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Directions pour la conscience d'un roi, de Fénélon

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Par   •  12 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  2 444 Mots (10 Pages)  •  686 Vues

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« Le Roi est seul souverain en son royaume et la souveraineté n’est pas plus divisible que le point en géométrie », par cette phrase, Cardin de Bret, homme politique et juriste français, affirme l’absolutisme du pouvoir que détient le roi. En effet, l’absolutisme va accompagner la monarchie jusqu’à la Révolution française, le texte ici étudié nous montrera l’ensemble des pouvoirs qu’a le roi, pouvoirs, synonyme de devoirs.

Le texte aujourd’hui étudié est de nature littéraire et politique.

En effet, il s’agit d’un extrait du recueil de correspondance entre Louis de France grand Dauphin, duc de Bourgogne et Fénelon, archevêque de Cambrai.

Celles-ci n’étaient pas destinées à la publication, elles ont été retrouvées dans les affaires du prélat Fénélon suite à sa mort ; c’est le neveu de celui-ci qui publiera longtemps après les correspondances.

François de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit Fénelon est né le 6 aout 1651 dans le château de sa famille à Sainte-Mondane. Étant cadet, il fût dès son plus jeune âge désigné pour une carrière ecclésiastique. Fénelon sera donc un homme d’Église et il sera notamment archevêque de Cambrai, auteur et théologien français. Il exercera en parallèle de cela une carrière de précepteur, et notamment au côté du duc de bourgogne qui était à ce moment le fils du prince hériter du royaume, et donc roi en devenir. Fénelon décédera en disgrâce le 7 janvier 1715 à Cambrai, à l’âge de 64 ans.

Les correspondances entre le duc de Bourgogne et Fénelon ont lieu entre 1689 et 1699, durant cette période, c’est le grand-père du duc de Bourgogne Louis XIV qui règne.

C’est bien plus tard, en 1747 que le neveu de celui-ci décida de publier lesdites correspondances. En 1747, Louis XV est roi de France et de Navarre depuis 1715, ce n’est cependant pas l’élève de Fénelon qui succédera, celui-ci décédant en 1711 d’une attaque d’apoplexie. C’est le 3ème fils de ce dernier, Louis dit le bien-aimé qui succédera à Louis XIV, en temps qu’arrière petit-fils de celui-ci. À ce moment, en 1747, la France est en guerre, il s’agit de la guerre de succession autrichienne, opposant la France, la Prusse et la Bavière à la Grande-Bretagne, la Russie et les provinces unies.

Le texte décrit globalement la fonction royale au XVIIème siècle, principalement les devoirs du roi, les références que celui-ci doit avoir pour gouverner, comme par exemple les lois fondamentales du royaume, la volonté de Dieu… Chaque question que Fénélon pose au grand dauphin est une chose que celui-ci doit connaître et maitriser pour faire un bon roi à la période de l’absolutisme royal.

La monarchie dite absolue est distinguable de la monarchie classique, en effet durant le Moyen-âge la souveraineté était fragmentée, et l’absolutisme a pour finalité l’unification totale des diverses parcelles de souveraineté. Il faut toutefois préciser qu’absolutisme royal et tyrannie sont à séparer, en effet le roi bien que possédant la souveraineté absolue, est limité par les règles et instituions endogène à sa fonction.

La première trace de l’absolutisme français se trouve au moment où le monarque passe de suzerain à souverain, c’est à dire quand celui-ci devient imperator in regno suo, adage de Jean de Blanot consacrant le roi comme empereur en son royaume. L’apparition concrète de l’absolutisme intervient suite aux guerres de religions opposant catholiques et protestants de mars 1562 à avril 1598. Ces guerres vont mettre en péril la sécurité du Tiers-Etat, par conséquent les bourgeois, voyant leur commerces et affaires ruinés par les guerres de religion vont peu à peu former une doctrine consacrant l’absolutisme royal, afin que celui-ci possède un pouvoir assez important pour mettre un terme auxdites guerres. Jean Bodin, célèbre juriste, va définir la souveraineté de l’Etat et donc du roi, puisque celui-ci était un fervent adepte de la doctrine de l’absolutisme monarchique. Dans son ouvrage, les 6 livres de la république, Jean Bodin déclare que «la souveraineté est une puissance absolue et perpétuelle de la république». Au XVIIème siècle, de nombreux auteurs vont s’identifier aux propos de Jean Bodin et les préciser par la suite, notamment Guy Coquille qui déclarera que «le roi est monarque et n’a pas de compagnie en sa majesté royale ». Petit à petit, les monarques se succédant vont voir leurs compétences s’accroitre par le prisme de la doctrine et par l’élimination des autres détenteurs de pouvoirs décisionnels, comme par exemple les parlements qui seront soumis par Louis XIV premier monarque absolu.

Le texte présente de nombreux intérêts, mais, notamment un aspect politique et juridique, le texte nous dépeint les sources de pouvoir du roi comme par exemple le droit divin, et l’application de ce pouvoir en citant nombre de devoirs incombants à la fonction royale.

Ainsi, nous verrons dans un premier temps quel sont les sources et les règles régissant la monarchie française, puis, dans un second temps nous verrons quel sont les modalités d’exercice du pouvoir royal.

I-Les sources de la royauté française

Le roi possède de multiples sources de légitimité, dans un premier temps, il détient un pouvoir provenant directement de dieux, puis, dans un second temps, les règles fondamentales du royaume régissants la couronne définiront et encadreront le pouvoir du roi.

A-Le roi, élu de dieu

« Connaissez-vous assez toutes les vérités du christianisme ? Vous serez jugé sur l’Évangile, comme le moindre de vos sujets. Étudiez-vous vos devoirs dans cette loi divine ? »(L.1-2) le roi est le représentant de dieu sur terre, il est son ministre. Le roi doit alors composer selon la volonté de celui-ci. En effet depuis le XVème siècle, le roi de France est désigné comme rex christianissimus, littéralement «roi très chrétien». Ce qui consacre celui-ci en temps que tel est l’institution du sacre. Le sacre remonte à l’antiquité, les rois Salomon ou David, rois bibliques sont les premiers à se faire sacrer. Quant à la monarchie française, le premier roi à se faire sacrer sera Pépin le Bref. Le sacre constitue une réel légitimation de l’exercice de la royauté par une dynastie, en consacrant celle-ci comme délégué de dieu. Le roi sera alors un véritable rector, guide pour son peuple. Non seulement le roi est sacré, mais il est sacralisé, en effet celui-ci est considéré comme « des dieux sur Terre » (Duchesne 1609),

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