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Définir le phénomène politique

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Par   •  15 Février 2016  •  Cours  •  22 463 Mots (90 Pages)  •  1 587 Vues

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CM Science Politique

Introduction : Définir le phénomène politique

Si on observe toutes les formes de la politique dans nos sociétés, on ne peut que constater l’extrême variété de ce qui est politique.

Ex : Le touché des écrouelles correspond à une coutume selon laquelle des écrouelles (les malades) se présentent au roi en vue d’être guérit, ce rite manifestait les pouvoirs thaumaturgiques du roi soit son pouvoir de guérisseur. Les prochaines élections municipales sont un évènement politique, de même que le chef de l’Etat, la question de savoir si le mode de transport du PR pour partir en vacance est également un élément politique. Il s’avère compliqué de définir la politique parce qu’elle a divers formes. Autre exemple, le 21 janvier en France, des messes sont faîtes en l’honneur de Louis XVI et des banquets sont donnés dans les loges massoniques, peut-on dire que ce sont des évènements politiques.

En clair définir la politique empiriquement est assez compliqué, Weber a tenté de le faire en développant sa réflexion politique dans son œuvre le savant et la politique. Weber constate tout d’abord que rien n’est spécifique à la politique, il n’existe aucune tâche qui n’ait été un jour politique, de la même manière, il n’y a aucune tâche dont on puisse dire qu’elle appartient exclusivement à l’Etat.  

On ne peut pas définir les phénomènes politiques à partir d’un contenu mais selon Weber, on trouve dans tous les phénomènes politiques une forme de relation que l’on peut qualifier de relation de gouvernement. C’est toujours une relation de pouvoir qui est à l’œuvre dans le phénomène politique.

Section 1 : Le gouvernement politique: Une domination légitime

  1. Qu’est-ce que le pouvoir ?

En science politique, il est assez usuel de donner trois définitions complémentaires du pouvoir, ce sont les trois faces du pouvoir :

  • Conception classique : elle a été développée par Weber et beaucoup commenter par Robert Dahl, c’est l’idée selon laquelle A à du pouvoir sur B si A peut obtenir de B qu’il fasse quelque chose qu’il n’aurait pas fait spontanément. En ce sens avoir du pouvoir sur quelqu’un c’est avoir suffisamment d’autorité sur cette personne pour qu’elle fasse des choses qu’elle ne ferait pas. Cette conception est structurée par une dualité, il y a celui qui décide et celui qui obéit, cette conception est associée au pouvoir de décision.
  • La définition de Peter Bachrach et Baratz qui considèrent qu’il y a une face cachée du pouvoir, pour eux, le pouvoir n’est pas que le pouvoir de décision, c’est aussi quelque chose de plus informel, c’est un pouvoir d’empêcher. Le pouvoir c’est la capacité qu’ont les élites d’éviter que certaines questions ne se posent et soient inscrites à l’agenda politique. Ici on est plus dans un pouvoir d’obliger mais dans un pouvoir d’esquiver.
  • La définition de Steven Lukes  du pouvoir est inspirée par Antonio Gramschi qui était un philosophe marxiste italien ayant beaucoup travaillé sur le rôle de la culture dans la domination et la légitimation du pouvoir dans la société. Pour Lukes sa conception du pouvoir est celle qui rend possibles les deux premières, pour lui le pouvoir est la capacité des élites à façonner les préférences des autres acteurs. Il considère que le pouvoir est avant tout la capacité à influencer idéologiquement les autres en les conduisant à ignorer leurs propres intérêts et à ne défendre que les intérêts de l’élite. C’est une reformulation de l’aliénation parce que la culture dominante fait croire à la population que leurs conditions sont normales et que les élites ont raison. Pour Lukes c’est ce pouvoir idéologique qui rend possible les deux autres formes du pouvoir.

Dans tous groupe social cependant, il y a un pouvoir qui s’exerce que ce soit la famille ou le couple.

  1. Un monopole de la coercition légitime

Pour Weber ce qui distingue le gouvernement politique des autres formes de gouvernement c’est que le gouvernement politique revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime. En effet pour Weber, le gouvernement politique est le seul habilité à utiliser la violence légitime (pouvoir de police). L’Etat a le monopole de la violence, cela s’inscrit dans l’histoire de l’affirmation de l’Etat qui n’a pas toujours eu ce monopole. Ce monopole est légitime (ce qui est conforme à ce qui doit être) dans le sens où l’usage de la violence par l’état est tellement banalisé que nous ne l’interrogeons même plus.

Pour Weber c’est ce qui fait la différence entre la contrainte et la domination, il ne dit pas que l’Etat exerce le pouvoir par la violence physique ce qui reviendrait à dire que l’Etat exerce le pouvoir par la coercition, ce pouvoir de contrainte est nécessaire seulement dans le cas où l’Etat n’est pas légitime. Pour Weber l’Etat a juste le monopole de la violence, il ne dit pas qu’il en use, l’Etat exerce une domination ce qui signifie que l’Etat n’a pas besoin d’exercer la violence pour être obéit car il est reconnu comme légitime.

La domination est une situation où les dominés ont intériorisé les bonnes raisons d’être dominé que leur donne l’Etat (troisième phase du pouvoir : Lukes). Ainsi le pouvoir de l’Etat tient dans sa capacité à être obéit sans utiliser la pause.

La définition du pouvoir politique de Jacques Lagrois (à vérifier) est celle selon laquelle parler de gouvernement politique d’une société, c’est s’interroger sur le fait que des individus ou des groupes d’individus  revendiquent avec succès le monopole des rôles d’autorité sur l’ensemble des membres du groupe et qu’ils parviennent à leur faire accepter une orientation mutuellement ajustée de leurs comportements en fonction de règles communes, soit en forçant leur consentement par l’usage d’une parole d’autorité soit en utilisant des moyens de coercition qui les contraignent à obéir , soit encore par une combinaison des deux.

Dans les phénomènes politiques s’exercent toujours une forme de gouvernement et de pouvoir mais pas seulement, la politique est aussi une forme de lutte spécifique pour la conquête des postes qui permettent d’exercer le gouvernement légitime.

Section II : Un affrontement réglé et retenu

  1. La politique comme lutte

Julien FREUND dans son ouvrage l’essence de la politique observe que la politique est toujours structuré par une dialectique qui correspond à la différence entre l’ami et l’ennemi, la politique est donc avant tout une lutte incessante entre toutes sortes de collectivités et de groupes en vue de la domination des uns et des autres. En affirmant cela FREUND peut sembler assez proche des thèses de MARX et d’ENGELS selon lesquelles l’histoire ne serait que l’histoire de la lutte des classe et que la politique s’analyse du point de vue de l’affrontement entre ceux qui possèdent les moyens de production et ceux qui n’en possèdent pas.

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