Analyse des pluies acides au Canada
Fiche de lecture : Analyse des pluies acides au Canada. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 9 Janvier 2014 • Fiche de lecture • 502 Mots (3 Pages) • 1 107 Vues
Les dernières analyses fédérales sur la progression des pluies acides au Canada indiquent qu'une bonne partie des algues bleues, qui prolifèrent au Québec depuis trois ans, y compris dans des parties des Laurentides où l'agriculture est peu présente, nous tombent en bonne partie littéralement du ciel.
En effet, selon une version préliminaire d'un rapport en préparation pour le Conseil canadien des ministres de l'Environnement (CCME), dont Le Devoir a obtenu la plus récente version d'une source fédérale, tout le sud du Québec — du Témiscamingue jusqu'à la région de Charlevoix et la rive sud de Rimouski à Montréal — sera aux prises à long terme avec des apports d'anhydride sulfureux (SO2) et d'oxyde d'azote (NOx) qui dépassent la capacité d'absorption des sols de ces régions.
Les oxydes d'azote sont la deuxième constituante en importance des pluies acides. Mais, outre leur pouvoir acidifiant, ces nitrates sont aussi des surfertilisants qui contribuent avec le phosphore à l'eutrophisation des lacs. Et les Québécois le découvrent depuis trois ans, car le tandem phosphore et nitrates de toute origine favorise la prolifération des plantes aquatiques qui colmatent déjà plusieurs cours d'eau ou contribue à la prolifération des algues bleu-vert ou cyanobactéries.
Si les humains peuvent agir sur les apports de nitrates et de phosphore attribuables à l'agriculture et à la villégiature, ils sont localement moins équipés pour contrer les apports importants de nitrates d'origine atmosphérique, lesquels vont frapper encore plus durement les lacs où les riverains ne passent pas radicalement à l'action pour limiter les sources à leur portée.
Des dépassements similaires du «pouvoir tampon» des sols sont aussi prévus dans tout l'est de l'Ontario, du lac Supérieur jusqu'à la frontière du Québec. On retrouve dans cette région ontarienne plus chaude qu'au Québec en moyenne, y compris dans des secteurs forestiers sauvages, plusieurs lacs aux prises avec des cyanobactéries, un phénomène que le réchauffement du climat va accentuer ici au Québec puisque la chaleur favorise la prolifération des algues microscopiques toxiques.
Au Québec seulement, c'est 860 000 km2 de territoire, soit plus du quart de la province, où la capacité naturelle des sols à neutraliser les apports acides sera dépassée à moyen et long terme, selon le rapport fédéral.
Les conséquences de cette situation sont de deux ordres, lit-on dans ce Progress Report on The Canada Wide Acid Rain Strategy for Post-2000 (Draft).
D'une part, tout cet acide va diminuer progressivement la productivité des sols agricoles et des forêts de l'Ontario et du Québec.
Mais les quantités d'oxyde d'azote présent dans ces dépôts acides vont aussi frapper les lacs de ces deux régions où l'on retrouve de moins en moins de capteurs à des fins d'échantillonnage, qui permettent de suivre l'évolution du problème. C'est d'ailleurs au point que la carte du Québec n'indique que cinq sites d'échantillonnage, tous situés dans le centre inhabité de la province. Le rapport fédéral est
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