La Drogue Et Le Monde Du Travail
Cours : La Drogue Et Le Monde Du Travail. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar timber • 10 Février 2015 • Cours • 607 Mots (3 Pages) • 623 Vues
Des entreprises en viennent à soumettre leurs salariés à des tests de dépistage.
Un grutier qui sous l'emprise du cannabis manipule sans précaution des tonnes de béton au-dessus de la tête de ses collègues de chantier. Un trader qui prend des positions délirantes sur le marché boursier, parce que, venant de sniffer un rail de coke, il se croit subitement hyperlucide… La drogue au travail n'épargne plus aucun secteur d'activité, aucune couche sociale.
C'est en tout cas le message délivré par Étienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). À l'occasion d'un important colloque à Paris, vendredi dernier, ce magistrat, proche de Nicolas Sarkozy, vient de révéler que «20% des accidents du travail, de l'absentéisme ou des conduites inappropriées, comme des bagarres» sur les lieux professionnels, sont «liés à des addictions».
L'alcool fait certes partie du lot. Les entreprises y sont confrontées depuis longtemps. «Il n'était pas rare, au siècle dernier, que les ouvriers boivent jusqu'à six litres de vin par jour pour tenir», rappelle un spécialiste de la Mildt. Selon cet organisme, quatre millions de Français vivraient encore sous cette dépendance.
Mais surtout, le cannabis a pris racine dans l'Hexagone, avec 550.000 consommateurs quotidiens et un record européen : plus de 4 ados sur 10 l'ont expérimenté! «Beaucoup arrivent sur le marché de l'emploi avec leurs addictions», déplore le juge Apaire, qui précise : « L'alcool aussi a fortement progressé chez les jeunes, ce qui aboutit souvent à une polyconsommation très préjudiciable à leur intégration dans le monde de l'entreprise.»
10% des salariés touchés
La question de la sécurité sur les lieux de travail est évidemment posée. «Cela vaut pour le consommateur de stupéfiants, bien sûr, qui se met en danger, mais aussi pour ceux qu'il expose, à commencer par ses collègues de travail et ses éventuels clients», rappelle Jean-Denis Combrexelle, directeur général du travail au ministère du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique.
À en croire les études épidémiologiques, «10% des salariés» consommeraient des «substances illicites». Et certaines professions seraient plus touchées que d'autres: les métiers de la construction, notamment, mais aussi ceux du transport, du tourisme ou de la sécurité privée, avec des vigiles «parfois un peu limites», confie le responsable de la sûreté d'un grand groupe. Pour les marins aussi, les analystes évoquent une «surexposition au risque».
Lors du colloque parisien, l'un des experts intervenant assurait que l'échouage de l'Exxon-Valdez, ce pétrolier américain qui déversa des millions de litres de pétrole sur la côte de l'Alaska en 1989, était largement dû au sérieux problème d'addiction de l'homme de quart. «Celui qui boit ou qui se shoote peut aussi se trouver aux manettes d'un Boeing transportant des centaines de passagers ou au pupitre de commandes d'une centrale nucléaire», s'inquiète Étienne Apaire. Selon lui, le risque tient surtout à la fonction exercée.
«La Belgique et le Canada ont déjà engagé une véritable politique
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