexte instable
La monarchie de Juillet n’a pas pris place dans un contexte sain, il a d’un côté les instabilités créées par les idées anarchiques de 1830 (A), et de l’autre l’instabilité d’un gouvernement qui repose sur la volonté du peuple. (B)
- Les instabilités du fait des idées anarchiques de 1830
« il fallait résister en principe, car la question était d’ordre moral autant que d’ordre politique » (lignes 1 et 2). Dès de le début de cet extrait, Guizot amène l’idée que la résistance de 1831 n’a pas été amené jusqu’au bout, ou en tout cas, pas sur tous les terrains. Il ne fallait pas que changer la politique, mais aussi la morale, parce qu’avec une mauvaise morale, la politique qui aurait suivi aurait pu être tout aussi mauvaise que la précédente.
« il n’y avait pas moins d’anarchie à combattre dans les têtes que dans les rues » (lignes 2 et 3). C’est encore sur le fait qu’il aurait fallu changer entièrement la façon de penser des personnes. Il y a une comparaison directe entre le combat matériel qui a été fait et le combat moral qui n’a pas été réalisé. L’auteur fait d’ailleurs clairement référence à une « anarchie » à combattre.
« les mauvaises passions, … l’esprit d’insurrection » (ligne 4). Ici les personnes ayant participé à cet évènement sont énumérées, il y a d’ailleurs des antonymes afin de souligner qu’il y énormément de diversité dans les personnes qui y ont contribuer. Cela veut tout de même dire qu’il y a des personnes « mauvaises » qui y ont participé, et donc cet évènement serait à moitié mauvais.
« il fallait dégager ce grand évènement des éléments révolutionnaires qui s’y étaient mêlés » (lignes 4 et 5). Guizot parle d’ailleurs de « grand évènement », il ne souhaite même pas parler de ce moment comme étant révolutionnaire et souhaite bien distinguer les deux en ne voulant surtout pas les mélanger.
Afin de montrer le contexte instable de la mise en place de la monarchie de Juillet il convient d’évoquer ensuite l’instabilité du gouvernement qui selon l’auteur est à cause de la volonté du peuple.
- L’instabilité d’un gouvernement reposant sur la volonté du peuple
« Le peuple, ou, pour parler plus vrai, ce chaos d’hommes qu’on appelle le peuple » (ligne 6). Guizot dénigre clairement le peuple en parlant de « chaos d’hommes » un terme fort et péjoratif, qui peut être mit en lien avec l’anarchie dont il parlait précédemment.
« investi du droit souverain et permanent de faire et de défaire son gouvernement, au nom, de sa seule volonté, et l’élection populaire donnée, au nom de cette même souveraineté, comme seule base légitime de la nouvelle monarchie » (lignes 6,7 et 8). Après avoir définit le peuple comme un amas de personne remplit de troubles, le peuple est maintenant détenteur de la souveraineté, dont il se sert pour mettre en place un gouvernement et le retirer, comme bon lui semble, à la manière d’une volonté divine, ce qui selon Guizot, ne lui serait pas dû. Il va aussi parler de l’élection populaire qui découle donc directement du peuple, et donc d’un « chaos d’hommes ». De nouveau pour l’élection populaire il remet en cause la souveraineté qui est le problème dans tout ça. Ces deux ensembles forment la nouvelle monarchie, qui donc est créé sur des bases malsaines.
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